Riposte graduée ? - La Quadrature du Net

dimanche 28 février 2010

Publier le casier des candidats ? Chiche !

Ce dimanche, Xavier Bertrand, député UMP et secrétaire général de ce même parti était l’invité du « 17h politique » sur i>Télé. Au cours de cette émission, de nombreux sujets, ont comme à l’accoutumé été abordé. J’aimerai cependant revenir sur un thème en particulier : les « révélations » sur le passé judiciaire d’Ali Soumaré. Alors même qu’il est maintenant avéré que l’essentiel de « dossier » ne concerne pas le candidat socialiste, le patron de l’UMP ne se démonte pas.


« C’est au PS de fournir des explications », Xavier Bertrand.

Pas d’excuse, pas même l’ombre d’un regret ou la reconnaissance d’une erreur. Xavier Bertrand maintient sa position : Ali Soumaré n’est pas complètement innocent. Pire, il persiste à dire que c’est un problème pour le PS et que c’est à ce dernier de fournir des explications sur le passé judiciaire de son candidat.
Aucun démenti, pas de condamnation des élus UMP ayant faussement accusé Ali Soumaré de délits qu’il n’a pas commis, rien.

Depuis les fameuses « révélations » du maire de Franconville, France Delattre et de son homologue de Saint-Leu La Forêt, Sébastien Meurant soutenus par la tête de liste UMP locale Axel Poniatowski, on s’est aperçu que non seulement Ali Soumaré n’était pas un délinquant multirécidiviste ainsi que l’avait faussement affirmé les élus UMP mais que la plupart visait un homonyme, mais que de surcroit les renseignements ont pour la plupart été obtenu de façon illicite ou quasi-illicite.

Si Francis Delattre s’est excusé du bout des lèvres, le patron du l’UMP lui persiste à ne pas reconnaître son erreur et ne condamne pas la démarche des élus UMP, ce qu’a pourtant fait Valérie Pécresse, tête de liste régionale et dans les Yvelines. Avec retard certes, mais condamnation tout de même il y a eu.
A l’UMP, le sujet devient embarrassant. A tel point, que voulant détourner la polémique, Frédéric Lefebvre, porte-parole de l’UMP a proposé de rendre public le passé judiciaire des candidats aux élections.


Alors chiche ?

Publier le casier des candidats aux élections, l’idée vient donc de Frédéric Lefebvre. Idée que Xavier Bertrand approuve. Mettons donc au défi le secrétaire général de l’UMP de le faire. Ainsi qu’a pu le démontrer Stéphane Guillon, il se pourrait que l’idée se retourne contre ses initiateurs. Comme le souligne ce dernier, il est particulièrement étrange que ce soit précisément le casier d’Ali Soumaré qui soit vérifié. Le fait que l’intéressé soit noir, d’origine malienne n’a bien sur rien à voir avec les propos de Francis Delattre que certains ont qualifié de racistes ce qu’ils n’étaient pas forcément. Du coup, l’élu UMP qui piétine de ne pas avoir obtenu la présidence du Conseil général du Val d’Oise malgré un changement de majorité conséquence d’une élection partielle a voulu contre-attaquer en démontrant qu’Ali Soumaré n’était pas le candidat idéal. Mal lui en a pris puisque l’affaire s’est retournée contre lui. D’où l’idée de Frédéric Lefebvre de publier le casier des candidats aux élections.

Il faut dire qu’en Ile de France, ce n’est pas quelques rares condamnations mais bien de gros délits qui collent à la basque de certains élus UMP locaux. L’humoriste exerçant chaque matin du lundi au mercredi sur l’antenne de France Inter s’est donc lancé dans un petit récapitulatif sur le sujet, précisant à toutes fins utiles « Sans remonter trop loin, ce serait fastidieux… » et de citer Charles Pasqua (1 an de prison pour trafic d’armes), Jean Tibéri (10 mois pour altération à la sincérité du scrutin). Et d’enchaîner ensuite sur Alain Juppé (mis en examen pour abus de confiance et prise illégale d’intérêts en 1998, condamné en 2004 à 18 mois avec sursis dans l’affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris), André Santini (mis en examen pour détournement de fonds publics, faux et prise illégale d’intérêts) tout en rappelant au passage que Francis Delattre a été mis en examen dans une affaire douteuse de financement de parti politique.

