Riposte graduée ? - La Quadrature du Net

mercredi 30 décembre 2009

Régionales. La parité est une règle qui ne souffre que des exceptions.

Reprenant les propos de Jules Laforgue, poète français du XIXe siècle, le titre ci-dessus traduit crument l’application de la parité dans la composition des listes pour les régionales de mars 2010. Le sujet a déjà été abordé par Chantal Portuèse sur son blog Force Hyères le 23 novembre 2009, puis une 2e fois, le 18 décembre 2009 dernier. Toutefois, notre consœur et amie, si elle dénonce la situation et rappelle les principales explications, n’a pas poussé plus avant ses propos qui sont pour partie incorrects.



Les fondements légaux.
La parité devrait aller de soi. En réalité, cela n’étant manifestement pas le cas, il a fallu intervenir par les voies constitutionnelle et législative.
Pour rappel, le principe de parité a été introduit en Juillet 1999 dans la constitution.


Étape 1 : Juillet 1999, révision de la constitution.
À l’article 3 était ajouté que la loi « favorise l’égal accès des hommes et des femmes aux mandats électoraux et aux fonctions électives ». L’article 4 étant lui complété de la façon suivante : « les partis et groupements politiques contribuent à la mise en œuvre de ce principe ».


Étape 2 : Juin 2000, loi sur la parité.
La loi sur la parité est promulguée en Juin 2000. Comme le mentionne l’Observatoire pour la parité : « Elle oblige les partis politiques à présenter un nombre égal d’hommes et de femmes pour les élections régionales, municipales (dans les communes de 3500 habitants et plus), sénatoriales (à la proportionnelle) et européennes. Elle prévoit aussi de pénaliser financièrement les partis ou groupements politiques qui ne respectent pas le principe de parité lors de la désignation des candidats pour les élections législatives. »


Étape 3 : Avril 2003, modification des modes de scrutin des élections européennes et régionales.
L’Observatoire pour la parité précise : « la loi introduit des sections départementales au sein des élections régionales et 8 régions pour les européennes, dont les listes doivent comporter une stricte alternance entre hommes et femmes. ».

Aussi bizarre que cela puisse paraître, les dispositions de 2003 constituent un recul pour la parité entre hommes et femmes. Si dans l’absolu, celle-ci n’est pas remise en cause, les nouveaux modes de scrutin permettent de réduire l’importance de l’obligation de parité. L’obligation porte sur des listes départementales et non plus sur des listes globales pour les élections régionales. Cette bizarrerie a été introduite par le gouvernement Raffarin pour réduire la contrainte de la parité (souvent moins respectée par la droite) et permettre l’émergence de majorités stables au sein des assemblées régionales.


Étape 4 : Juillet 2008, révision de la constitution.
La révision constitutionnelle changeait tellement de choses que la question de la parité a été passée sous silence. Cette dernière révision (oubliée par notre amie varoise) supprime les ajouts faits depuis 1999 et reformule l’article 1 qui est devenu :

«Article Premier.
La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. Son organisation est décentralisée.

La loi favorise l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, ainsi qu'aux responsabilités professionnelles et sociales. »

On notera que la disposition constitutionnelle sur la parité passe du titre premier sur la souveraineté au préambule. Les puristes rétorqueront que cela ne change pas grand-chose au niveau de l’application mais sur la forme, c’est un recul. Recul qui ne se limite pas là, puisqu’en voulant étendre la portée de l’obligation de parité, on en réduit l’efficacité.

La constitution renvoie à la loi pour l’application du principe de parité par les partis politiques doivent respecter la loi sur ce point et lorsqu’elle est muette y contribuant en respectant l’esprit du texte.



Le constat en 2004.
En 2004, l’Observatoire de la parité a publié une note (sur laquelle notre ami blogueuse a dû se baser mais qui est en partie obsolète comme mentionné plus haut) dans laquelle il dressait le constat suivant :

« - Quand la loi s’applique.
Il convient tout d’abord de se féliciter des effets de la loi sur la parité pour les élections régionales. En 1998, il y avait 27,5% de femmes élues conseillères régionales, trois femmes présidentes de région, et 20% de vice-présidentes. L’application de la loi a introduit une vraie parité dans les conseils régionaux, puisque désormais, 47,6% des conseillers régionaux sont des femmes (cf. tableau 1 et 2).

On constate aussi un effet d’entraînement au niveau des vice-présidences puisqu’elles sont désormais 37,3% (cf. tableau 3) : Huit régions ont respecté l’esprit de la loi en choisissant autant de femmes que d’hommes pour les postes de vice-présidence : Ile-de-France, Bretagne, Poitou-Charentes, Midi-Pyrénées, Picardie, ainsi que la Guadeloupe, la Guyane et la Martinique. Onze régions présentent de 30 à 40% de femmes dans leurs exécutifs. A l’opposé, dans sept régions, plus de 70% des vice-présidents restent des hommes, voire même 75% dans les régions Basse-Normandie, Centre et Corse.

- Quand la loi ne dit rien.
Par contre, peu de femmes ont été choisies pour diriger les listes régionales (cf. tableaux 4 et 5) : 1 femme sur 28 au Parti Socialiste, 2 sur 25 à l’UMP, 5 sur 19 à l’UDF et 4 sur 22 au FN. Seuls les partis d’extrême gauche LO-LCR ont présenté 12 femmes parmi leurs 24 têtes de liste. Le nombre de femmes choisies comme chef de file des sections départementales n’est pas plus satisfaisant avec une moyenne de seulement 25,1% de femmes. Là encore ce sont les Verts, les Communistes et l’extrême gauche qui restent les plus proches des 50%, alors que les listes de droite et de gauche sont à 18,6 et 23,6%. Si grâce à l'application de la loi sur la parité, les conseils régionaux deviennent les assemblées les plus féminines de France, il n'y a cependant qu'une seule femme présidente de région (cf. tableau 3). ».


La situation actuelle.

A la veille des élections régionales et alors que la plupart des partis ont désigné leurs têtes de listes régionales pour le scrutin de mars prochain ou sont en train de le faire. Le moins que l’on puisse dire est que les choses n’ont pas réellement changé, voir se sont dégradées.

La majorité présidentielle devrait se retrouver avec 5 têtes de listes féminines sur 24 régions (si on inclut l’outre-mer), le PS et le MoDem avec 3 femmes têtes de listes ont perdu du terrain. Cela représente respectivement 20,83% de femmes pour l’UMP ; 12,50% pour le PS et le MoDem. Je n’ai pas inclus les Verts - Europe-Écologie dans cette analyse comparative pour la bonne et simple raison que je n’ai pas trouvé un récapitulatif de toutes les têtes de listes régionales. Et, en l’absence de publication officielle pour vérifier, j’ai préféré écarté cette mouvance politique de l’analyse. Sachez cependant que lors du dernier scrutin de 2004 que les Verts avaient presque réussi la parité au niveau de leurs têtes de listes régionales. Et comme les écologistes sont, avec les communistes, ceux qui respectent le mieux la parité, il est fort possible que cela soit toujours le cas.



Les facteurs explicatifs.
Les raisons qui peuvent expliquer ce retard sont multiples.
Chantal en mentionne plusieurs qu’il convient d’analyser :
- l’absence de femmes en politique en général et de candidates en particulier ;
- le quotidien des femmes, chargé utilisé comme excuse pour ne pas confier de responsabilité aux femmes.


Le facteur social.
Historiquement, il est indéniable que le poids de notre société pèse. C’est un fait, nous sommes dans une société dite « latine » (ou plutôt devrait-on dire latino-grecque) dans laquelle les affaires de la cité sont souvent du ressort de la gent masculine. Il faut toutefois rappeler que les femmes ont eu un grand rôle politique durant tout le Moyen-Age avant de connaître un recul prononcé de leur place dans les affaires publiques au XIXe siècle.

Ce modèle de société est sur cet aspect différent du modèle scandinave vanté pour son égalitarisme forcené particulièrement prégnant en matière de parité.