Précision : je rappelle qu’une mise en examen ne signifie pas qu’une personne est coupable mais qu’un juge d’instruction ou un procureur considère que les faits en question sont suffisamment litigieux pour justifier une enquête plus approfondi sur le rôle de certaines personnes. Une mise en examen ne remet pas en cause la présomption d’innocence !


Stéphane Guillon rappelle d’ailleurs que le maire de Franconville a bénéficié d’un non-lieu, soit l’abandon des poursuites à son encontre, les faits étant insuffisants.


Comme si cela ne suffisait pas, les Guignols de l’Info en ont rajouté une couche. Dans un bureau, Xavier Bertrand et Luc Chatel consulte le STIC (fichier policier sur la délinquance).

La scène :

« Xavier Bertrand - Tape « homme politique+vol ». Alors tu as quelque chose sur le PS ?

Luc Chatel - Non, rien ! Par contre, j’ai 3 pages sur Chirac.


XB - Ah. Alors Tape « homme politique+vol avec violence. ». Tu as Soumaré ?

LC - Ah non, là, j’ai 8 pages sur Pasqua.

XB - Bon alors, tape « homme politique + vol + escroquerie + abus de biens sociaux ». Alors ?

LC - Ah là, j’ai 12 000 réponses sur Patrick Balkany. »
Sans commentaire.


Conclusion.

Chercher le casier judiciaire des candidats est le signe d’une campagne de caniveaux, de ce que peut se faire de pire en politique. De telles actions décrédibilisent la politique plus qu’elles ne la font avancer. Une bonne raison pour Xavier Bertrand de reconnaître ses erreurs et de s’excuser. Braver la loi pour dénoncer les délits d’autrui, voilà une bien horrible façon de faire de la politique. Faut-il pour autant que les candidats aient l’obligation de publier leur casier ? Mieux, celui-ci doit-il être vide ? La publication, on le voit serait un instrument à double tranchant. Imaginons un extrait de casier de Patrick Balkany joint à une profession de foi aux législatives…
La publication du casier judiciaire des candidats ne me pose pas de problèmes. Certes, cela serait pousser encore un peu plus la « transparence » mais autant les détails sur la vie privée ne doivent pas être divulgués, autant la publication du casier n’est pas choquante.

Une personne qui se présente pour gérer les intérêts des citoyens doit être honnête avec les erreurs qu’il a pu faire et le cas échéant expliqué qu’il a pu changer.
Ce débat en laisse placer un autre : le casier des candidats doit-il être vierge ? Pas forcément. Que les personnes condamnées pour abus de biens sociaux, détournement de fonds publics, corruption soient écartés, oui tout à fait d’accord.

Par contre, on peut accepter que des personnes ayant commis des délits mineurs aient pu faire des erreurs avant de reprendre une route plus normale. Tout le monde peut se tromper et on aurait tort de croire que tout un chacun est irréprochable. Faut-il changer la législation en vigueur ? La compléter suffirait peut-être et à ce niveau la balle est dans le camp du pouvoir règlementaire, à savoir le Premier ministre.

samedi 27 février 2010

Régionales. Une drôle de conception de l’écologie.

Décidément, la gauche a une définition très spéciale de l’écologie. Hier, Alain Bocquet était avec le socialiste Pierre de Saintignon pour une manifestation contre la fermeture de la centrale d’Hornaing dont l’avenir est menacé à l’horizon 2013. En jeu, 87 emplois qui seraient menacés par la fermeture en question.
Pour comprendre les raisons de ce conflit et en quoi l’intervention des « barons » locaux de la gauche est non seulement électoraliste mais aussi hypocrite, il est utile de revenir sur la situation expliquant le conflit à Hornaing.