Le facteur famille/vie quotidienne.
Une récente étude l’a encore montrée, malgré l’importance du travail des femmes, ce sont elles qui s’occupent le plus de tâches ménagères. En plusieurs dizaines d’années, la répartition n’a guère évolué et toujours selon cette étude même si la volonté y est, en réalité, les vieilles habitudes ont la dent dure. Le seul changement notable se verrait au niveau de la famille puisque les hommes auraient tendance à plus s’impliquer dans l’éducation de leurs enfants. Cela ne suffit pas à contrer la tendance lourde qui prévaut.

Quant à l’impact sur les autres activités, s’il est difficile de le prouver de façon certaine et absolue, il est fort probable que cela ait forcément une incidence sur l’engagement en politique des femmes puisqu’il empiète sur le temps libre (hors travail s’entend) et entre nécessairement en concurrence avec d’autres activités.


Le manque de femmes en politique.
Ce facteur découle pour partie des deux précédents, mais cela n’est pas suffisant. En pratique, on constate en effet, un manque criant de femmes voulant s’engager en politique. Aucune explication n’est suffisante, il s’agit plutôt d’un faisceau de raisons qui expliquent ensemble cette situation.



Quelles solutions ?

L’observatoire pour la parité recommandait en 2004 d’imposer la parité pour les têtes de liste départementales et pour les vice-présidences. C’est un moyen qui reste insuffisant. La meilleure solution serait de réintroduire des listes régionales et d’imposer une parité au niveau des têtes de listes régionales.

Sur le plan incitatif, peu de choses à attendre étant donné la forte pression pour supprimer les contraintes déjà introduites.

Sur le plan des contraintes légales et constitutionnelles, on essaie déjà de faire sauter les quelques faibles contraintes instaurées en 1999 et 2000. La réforme constitutionnelle y a déjà porté un coup, le mode de scrutin envisagé pour l’élection des futurs conseillers territoriaux aggraverait fortement la situation en aboutissant à une quasi-disparition de la parité. Même dans le projet démocrate d’Arras, il a fallu que plusieurs personnes interviennent dont Marielle de Sarnez pour insister sur la nécessité de maintenir les contraintes existantes voir de les renforcer pour éviter un recul en la matière.



Conclusion : quelle place pour le Mouvement démocrate ?

Selon le tableau et les graphiques que vous avez sous les yeux, la disparité entre hommes et femmes saute littéralement aux yeux, surtout pour le PS et le MoDem. A la décharge de ces deux partis, ce sont eux qui respectent le mieux la représentation en termes de diversité. Certes, mais bien souvent, les représentants de la diversité sont … des hommes, très rarement des femmes.

Le Mouvement démocrate doit non seulement proposer un projet novateur mais aussi faire une place à de nouvelles habitudes en matière d’investiture en posant un cadre strict qui permette aux militants de choisir tout en respectant des objectifs à atteindre en matière de parité. La politique du « casting » de Nicolas Sarkozy se voit aussi en matière de parité mais n’est pas forcément efficace.

En la matière, les plus pessimistes sont souvent les femmes elles-mêmes. Il n’est cependant pas dit que le fait de mettre en avant des femmes soit un « prix à payer » comme le dit Chantal. Il s’agit surtout de courage politique.

Le MoDem contient en son sein beaucoup de femmes compétentes, souvent des jeunes femmes très engagées dans la vie locale et/ou associative et n’ayant pas pour autant délaissé leur vie professionnelle ou leur vie de famille. Manque de visibilité, volonté de consensus qui tend à privilégier la cause commune au détriment d’ambitions personnelles, peut-être est-ce cela aussi les difficultés à atteindre la parité.

lundi 28 décembre 2009

Hadopi. Ça bouge !

Il y a du mouvement concernant l’Hadopi (Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet). Après le feuilleton législatif, après les épisodes devant le Conseil constitutionnel, l’Hadopi traverse en ce moment la phase règlementaire non sans difficulté. Dernier épisode en date : la nomination des membres de cette AAI (autorité administrative indépendante). Si, si, il y a bien « indépendante » bien que cet immonde objet juridique soit à la botte des industries du disque et du cinéma, c’est bien une autorité administrative indépendante. De cette AAI, donc, nous connaissons enfin la composition puisque Frédéric Mitterand, notre sémillant ministre de la culture et de la communication a signé le décret nommant les membres de l’Hadopi mercredi dernier, le 23 décembre 2009. Celui-ci a été publié samedi dernier tandis que la plupart des français se remettait des excès des 2 jours précédant. Publier un décret concernant l’Hadopi un lendemain de Noël, le ministère voulait éviter les vagues à propos d’un texte dont l’entrée en vigueur relève du parcours du combattant.


Un gaspillage d’argent public supplémentaire.
Il est fort utile de rappeler que 6,9 millions € ont été prévus dans le budget 2009. Les bureaux d’une surface supérieure à 1 000 m² en plein quartier Montparnasse attendent l’Hadopi depuis septembre. L’État n’est pas propriétaire, et donc loue en plein Paris, ce qui n’est pas vraiment une mesure d’économie. En pleine RGPP (revue générale des politiques publiques), ce n’est pas la meilleure chose à faire. Depuis ce moment, les bureaux sont loués mais n’accueillaient personne, les membres n’ayant pas été nommés. C’est maintenant chose faite, et les heureux nommés pourront toucher leurs indemnités prévues par la loi et budgétées. On ne sait pourtant toujours pas réellement qu’elle sera la mission de l’Hadopi puisque les décrets sur ce point n’ont pas encore été publiés.


La composition de l’Hadopi.
Une composition riche en hauts fonctionnaires, en magistrats (pour donner un semblant de sérieux à cette institution) et comprenant les maintenant connus Franck Riester, rapporteur du projet de loi Hadopi 2 pour l’Assemblée nationale et Machel Thiollière, rapporteur des lois DADVSI (vous savez cette loi qui légalisait les DRM que les maisons de disque ont abandonné sous la pression de la réalité du marché et qui n’a quasiment jamais été utilisée) et Hadopi pour le Sénat. Une composition qui montre bien l’indépendance qu’aura l’Hadopi autant vis-à-vis des maisons de disque que de l’exécutif.

Les membres nommés sont élus pour 6 ans. Une partie d’entre eux faisait partie de l’ARMT (autorité de régulation des mesures techniques) qui avait été créé par la DADVSI. Cette vénérable institution devait veiller au non-contournement des DRM (les verrous numériques sur les chansons et les films) et avait pour mission de mettre en place une riposte graduée (ce qui n’a pas été fait).

Les membres sont donc :

Jean Musitelli (nommé par le vice-président du Conseil d'Etat)
Conseiller d'Etat et actuel président de l'ARMT
Suppléant : Marie Picard

Marie-Françoise Marais (nommée par le président de la Cour de cassation)
Conseillère à la Cour de cassation, membre de l'ARMT et vice-présidente du CSPLA
Suppléant : Dominique Garban

Patrick Bouquet (nommé par le président de la Cour des comptes)
Conseiller maître à la cour des comptes et membre de l'ARMT
Suppléant : Thierry Dahan

Christine Maugüe (nommée par le président du CSPLA)
Conseiller d'Etat et membre du CSPLA depuis novembre 2009
Suppléant : Philippe Belaval

Jean Berbinau (nommé par les ministres chargés de la Communication électronique, de la Consommation et de la Culture)
Membre du Conseil général des technologies de l'information où il est chargé des missions relatives à la propriété intellectuelle. Il a participé aux travaux sur la loi DADVSI. Secrétaire général de l'ARMT.

Chantal Jannet (nommée par les ministres chargés de la Communication électronique, de la Consommation et de la Culture)
Présidente de l'Union féminine civique et sociale, cette association vise à « faire évoluer les mentalités et les comportements en y insufflant un esprit civique »

Jacques Toubon (nommé par les ministres chargés de la Communication électronique, de la Consommation et de la Culture)
Homme politique, ancien garde des Sceaux et ministre de la Culture de 1993 à 1995

Franck Riester (nommé par le Parlement)
Député UMP de Seine-et-Marne, rapporteur de la loi Hadopi 2

Michel Thiollière (nommé par le Parlement)
Sénateur de Loire, membre du groupe UMP et rapporteur des lois DADVSI et Hadopi

Les membres nommés de la commission de protection des droits de l'Hadopi :

- Mireille Imbert-Quaretta (suppléant : Jean-François Mary) ;
- Jean-Yves Monfort (suppléant : Paul Chaumont) ;
- Jacques Bille (suppléante : Sylvie Toraille).


Quelle mission ?
La mission de l’Hadopi est plus que floue. Selon le site 01net., elle consisterait à « assurer la protection [sur Internet] des œuvres soumises au droit d’auteur. Elle identifie les techniques permettant l’usage illicite de contenus et propose, le cas échéant, des solutions pour y remédier. ». En résumé, on nage dans le flou et l’on en sait pas plus depuis la publication des lois Hadopi. Le législateur ayant utilement transmis au pouvoir réglementaire le soin de préciser cela.
Pouvoir réglementaire qui bute sur les réticences d’une autre AAI : la CNIL (Commission nationale Informatique et libertés) qui malgré un budget dérisoire (que le gouvernement a encore diminué cette année, malgré les besoins criants en matière de protection des libertés fondamentales) tente de remplir correctement les missions dont elle a la charge.


Le blocage de la CNIL.
La CNIL qui a pour charge de veiller à la protection des droits et libertés en matière de fichage doit être OBLIGATOIREMENT consultée pour toute constitution de fichiers. Or, celle-ci refuse de rendre son avis sur un point indispensable à la mise en œuvre de l’Hadopi : la création d’un fichier contenant les coordonnées des pigeons personnes qui auront eu la malchance bêtise de se faire attraper ainsi que les infractions qu’ils auront commis.

La raison de ce blocage : la CNIL aimerait d’abord jeter un œil sur le volet liberticide répressif du volet Hadopi 2 (contenant toutes les sanctions et voté exprès pour contourner les critiques formulées par le Conseil constitutionnel à l’encontre de la loi Hadopi). L’avis ne lie pas le pouvoir réglementaire mais quel qu’il soit (positif ou négatif), il est indispensable pour mettre en place l’Hadopi. Selon le quotidien « La Tribune » qui a révélé ces informations précise en outre les solutions envisagés par le ministère de la Culture pour contourner le problème. Celles-ci sont au nombre de deux.

Solution 1 : le ministère considère que la demande de la CNIL constitue un avis. Les chances de succès de cette option sont quasi-nulles. Cela risque de s’éterniser devant les juridictions administratives que les associations de consommateurs ou de protection des libertés individuelles telles que l’UFC-Que Choisir ou la Quadrature du Net ne manqueraient pas de saisir.

Solution 2 : Fournir le projet de décret demandé par la CNIL.
Pour le moment, le ministère n’a pas encore choisi et le site internet de la rue de Valois ne mentionne même pas les nominations des membres de l’Hadopi, se limitant à un communiqué publié lors de l’adoption de la loi Hadopi 2.

Le projet de décret est donc opportunément à l’étude et ne serait soumis selon les hypothèses les plus optimistes que mi-janvier. La CNIL aura alors 2 mois pour l’étudier puis rendre un avis ce qui vu l’état de surcharge de ses personnels ne sera pas de trop. Ainsi, les premiers courriels d’avertissement n’arriveraient que mi-avril dans la situation la plus optimiste contre septembre 2009 puis début 2010 prévu à l’origine.

Plus raisonnablement, il va surement falloir attendre l’été pour que cela soit fait. Entretemps, les internautes qui ne se sont pas encore adaptés passeront au streaming pour les plus novices d’entre eux et au peer-to-peer crypté pour les plus aguerris.



Conclusion.
L’Hadopi n’est pas prête de fonctionner. Déjà obsolète avant même la promulgation de la loi la créant, elle ne sera qu’une chose inutile consommatrice de ressources publiques. En ces temps de disette budgétaire, il y a pourtant mieux à faire. Le volet « positif » de la loi, le rapport Zelnick qui doit présenter les solutions pour faciliter l’acquisition légale de contenus patine elle dans la semoule.

Pendant ce temps, on apprend qu’aux États-Unis les studios de cinéma ont presque tous signé avec la plate-forme vidéo Hulu. Cette solution vise à permettre aux internautes américains de visionner leurs séries préférées en ligne au moment de leur choix moyennant bien sur des coupures publicitaires pour permettre la rémunération des ayants-droits. Les studios de cinéma (les plus grands tout du moins) se sont rendus au principe de réalité devant le succès croissant de la plate-forme. Les internautes ont en effet délaissé pour parti le téléchargement illégal et/ou le streaming devant un contenu plus intéressant et une qualité d’image nettement meilleure démontrant encore une fois s’il était nécessaire que si on leur propose des alternatives crédibles répondant à leurs besoins, les internautes préfèreront toujours ce qui est légal à ce qui ne l’est pas.

samedi 26 décembre 2009

Les militants ne sont pas que des tiroirs caisse !



En cette saison de fêtes et tandis que la fin d’année approche, les fiscalistes s’affairent pour diminuer l’imposition fiscale de ceux qui ont les moyens de les payer. Dans cette optique, faire un don à un parti est non seulement un acte citoyen mais aussi un moyen de réduire substantiellement son impôt sur le revenu. Les régionales approchant les partis politiques sollicitent leur base militante et leurs donateurs pour remplir les caisses pour pouvoir partir en campagne l’esprit léger.

C’est ainsi, que le Mouvement démocrate dans sa 13e lettre démocrate (un signe ?) a lancé un appel aux dons et rassembler des fonds pour les candidats qui se présenteront en mars prochain. Cet appel, relayé par nos amis du MoDem de Nanterre, vise donc à apporter un soutien aux listes qui se présenteront, soutien qui sera d’autant plus utile que le Mouvement ne cautionnera pas les listes qui se présenteront.

Cet appel tombe toutefois à un moment où l’argent se fait particulièrement rare, les fêtes de fin d’année. Les généreux donateurs sont donc invités à faire un effort supplémentaire.
Si sur les raisons qui expliquent cet appel, sont louables, je vais vous expliquer pourquoi je ne répondrai pas à cet appel aux dons.



Des dépenses militantes en explosion.
La première raison est toute simple : le coût de la vie militante a en cette année 2009 littéralement explosé. Campagne électorale des élections européennes, déplacements qui se multiplient, université de rentrée (à laquelle je n’ai certes pas participé mais qui se représente un coût moyen de 250€), renouvellement de cotisation, Congrès extraordinaire… Même en se restreignant énormément (ce qui est mon cas), militer coûte très cher. D’autant plus cher que la participation des militants aux évènements organisés à une légère tendance à l’inflation. Ainsi, si on prend que le Congrès d’Arras le coût a doublé par rapport au Congrès de Villepinte passant de 20€ à 40€ pour un Congrès sec c’est-à-dire sans repas et hors transport. Exemple parmi d’autres mais qui souligne l’augmentation des dépenses de base d’un militant décidant de s’investir un temps soit peu.



Comment sont gérés nos moyens ?
Des dépenses qui augmentent donc et des recettes qui doivent suivre puisque le MoDem a recruté quelques collaborateurs. Ainsi, il s’est murmuré un temps que Bernard Lehideux aurait été recruté comme directeur de cabinet de François Bayrou et salarié pour le même montant que son indemnité lorsqu’il était député européen soit +7000€/mois ce qui avec les charges ferait pas loin de 15 000€/mois. Bien sur, en l’absence de preuve, aucun crédit ne peut être accordé à ces allégations. Cependant, cela pose la question de la gestion parcimonieuse des deniers du Mouvement démocrate.

François Bayrou l’a répété à de multiples reprises : « Nous ne sommes pas bien riches ».
En temps de crise économique, il est évident que les militants et les donateurs se montrent moins généreux. Recruter des collaborateurs n’est donc pas forcément une chose à faire lorsque les moyens sont limités puisque cela génère des frais fixes. Notre gestion doit donc être des plus serrés pour d’une part, anticiper une baisse prévisible des dons et d’autre part, réduire les coûts de fonctionnement.