Le pourquoi de la fermeture.
La centrale d’Hornaing est une centrale thermique à charbon comme il en existe beaucoup d’autres en France. Au total, elle a connu jusqu’à 3 tranches électriques dont seule la 3e est encore en fonctionnement. Cette centrale sert surtout d’appoint lors des pics de consommation électrique. Mais voilà, la centrale est victime de sa nature. L’Union européenne qui est compétente en matière d’environnement a contribué à durcir les normes environnementales dans divers domaines dont l’eau et plus récemment les émissions polluantes. Ainsi, les communautés ont adopté une première directive GIC (grandes installations de combustion) en 1988, avant d’en adopter une nouvelle en 2001 remplaçant la précédente. Sans trop entrer dans les détails, cette directive fixe des plafonds d’émission pour les centrales de puissance supérieure à 50MW ce qui est le cas de la centrale d’Hornaing dont la 3e tranche a une puissance de 243MW.

Dans ce cadre, la centrale pour continuer à fonctionner doit rentrer dans la limite des seuils fixés. Tel n’est pas le cas, les émissions de la centrale crevant littéralement les plafonds règlementaires. Une mise à niveau étant trop chère voir impossible, la centrale devra donc fermer à l’horizon 2013. Mais dans le monde des affaires, les choses sont plus que mouvantes.



Petit rappel.
Pour comprendre l’histoire, il faut revenir quelques années en arrière. En 2006, E.On (un grand groupe énergétique allemand) a lancé une OPA (offre publique d’achat) sur Endesa (l’équivalent espagnol d’EDF). Après une intense bataille boursière, l’énergéticien allemand a dû jeter l’éponge sous les pressions protectionnistes espagnoles qui craignait le passage de l’électricien national sous pavillon germanique. E.On tenace n’a pas lâché le morceau si facilement et la bataille a duré 18 mois au total avant le retrait de l’allemand. Ce retrait ne fut pas gratuit puisque pour sa bonne volonté, l’allemand a pu acheter un portefeuille d’actifs en Europe et en Turquie pour environ 11,8 milliards d’euros. Dans le paquet cadeau, le contrôle de la Snet qui avait été rebaptisée Endesa France lors de son rachat partiel par Endesa et détient le contrôle de la centrale d’Hornaing. Filiale d’Endesa, la Snet avait une partie de son capital entre les mains de Charbonnages de France (aujourd’hui disparu) et d’EDF. Ces deux sociétés détenues par l’État ont profité du rachat de la Snet par E.On pour solder leurs parts dans la Snet contre des droits de tirage en Allemagne. Traduction : en échange de leurs actions dans la Snet, les deux groupes français ont obtenus des capacités électriques qu’elles peuvent commercialiser chez nos voisins d’Outre-Rhin.



Et ensuite ?
La dernière tranche à charbon devant fermer, les ouvriers ont fait grève une première fois afin d’obtenir des garanties pour leurs emplois. Le groupe allemand E.On avait alors annoncé suite à ce mouvement son intention de construire une centrale à gaz d’une puissance de 430 MW pour remplacer l’ancienne centrale à charbon. Problème, la crise est passée par là et la direction de l’électricien allemand a annoncé qu’elle gelait tous les projets d’investissement jusqu’en 2013 ce qui condamne de fait le site nordiste, la centrale devant être construite avant la fermeture de la centrale actuelle et les travaux de construction de la nouvelle centrale n’étant pas entamés.

Luc Poyer, président du directoire d’E.On France, a clairement annoncé que la décision de lancer ou non l’investissement dépend non seulement des besoins locaux mais aussi du coût de la centrale et de l’évolution des cours du gaz. Le prix de construction moyen d’une centrale à gaz à cycle combiné étant passé de 200 millions € en 2003 à 350 millions € en 2008 soit 75% d’augmentation. Dans le même temps, le prix du gaz aura tendance à fortement augmenter sur le temps long que constitue le cycle de vie d’une centrale à savoir entre 30 et 50 ans. Sachant qu’il faut environ 2 ans pour construire une centrale, n’en jetez plus.