Quel retour ?
Bien sur à l’approche des régionales, la nécessité d’avoir des moyens pour faire campagne n’est pas discutable mais comme pour tout sollicitation de dons, les donateurs sont en droit de demander des comptes en échange de leur argent. Et au 1er rang des donateurs se trouvent les militants. Militants qui ont tendance à être écarté de la prise de décision.


Le phénomène est général à l’ensemble des partis politiques et le MoDem n’est d’ailleurs pas dans une situation si horrible que ça comparé aux autres, mais dans l’absolu, le bilan des partis étant assez calamiteux en la matière. Tous les partis ont des difficultés à faire confiance à leurs militants et à respecter ce que l’on appelle « la démocratie interne ».

L’appel aux dons en cette fin d’année n’est pas une spécialité démocrate mais étant donné que les militants ont eu juste le droit d’approuver leur tête de liste, on peut se demander si on ne prend pas les militants pour tiroirs caisse.

En effet, alors que la décision d’organiser des primaires avait été prise, nous nous sommes retrouvés avec le même mode de désignation que pendant les élections. Mode de désignation qui avait été très décrié comme anti-démocratique voir comme une des causes de l’échec de Juin. Les militants n’ont pas eu de réel choix sur leur tête de liste puisque c’est le bureau exécutif national qui a décidé des têtes de liste soumises à la consultation. Militants qui n’ont donc été que « consultés », on leur a juste demandé leur avis mais comme une consultation n’a par définition aucun effet contraignant. L’implication militante est nécessairement réduite.

Dans l’exposé des motifs d’un décret de 1852, on pouvait lire « On peut gouverner de loin mais on administre bien que de près ». Le décret en question concernait les services déconcentrés de l’État, mais on peut appliquer la citation précitée pour le choix des têtes de listes régionales car les régions sont des administrations. On aurait en effet tendance à l’oublier mais ce ne sont pas des institutions de gouvernement mais bien des administrations que l’on a politisé via l’élection au suffrage universel direct.


« Il faut parler du sujet », François Bayrou.
Notre président déclare que pour chaque élection, il faut parler du sujet. Dans ce cas, pourquoi ne pas avoir fait confiance aux militants locaux ? N’étaient-ils pas plus au courant des réalités locales que le bureau exécutif national ? En quoi est-il si difficile de faire confiance aux militants ?

On pourra toujours dire qu’il y a pire. Ainsi, Europe-Écologie a par exemple entièrement désigné ses têtes de liste sans consulter la base. Les Verts ont consulté leurs militants pour la forme mais n’ont pas hésité dans certains cas à les désavouer notamment en Aquitaine.

Les socialistes ont décidé des têtes de liste de façon arbitraire et on a soumis au vote la liste entière. C’est ainsi qu’ayant pris des leçons de népotisme de la part de Nicolas Sarkozy, le PS, décidé à rattraper son retard en la matière, s’est mis à faire la même chose en intronisant la fille de Christian Bataille, député de la 22e circonscription du Nord et « baron » socialiste en 4e position. La dénommée Delphine Bataille n’a pourtant un CV pas tellement plus long que Jean Sarkozy.

L’UMP puisque l’on en parle avait organisé des primaires pour ses têtes de listes très en amont. Mais patatra, les vieilles habitudes ont repris le dessus et le président de la République sous prétexte de l’union des forces constituant la majorité s’est assis sur le choix des militants UMP et décide lui-même des listes.

Bref, le Mouvement démocrate n’est certes pas si mal loti mais puisque nous prétendons offrir une autre façon de faire de la politique, nous devons donc faire mieux.



Conclusion.
Il faut savoir être cohérent. Demander aux militants de remettre de l’argent au pot en les sollicitant pour des dons alors même qu’on les écarte au maximum de la prise de décision n’est pas acceptable. Les militants de partis politiques sont plus que des tiroirs caisse. Et plus encore au Mouvement démocrate qu’ailleurs, ils sont sources d’idées, permettent le débat et enrichissent la vie politique.

Ne pas inclure les militants dans la prise de décision, ne pas leur permettre de réellement choisir leurs candidats et ensuite leur demander le sourire aux lèvres de donner de l’argent n’est tout simplement pas admissible. Il est temps d’appliquer pleinement notre projet et d’arrêter de voir dans les militants seulement une ressource financière.

vendredi 25 décembre 2009

L’écologie a-t-elle quitté le MoDem ?

Ou le MoDem a-t-il quitté l’écologie ?
La question est lancinante depuis quelques temps, et l’absence de publications des interventions médias de Corinne Lepage sur le site national du Mouvement démocrate ne fait que renforcer cette idée. Et elle se pose de plus en plus depuis que le Mouvement démocrate a publié son « petit livre orange », appellation que je réfute à cause d’une trop forte connotation.



L’écologie dans « le projet humaniste ».
En effet, dans le projet d’Arras, l’écologie et l’environnement ne sont clairement exprimé que par un petit paragraphe de 12 lignes en page 8 et par une petite colonne rassemblant à peine 4 idées sur le sujet. Bien sur, les notions de défi écologique et de développement durable sont saupoudrées un peu partout mais il n’y a pas de réelle partie ou plus justement pas de partie réellement ambitieuse sur le sujet.
Conséquence, on a l’impression que l’écologie n’intéresse pas le Mouvement démocrate ou plutôt ne l’intéresse plus. Car dans les faits, la question écologique est très discutée et intéresse beaucoup de monde au Mouvement démocrate.


Un thème suscitant l’intérêt.
Malgré cela, l’écologie est un enjeu qui intéresse les militants démocrates. A titre d’exemple, à Arras, le sujet fut au cœur des conversations et au 1er jour du Congrès, un débat a eu lieu sur le sommet de Copenhague qui s’ouvrait juste après le Congrès. Et bien que les quelques rares communiqués diffusés sur le site national du Mouvement démocrate laissent penser le contraire, les militants réfléchissent activement sur la question et émettent des propositions claires et pragmatiques comme cela a pu être mentionné ici-même.
La thématique environnementale n’est pas l’apanage des Verts ou d’Europe-Écologie dont les membres une vision parfois très spéciale de l’écologie. L’environnement, ce n’est pas non plus « l’écologie populaire » concept fumeux inventé par l’UMP pour tenter de colmater les fuites de son électorat vers les écologistes et qui considère ainsi que l’exprime Chantal Jouanno que « Le nucléaire, c’est de l’écologie ». Le Mouvement démocrate a depuis l’origine une forte composante écologiste. Pas un courant, pas un vague discours, l’écologie est au contraire, un élément essentiel du projet démocrate. Ainsi, lors de sa fondation en 2007, et au-delà de la participation de CAP 21 comme co-fondateur du MoDem aux côtés de l’UDF, une nouvelle catégorie a émergé que l’on peut appeler les « écolo-démocrates » et qui constituaient et constituent toujours une part conséquente des militants démocrates.
Militants en pointe sur le sujet, ils sont source de nombreuses propositions.
Ces « écolo-démocrates » sont symbolisés à la tête du Mouvement par des personnalités comme Jean-Luc Bennahmias, Yann Wehrling mais surtout Corinne Lepage, qui est la 1ière vice-présidente de la commission Environnement du Parlement européen.
Cependant, en dépit, du poids essentiel de l’écologie dans le projet démocrate, on a l’impression que l’évolution du MoDem se caractérise par une marginalisation toujours plus importante de la question écologique. C’est donc paradoxe. Tandis que l’écologie, depuis 2007, a une importance croissante ; au Mouvement démocrate, il semble que cela soit le contraire.


Les freins à l’écologie au MoDem.
Cette situation d’une écologie dont on a l’impression qu’elle n’intéresse plus le MoDem et d’une importance toujours plus importante de cet enjeu dans la vie politique française est étrange. Cette situation s’explique par l’existence de plusieurs points de blocage, de « freins » qui étaient présent à la création du MoDem ou qui se sont fait jour depuis.

Si on peut en lister plusieurs, les trois principaux sont à chercher dans le mode de pensée de François Bayrou ; dans les prises de position de Corinne Lepage et sur la question CAP 21 et des relations entre ce mouvement et le MoDem.


Le logiciel.
Ce n’est un secret pour personne, il ne le cache pas lui-même, François Bayrou ne considère pas l’écologie comme un élément prépondérant du modèle de société à proposer aux français. François Bayrou, s’il ne renie pas l’importance que peuvent avoir les questions de développement durable, juge toutefois que ce n’est qu’un élément parmi d’autres mais pas plus. Marielle de Sarnez et bien d’autres aussi. De ce mode de pensée résulte l’éclatement de la thématique environnementale dans plusieurs commissions démocrates (il n’y a pas de réelle commission environnement à proprement parler) et explique l’importance toute relative accordée au sujet dans le projet d’Arras.


Les prises de position de Corinne Lepage.
Lors de l’annonce des résultats des élections européennes, cela sautait aux yeux. Depuis, Corinne Lepage le répète en permanence « quand ça ne vas pas, je le dis ». On ne saurait être plus clair. Ainsi, depuis quelques temps, Corinne Lepage n’hésite pas à souligner les manques surtout au niveau de la démocratie interne, le manque de concertation avec les militants dans le processus décisionnel. Bien sur, ces questions n’ont rien à voir avec l’écologie mais le fait que Corinne Lepage incarne l’écologie démocrate et les récentes prises de position de la députée européenne du Nord-Ouest parfois en désaccord avec François Bayrou sur certains sujets constitue un frein indirect à la prise en compte des questions écologiques au MoDem.


La question CAP 21.
Depuis la fondation du Mouvement démocrate, la question de l’autonomie relative de CAP 21 en tant que mouvement co-fondateur est posée. Le score d’Europe-Écologie lors des élections européennes de Juin a encore accru les tensions sur le sujet au point qu’être membre de CAP 21 soit quasiment considéré comme un défaut, un faute de goût, presque une hérésie pour un militant démocrate. On a pu le constater réellement à Arras, la volonté de certaines fédérations départementales CAP21 d’aller voir ou d’accepter de discuter avec Europe-Écologie pour les régionales l’a confirmé : les relations entre les mouvements démocrates départementaux et leur pendant CAP 21 peuvent être parfois très tendus comme en Languedoc-Roussillon ou en Haute-Normandie.

Là encore, même cause, mêmes effets, les difficultés en la matière constituent une sorte de frein à une prise en compte plus importante de l’écologie au Mouvement démocrate ou tout du moins de sa médiatisation.


Conclusion.
Il est paradoxal, invraisemblable que l’écologie et l’environnement ne soient pas dans l’esprit des français un des sujets sur lequel ils attendent le MoDem. A la veille des élections régionales, les questions de développement durable sont pourtant LE sujet sur lequel les français attendent les partis politiques avant le social ou les transports.

Si à l’évidence, le sujet intéresse nos concitoyens comme en témoigne le maintien dans les enquêtes d’opinion d’Europe-Écologie, les régions ne disposent de compétences forcément très étendues en la matière. Bien sur, celles-ci ont développé des politiques intéressantes sur le sujet mais beaucoup reste à faire. En réalité, bien que l’environnement doit faire partie d’une démarche globale de la part des régions, il convient dès lors d’intégrer. En résumé, de tout simplement changer le logiciel.

Ainsi, si on l’impression que l’écologie a quitté le MoDem, le MoDem lui n’a pas quitté l’écologie. Il doit juste lui accorder la place qu’elle doit occuper, une place primordiale.

jeudi 24 décembre 2009

F. Bayrou sur Europe 1. Ce qu'il faut retenir.

Ce mercredi matin, François Bayrou était l'invité politique d'Europe 1. Sur les 9 minutes et 47 secondes de temps, trois sujets ont été essentiellement abordés :
- l'identité nationale (environ 7 minutes) ;
- les régionales ;
- un peu Copenhague.


L'identité nationale.
Sujet sur lequel le président du MoDem a passé le plus de temps, rien de réellement surprenant n'a été dit. Le discours de François Bayrou est dans la lignée des principes républicains qu'il défend depuis longtemps. A savoir, il ne faut pas malmener le modèle républicain français au risque de gravement porter atteinte aux fondements de la société française. Dénonçant une manoeuvre électoraliste, François Bayrou dit ce qu'il faut. Et il semble que la plupart des français aussi puisqu'ils semblent être une majorité à voir en ce débat un manœuvre visant à rameuter les électeurs de droite.
Je ne partage cependant pas totalement la définition qu'il donne de "l'identité nationale". François Bayrou précise ce qu'il entend parfois par des expressions très précises. A cela, je préfère la définition et le positionnement de Jean-François Kahn sur la question. Pour ce dernier, on ne peut débattre de l'identité nationale car c'est une idée indéfinissable. Jean-François Kahn a une vision plus physique du concept, tandis que François Bayrou semble lui avoir une vision plus littéraire et philosophique. Sur le but, ils se rejoignent et jugent le débat inutile et destructeur.


Les régionales.
Les élections approchent puisqu'elles auront lieu dans moins de 3 mois maintenant. Le sujet était donc incontournable. Rappelant les fondements de la pensée républicaine et démocrate qui est que le chef de l'État doit être en application de la constitution au-dessus des partis, François Bayrou a insisté sur l'importance de l'aspect local du scrutin. Cela parait évident, mais en réalité, l'aspect national est présent partout.
A l'UMP, on tente de faire des prochaines élections un moyen d'approuver ou non la politique présidentielle.
Au PS, même chose mais on défend là le bilan des présidents de région sortants. Les socialistes veulent faire des élections régionales, l'occasion de refuser la politique menée, et à l'occasion de se refaire une santé par rapport au résultat écologiste de Juin dernier.
Chez Europe-Écologie, on vise à faire de ce scrutin, un moyen de sanctionner l'inefficacité présidentielle en matière environnementale, et à apparaitre comme le parti ou groupement autour duquel il faudra se regrouper.
Au Mouvement démocrate, les unions régionales tentent de recentrer sur le local autant que possible. Cependant, parallèlement la désignation des têtes de liste depuis Paris semble en contradiction avec cet objectif.


L'échec du sommet de Copenhague.
Tandis que l'encre au bas de la déclaration d'intention n'est pas encore sèche, François Bayrou évoqué l'échec du sommet de Copenhague surtout comme l'échec de la démarche de Nicolas Sarkozy de la jouer en solitaire et de l'absence de l'Europe à ce sommet au profit des pays émergents et des États-Unis.
Dans ce court passage, pas un mot sur les positions défendues par le Mouvement démocrate lors de ce sommet. Il y avait pourtant matière à faire. Corinne Lepage était la seule eurodéputée française faisant partie de la délégation officielle du Parlement européen. A ce titre, elle a pu suivre tout ce qui se passait et faire partager en temps réel via Twitter ses pérégrinations lors du sommet. Sur les positions que Corinne Lepage a défendu au nom du Mouvement démocrate pas un mot, même pas une mention de la vice-présidente du MoDem. Alors oui, le temps était compté et on ne pouvait pas tout aborder mais une rapide mention de Corinne Lepage, de son travail et/ou des aspects environnementaux défendus par le MoDem n'auraient pas été de refus alors que l'échec du sommet de Copenhague aura des retentissements sur le scrutin de mars. Que François Bayrou ne considère pas l'écologie comme essentielle soit mais s'il veut faire un bon score aux régionales, il devra tôt ou tard en parler. Et tôt valant mieux que tard...


Conclusion.
Pour les personnes ayant suivi le discours d'Arras, rien de vraiment nouveau, juste un rappel de la position démocrate sur les sujets évoqués. Notons toutefois que c'est bien le sujet dans lequel le gouvernement et sa majorité sont certes embourbés qui occupé l'essentiel de l'intervention. De facto, l'on peut que constater que nous subissons l'agenda gouvernemental. François Bayrou avait l'occasion de rappeler les propos de Corinne Lepage, il ne l'a pas fait. C'est dommage.
En effet, s'il y a bien des sujets dont on il fallait parler c'était des régionales et des conséquences du sommet de Copenhague au niveau de la politique environnementale en Europe et la part accordée à celle-ci dans les régions. On constate donc que les esprits ne sont pas encore prêts. Fêtes de fin d'année aidant, ils ne le seront avant quelques jours. Le temps est pourtant compté pour un scrutin où l'impréparation et l'importance de l'expérience politique pèseront lourd.

mercredi 23 décembre 2009

F. Bayrou était ce matin sur Europe1.

Congés de fin d'année oblige, ce n'est pas Jean-Pierre Elkabach qui réalisait l'entretien politique de la matinale sur Europe 1 mais Michel Grossiard. François Bayrou a longuement parlé de l'identité nationale (presque 7 minutes sur les 9'47 de l'entretien), un peu des régionales et à la marge de l'échec de Copenhague. Pris par le temps, je vous livre le compte-rendu de l'entretien réalisé par la station qui résume l'essentiel de ce qui a été dit. Pour faire bonne mesure, un commentaire sera publié ici-même en fin de journée.


Ci-dessus, le compte-rendu publié :

«Le débat sur l’identité nationale, c’est «comme la muleta, le chiffon rouge, sous le nez du taureau », a commenté mercredi, sur Europe 1, François Bayrou. « C’est très précieux l’identité d’un peuple mais on ne doit pas faire flamber ça », a mis en garde le président du MoDem. « C’est très fragile un pays, il n’y a rien de plus facile que de faire se battre une partie du pays contre l’autre », s’est-il encore inquiété.

« Bien entendu, je sais pourquoi ce débat est lancé : parce qu’on imagine qu’il y a là un gisement de voix qui ne demandent qu’à se mobiliser pourvu qu’on les excite », a dénoncé François Bayrou. Dénonçant un débat « électoraliste », il a ajouté : « il y a là une exploitation qui est une diversion ». François Bayrou a cité notamment un fait, qui devrait être considéré avec plus d’importance que le débat sur l’identité nationale : il y a tous les jours 1 000 chômeurs de plus.

François Bayrou est aussi revenu sur les propos du député Pascal Clément qui a affirmé mardi : « Le jour où il y aura autant de minarets que de cathédrales en France, ça ne sera plus la France ». « S’il y a des dérapages au sein d’un groupe parlementaire de l’Assemblée nationale normalement très policé, habitué au débat, imaginez ce que c’est dans les conversations de voisinage », a estimé le centriste.

Le président du MoDem a cependant indiqué qu’il participerait au débat sur l’identité nationale, notamment dans un document écrit. « Il faut évoquer la place de l’islam, l’immigration, l’intégration. Mais ces questions doivent être évoquées sur un ton, avec des références, avec une manière d’être qui donne le sentiment au pays qu’on le conduit, on l’élève et on le rassemble », a-t-il insisté.


François Bayrou s’est également agacé du rôle joué par Nicolas Sarkozy
dans la campagne pour les élections régionales du mois de mars prochain. « Le président de la République devrait être en France au-dessus des partis, au-dessus des batailles électorales. Les élections régionales devraient être... des élections régionales. Et ça ne devrait pas être un plébiscite ou un référendum pour ou contre le pouvoir», a réagi le président du MoDem. »

mardi 22 décembre 2009

Régionales. Une idée pour passer de bonnes fêtes.

Le calendrier nous le rappelle chaque jour, les fêtes de fin d’année arrivent, et les élections régionales aussi. En tant que lecteur de ce site, la politique fait très probablement partie de vos activités ou alors le sujet vous intéresse beaucoup. Chaque année, vous participez à des repas de famille ou alors les organisez. Comme à chaque fois, vous parlez de votre travail, et si vous êtes francilien des grèves dans les transports, des impôts locaux qui augmentent, vous échangerez aussi les dernières nouvelles des membres de la famille un peu éloignés ou absent mais à un moment ou un autre, n’y tenant plus, vous essaierez de parler politique ou alors on abordera le sujet à votre place en vous demandant sur le ton de plaisanterie, si vous êtes candidat. Quelque soit votre réponse, le sujet sera sur le tapis et tout le monde pensera sans le dire (quoique !) : « Oh, il/elle va encore nous saouler avec ça ! ».
D’où la question que certains d’entre vous se posent surement : «De quelle manière aborder le sujet en amusant tout le monde sans pour autant dire n’importe quoi ?»

Après plusieurs expérimentations, j’ai trouvé la solution à vos problèmes. Enfin, le chose n’est pas de mon invention mais elle est très efficace. La solution à vos problèmes, on la doit aux Jeunes populaires. Les plus rapides auront déjà trouvé, pour les autres, il s’agit du Lipdub mis en ligne récemment par le mouvement jeunes de l’UMP. La plupart d’entre vous l’ont très certainement vu et se demande en quoi il peut constituer un divertissement.



Les conditions à remplir.
En réalité, pour vraiment que l’effet soit maximum, il vous faut réunir différentes conditions.
Il vous faut donc :
- la vidéo du lipdub des jeunes populaires éventuellement sous-titrée pour une meilleure compréhension;
- un moyen de visionner la vidéo de préférence relié à Internet pour ensuite aller sur les sites des jeunes populaires : ordinateur, smartphone ou autre ;
- des sièges confortables pour profiter de l’évènement ;
- vous ;
- mais surtout l’élément le plus important, une ou des personnes qui ne se préoccupent pas de politique. Cet élément est le plus important, sans lui, rien n’est possible et votre moment de divertissement tombe à l’eau.

Une fois les conditions réunies, vous pouvez vous installer et commencer le visionnage du fameux Lipdub en question.



La « projection ».
C’est LE moment. Normalement, si tout se passe bien et si les personnes que vous avez choisi sont de bonne humeur et/ou ont déjà éclusé quelques verres, vous devrez pouvoir vous amuser.
Si le lipdub en lui-même est un moment de franche rigolade, le visionner avec des personnes qui ne s’intéressent pas à la politique est un vrai moment où les fous rires s’enchaineront au fur et à mesure des réactions des spectateurs qui deviennent autant de phrases cultes. A croire que ceux-ci (ou celles-ci) sont des fans inconditionnels de Jean-Claude Van Damme. Moyen aussi de voir quel regard portent les gens sur les politiques, c’est un vrai moment de fraicheur !
Ainsi, j’ai pu mener une telle expérience hier avec une connaissance et relever quelques passages qui sur le coup ont été très drôles. Extraits.


Peu après le début de la vidéo, alors que nous étions hilares, il se trouve que la connexion connait des ratés. Et mon interlocuteur de dire après 1’30 : « C’était tellement pourri qu’Internet, il a sauté ! ». Puis les voyant déambuler de façon « spontanée » dans les couloirs du TGV : « En fait, ils se sont perdus. Ben, ça se voit sur leur tête, ils ont tous l’air paumé. », avant quelques secondes plus tard « En fait, c’est un trou, ils peuvent plus en sortir. » et voyant un jeune homme avec un chapeau de paille qui devait symboliser l’attachement aux paysans de l’UMP, il me dit « Attends, regardes ! Il est perdu, on dirait un fermier ! ».


Rapidement, nous arrivons à la fin de la vidéo. Voyant tous les participants, la bouche en cœur, il se demande « Ben, ils ouvrent tous la bouche ? ». Puis entendant la voix-off de Xavier Bertrand dire « Changeons le monde ensemble ! » sur fond de Terre vue de l’espace pour faire écolo, il répond du tac au tac un révélateur « Ouais ben sans moi ! ». Un véritable cri du cœur qui en dit long sur l’état d’esprit du quidam vis-à-vis de l’UMP.


Puis le générique apparaissant et comme nous visionnions la vidéo depuis le site des jeunes populaires, on pouvait apercevoir à droite les traditionnels raccourcis vers les réseaux sociaux. L’un d’entre eux invite le visiteur à se tenir au courant de l’activité des jeunes populaires sur Facebook par l’expression suivante : « Suivez nous sur Facebook ! ». Là encore, commentaire criant de vérité : « Non, je préfère éviter ».



Continuant à jeter un coup d’œil rapide, nous tombons sur la page formation des jeunes populaire intitulé JUMP formation. Peut-être un peu fatigué, je me suis demandé s’il parlait de la chanson de Van Halen. Bref, il clique et on se retrouve dans l’espace formation.


Là, il me dit « On nous lave le cerveau ? » avant de lire que les jeunes populaires entendent « Former l’élite de demain ». Il se tourne alors vers moi en me déclarant : « Eh ! Faut vous aligner ! ». Le site défile, on passe de page en page, jusqu’à se retrouver sur la carte Google montrant les différents endroits où ont eu lieu les différentes sessions de formation. Les lieux sont marqués par des logos UMP de différentes couleurs ce qui inspire la réflexion suivante à mon interlocuteur : Purée ! Y en a partout ! Ça pousse partout, on dirait des champignons nucléaires. C’est du poison ! ». Je lui confirme alors qu’effectivement c’était dangereux et que pour sa santé, il valait mieux éviter.


Nous poursuivons notre voyage sur le site enfin les sites des jeunes populaires et tombons alors sur le désormais bien connu « La France change ». Commentaire « Ah bah depuis que Nicolas Sarkozy est là, c’est sur ! » Sous-entendu d’après la tonalité, c’est une vraie catastrophe.
Ce qui se confirme alors que nous nous retrouvons sur le site lesrevolutionnaires.fr réalisé par les jeunes populaires : « Putain, on est mal barré si c’est eux la Révolution. » ou encore « Le chef de l’État innove. Ah ouais ? ».

Mais toutes ces remarques, mes préférés sont celles que j’ai entendues à la fin. Les jeunes UMP affichent notamment leur ambition de recruter 5 000 jeunes adhérents pour l’année 2009 : « Putain les pigeons ! ». Peu avant de clore notre escapade en territoire numérique UMP, mon interlocuteur remarque le nom du site : « Lesrévolutionnaires.fr » ce qui lui a inspiré la chose suivante : « Putain ! Arrêtes-toi Nico ! ».



Conclusion.
Si vous ennuyez ou que l’ambiance n’est pas au top entre mami qui pique du nez parce que c’est l’heure de sa sieste et que le plat suivant se fait attendre, vous savez ce qu’il vous reste à faire !

Pour rappel, voici le lien vers l’article publié ici-même sur le sujet et intitulé : « LipDub UMP. Étape 2 - L’analyse stratégique et politique. ».

lundi 21 décembre 2009

Dolium. Quelques heures encore pour voter...

... NON !

"Si nous pensons tous la même chose c'est que nous ne pensons rien", François Bayrou.

Un candidat ne choisit pas sur catalogue. Offrir la tête de liste à un inconnu juste pour sa couleur de peau et avoir vécu en banlieue, ne correspond pas à la société que le que nous démocrates entendons défendre par le refus du "parachutage", une conscience accrue de la démocratie et des grands principes qui la gouverne.

Alain Dolium peut encore être refusé. Chaque voix compte et le NON peut l'emporter. En votant NON, vous permettrez au Mouvement démocrate de préserver ses chances de succès de se présenter aux régionales sur des bases solides afin que notre tête de liste ne se confine pas à un"coup de communication".

Alors que le vote n'est pas clos et que la décision n'est pas faite, l'on a déjà mis les bouteilles au frais pour fêter et introniser "le candidat" qui n'est pas encore candidat et qui même après la consultation ne le sera toujours pas. En effet, il faut encore une confirmation par le Conseil national, chose qui n'est pas acquise d'avance.


Pour ceux qui hésite encore, vous pouvez en consultant les pages suivantes que le choix d'Alain Dolium est loin d'être le bon.


L'annonce de sa "candidature", les militants démocrates l'apprenant dans les médias et non par le Mouvement démocrate :
- Le choix du MoDem pour l'Ile de France, un inconnu à découvrir ?
- Alain Dolium, "celui qui sera la tête de liste du MoDem en IDF" (RTL).


Sur les conditions de la consultation :
- MoDem : il n'y a pas de "consultation", pusqu'il n'y a qu'un seul choix possible.


A propos du candidat lui-même, ce qu'en pensent des militants :
- Dolium croit en un « capitalisme social ».
- Consultation des adhérents : Dolium prêt à tirer les conséquences d'un "non" majoritaire.
- Et moi non plus, je ne voterai pas pour Alain Dolium.
- Maure à Venise (satirique).
- Pourquoi je vote Oui-Oui (satirique).


Mon billet sur Alain Dolium :
- Refuser Dolium pour éviter la catastrophe.


Pour des avis extérieurs :
- François Bayrou et son "Obama" : la grande hypocrisie.
- François Bayrou crée "l'Obama français": Alain Dolium, une marque en devenir...
- Pourquoi je ne voterai pas Alain Dolium le 14 Mars prochain.

dimanche 20 décembre 2009

FiasCo'penhague !

Du sommet de Copenhague sur le changement climatique, on attendait beaucoup et on craignant de se retrouver sans rien. Enfin, sans rien de concret. Et c'est exactement ce qui s'est passé, enfin non ce fut pire que ce à quoi nous nous attendions. Organisation invraisemblable qui ferait passer n'importe souk pour un espace rangé, le processus a révélé plusieurs choses et définitivement fait comprendre que nos chefs d'État lors de ce sommet sur l'avenir, ont surtout préservé le présent.


Quel bordel !
L'expression est très familière mais décrit parfaitement comment était l'organisation onusienne de ce sommet qui devait décider de l'avenir du monde. Organisé dans une ville qui n'est pas faite pour accueillir des évènements d'une telle importance, réunis dans un centre des Congrès bien trop petit avec des transports publics et une offre inadapté, le sommet de Copenhague n'aurait tout simplement pas dû s'organiser à Copenhague. Encore une fois, ce n'est pas pour rien que seule une poignée de grandes métropoles d'envergure mondiale peuvent accueillir des sommets si importants par leurs enjeux et par l'importance des participants drainée.

Que le chef de la délégation officielle du Brésil soit bloqué à l'entrée du Bella Center pendant plusieurs heures retardant d'autant l'avancée des discussions; que la délégation officielle du Parlement européen dont fait partie Corinne Lepage ait été refoulé à l'entrée du centre des Congrès alors même que des rendez-vous informels devaient avoir lieu; que les services de sécurité considère les délégués; est très révélateur de l'état de désorganisation de ce sommet.


La consécration du G2.
On commençait déjà à le deviner lors des différentes réunions du G20, le sommet de Copenhague l’a confirmé, les grands sujets ne peuvent avancer sans un accord entre la Chine et les États-Unis d’Amérique.

Chacun des deux grands a campé sur ses positions, les chinois qui ont besoin de maintenir leur rythme de croissance pour des raisons sociales ne veulent pas poser de freins au développement de leur industrie et demande aux américains de faire des efforts plus importants que l’objectif affiché (-17% d’émissions d’ici 2020) . Les États-Unis conditionne leurs efforts à un contrôle par des inspecteurs internationaux du respect par la Chine de ses engagements et refusent par ailleurs d’augmenter leur aide aux pays en voie de développement dont la Chine, cette dernière pratiquant un dumping monétaire en sous-évaluant la valeur de leur monnaie nationale ce que les américains ne peuvent contrer puisque dépendant du bon vouloir de la Chine pour le financement de leur dette extérieure.



Ainsi dans une alliance de fait, l’un comme l’autre ont préservé leur souveraineté nationale au détriment de l’avenir des générations à venir. Si on ajoute à cela l’Inde qui était prête à faire des efforts mais qui aux vues de la tournure des évènements a rejoint le duo États-Unis - Chine, ces pays représentent à eux trois la majorité de la population mondiale.

Ces trois pays se sont réunis avec le Brésil et l’Afrique du Sud pour ensuite proposer un document en plénière, document sans aucun engagement contraignant.


Europe, la grande absente.
Hôte de l’évènement au travers d’un pays membre, l’Union européenne fut la grande absente de ce sommet de Copenhague. Malgré un mandat de négociation confié à la présidence suédoise, une délégation officielle de la Commission européenne et une autre du Parlement européen, les États-membres ont tenté de jouer la partie tout seul. Ainsi, la France au-travers de Jean-Louis Borloo puis de Nicolas Sarkozy si elle semblait avoir réussi à obtenir quelques avancées, a surtout exaspéré ses compagnons européens par la volonté de vouloir tirer la couverture à soi.

Ajoutons à cela des Polonais réticents à concéder des avancées et encouragés de leur volonté de freiner des quatre fers par l’expédition solitaire de la France, et le compte est bon.

Décidément, il devient vraiment urgent de mettre en place une véritable Fédération européenne digne de ce nom qui soit capable de parler d’une seule voix. Nous, européens, ne pouvons plus nous permettre le luxe de la cacophonie.


Occulter l’avenir pour mieux préserver le présent.
Ce sommet accouche d’une malheureuse déclaration de principes sans aucun aspect contraignant, les chefs d’État n’ont pas réussi à écarter leurs égoïsmes nationaux pour sauver le planète et pouvoir transmettre une planète vivable à leurs enfants. Entre les pays pétroliers et quelques lobbys qui ne voulaient pas d’accord, les pays comme les États-Unis ou la Chine déterminé à ne rien lâcher coûte que coûte et l’Europe qui a fait ce qu’elle a pu mais comme toujours désunie, c’est encore les plus pauvres à savoir l’Afrique et une bonne partie des pays d’Asie comme le Bangladesh qui vont continuer à subir les effets déjà bien réels du changement climatique.

En guise conclusion, je vous livre un extrait de l’entretien que Corinne Lepage a eu avec Élise Lucet lors du 13h de France 2 ce Vendredi 18 Décembre 2009.

Corinne Lepage : « Si c'est un échec avec un agenda pour continuer, c'est un échec mais on sort. S'il n'y a vraiment rien du tout alors là très franchement c'est gravissime pour le climat et c'est gravissime pour la gouvernance mondiale parce que cela voudra dire que 190 chefs d'État réunis ensemble ne sont pas capables de mettre de côté leurs égos et des considérations nationales pour sauver l’humanité et ça c’est absolument inacceptable. »

En résumé, comme l’a dit Corinne Lepage sur LCI jeudi dernier, « on a moins que rien ! » et c'est bien triste !

samedi 19 décembre 2009

Le vote est ta voix !


Les blogueurs démocrates ont lancé une initiative pour appeler les français à aller s’inscrire sur les listes électorales. Geste important, le vote est surtout la voix du citoyen. L’élection présidentielle américaine l’a encore montré, les législatives partielles de cette automne l’on souligné, la mobilisation des électeurs permet de renverser le scrutin alors que l’on croyait l’élection jouée d’avance.

Comme le disait Abraham Lincoln : « Le vote est plus fort qu’une balle de fusil. ».

Ci-dessous, l’appel en question :
« Nous, bloggeurs militants, acteurs de la vie de la cité, nous réjouissons que de nouveaux espaces de débats d'opinion et de constructions des choix collectifs fassent évoluer la démocratie.

Néanmoins nous clamons que l'acte démocratique garant de nos libertés, de nos valeurs républicaines, de notre modèle de société et de l'égalité de tous devant les choix qui s'offrent à nous reste LE VOTE !

Ainsi, 2010 sera une année où nous devrons à nouveau nous exprimer pour choisir dans chaque région les projets et les équipes qui auront à répondre aux enjeux de mobilité et de transports, d’éducation et de jeunesse, de formation professionnelle, de logement, d’aménagement durable et de développement économique.

Nous appelons aujourd’hui tous nos concitoyens qui ne l’auraient pas encore fait à s’inscrire sur les listes électorales avant le 31 Décembre 2009, pour être acteurs et décideurs de l’avenir de nos régions les 14 et 21 mars prochains. Agir pour ne pas subir!

S’inscrire sur les listes électorales, c’est simple, ça ne prend pas plus de cinq minutes et ça peut tout changer. Il suffit de se rendre au service élection de votre mairie, de vous munir d’une pièce d’identité et d’un justificatif de domicile : le formulaire type ici.

Pour relayer au mieux cet appel nous incitons nos lecteurs à transmettre largement ce billet autour d’eux et à arborer fièrement l’avatar citoyen sur leurs profils sociaux ou leurs blogs. »


Liste des blogueurs signataires :
« Ataraxosphère

Fred Badina

Erwan Balanant

Cyril Bègue

Françoise Boulanger

Pierre Braun

Sylvain Canet

Christelle Carcone

Patricia Gallerneau

Générations Engagées

Christophe Grébert

Paul Guermonprez

David Guillerm

Marie-Anne Kraft

Matthieu Lamarre

Céline Letemplé

Isabelle Loirat

Antonin Moulart

Orange pressé

MIP

Chantal Portuese

BGR

Smael Sebti

Nicolas Vinci

Dominique Lemoine

Orange sanguine

Luciole Brune ».


vendredi 18 décembre 2009

Copenhague. Nous allons droit à la catastrophe !

Cette phrase nous la devons à un certain Nicolas Sarkozy qui pour une fois a fait son boulot, représenter la France correctement. Dans son discours à la tribune de Copenhague, notre président a prononcé un discours qui dénonçait sans détour les obstacles à la signature d’un accord à Copenhague et mettait les dirigeants des derniers pays récalcitrants face à leurs responsabilités. Je n’aime pas Nicolas Sarkozy son attitude, ses méthodes et sa façon de parler mais force de constater que pour le coup, il a compris les enjeux et a fait ce qu’il fallait.

Certes, on peut toujours regretter qu’il n’ait pas été encore plus loin en ne parlant pas d’accord contraignant. Avec son volontarisme habituel, notre président a invité les nations-clés à discuter après diner pour parvenir à un accord. Si bien souvent, ses efforts sont sans effets, on aimerait tous y croire.


Encore de nombreux points de blocage.
Selon Yannick Jadot, on s’achemine vers une déclaration d’intention et un accord a minima.

Corinne Lepage confirme plus ou moins les choses et précise que l’accord sur la déforestation conclu entre la France et l’Ethiopie (représentante des pays africains) sur la déforestation ne fait que rajouter de l’huile sur le feu.

Les blocages se situent à plusieurs niveaux : Etats-Unis, Chine, Inde, Japon…

Pour les Etats-Unis, Barack Obama est bien conscient de l’importance de ce sommet pour l’avenir du monde mais il doit finir de faire adopter la réforme du système de santé où il a besoin du Congrès. Congrès qui est farouchement opposé à tout engagement contraignant sur le plan des émissions de CO2. En résumé, Barack Obama a la volonté mais a les mains liées. Les Etats-Unis ont cependant une large marge de manœuvre possible pour réduire leurs émissions puisque leur moyenne par personne est 3x plus élevé que celle de l’Europe. Les membres du Congrès ne semblent pas avoir pris conscience que l’écologie ça permettait de gagner de l’argent et pas que c’était une source de perte.


La Chine et l’Inde insistent sur la nécessité prendre en compte la pollution historiquement générée par les pays occidentaux. Les deux voisins soulignent aussi l’importance pour eux de ne pas avoir d’accord contraignant qui portait atteinte à leur souveraineté nationale.
En fait, pour l’un comme pour l’autre, l’idée est de tester au maximum les occidentaux et tentent d’en obtenir le maximum. Leur objectif est d’obtenir des transferts de technologie qu’ils ne pourraient avoir autrement. Entre l’Europe et la Chine, entre les Etats-Unis et la Chine, les chinois souhaitent à aboutir à un accord non contraignant mais pourraient très bien changer d’avis s’ils s’y retrouvent. Les chinois font donc monter les enchères.

L’Inde est un cas différent mais avec des objectifs similaires, mais semble plus prête à lâcher du lest que son voisin communiste.



Arrêtons de penser nations, pensons générations.
Parmi les nombreux points d’achoppement, il y en a un qui est assez choquant quand on y pense, à Copenhague on réfléchit en fonction des intérêts de l’état. Chaque pays défend ses intérêts, que ce soit la Chine ou les Etats-Unis. Mais ce que les dirigeants des pays en question ne semblent pas avoir compris que ce n’est pas tellement pour eux qu’ils négocient mais pour les jeunes de maintenant et surtout les générations futures. Il serait grand-temps que les égos nationaux laissent la place aux intérêts des générations à venir.

Si Les chefs d’État se réunissent en ce moment pour tenter de trouver une issue à la situation, espérons qu’ils n’oublieront pas le sujet.