Apprenant la décision, les employés de la centrale d’Hornaing se sont donc de nouveau mis en grève à l’appel de la CGT pour faire pression sur leur direction et exiger la réalisation de l’investissement promis et in fine, préserver leurs emplois.



Usine en danger, élections proches, la gauche accoure.
Les élections régionales approchent, une usine dont la fermeture est annoncée et dont le projet de remplacement est compromis ; ces éléments réunis, les chefs de file départementaux de la gauche accourent. Ainsi, les employés de la centrale d’Hornaing ont pu voir Pierre de Saintignon et Alain Bocquet leur faire des déclarations d’amour alors même qu’ils ne peuvent rien faire.
Petit florilège capturé par les caméras de France 3 - Nord-Pas de Calais le vendredi 19 février dernier :
« Nous sommes à vos côtés. A vos côtés à fond… », Pierre de Saintignon (PS).
« Bon courage, nous sommes à vos côtés et nous gagnerons », Alain Bocquet (PCF, Front de gauche).

Des discours prononcés lors de cette réunion de fin de grève qui a duré tout de même une semaine, les employés ne sont pas dupes : « C’est certain qu’on est en période électorale… Bon, ils se font un petit peu leur publicité mais ça fait vraiment plaisir d’avoir du soutien de leur part. Et puis, on est vraiment reconnaissant. » ou encore « C’est sur qu’il y a un enjeu pour eux. Mais il faut savoir que les votants c’est nous et s’ils travaillent pas pour nous… Donc ils auront la punition derrière, ça c’est clair ! »

Même les candidats avouent que la région ne peut rien faire ou presque. Ainsi, Jean-Jeacques Candelier, 11e liste Front de gauche déclarait : « C’est que ses pouvoirs financiers sont assez limités. Les grandes décisions viennent de l’État. Mais, mais, mais, le président et les élus des exécutifs régionaux peuvent mobiliser les élus et la population. ».

Pierre de Saintignon, tête de liste départementale du PS pour le Nord aux régionales, est plus langue de bois et n’hésite pas lui à promettre n’importe quoi. Qu’importe si la région ne pourra appliquer ses propos, le candidat socialiste résume sa position de ainsi : « Dialoguer avec les organisations syndicales, c’est ce que nous faisons. Les appuyer sur le plan économique et juridique si c’est nécessaire. Y compris s’il s’agit de financer des études économiques et les frais de justice qui s’accompagnent si nécessaire. Dialoguer avec les responsables de l’entreprise pour dire quelles sont les perspectives de ce site. ». Faire des études économiques, payer des frais de justice et demander à l’entreprise de bien vouloir réexaminer la situation des ouvriers, voilà qui est bien peu mais qui peut aussi être illégal.

Précisons tout de même que l’action économique dans la région, ça n’est que 8% du budget. Pour un exécutif régional et une majorité sortante qui dit soutenir très activement l’emploi, voilà qui a le mérite de rappeler les choses.



Un maintien provisoire.
Les ouvriers ont arraché un prolongement de l’activité jusqu’au 31 décembre 2015. Le hic, c’est que la directive GIC pose comme ultime date limite 2013 pour la fermeture ou la mise aux normes des installations dépassant les plafonds de pollution. Dans un contexte de Plan Climat au niveau de l’Union européenne, de Grenelle de l’environnement au niveau national et d’action volontariste pour prolonger l’accord de Kyoto, on voit mal comment l’État d’abord puis l’Union ensuite accepte le dépassement des délais fixés par la directive. Il convient aussi de rappeler que le Cour de justice de l’Union européenne n’hésite à sanctionner très lourdement les états gravement en retard dans la transposition des directives.



La signature d’un accord entre la direction d’E.On et les syndicats de la centrale sur le maintien de l’activité semble donc bien fragile puisqu’une visite décennale est prévue en 2013 et qu’E.On laisse trainer la mise aux normes de la tranche électrique actuelle. Du côté des salariés, on compte utiliser le sursis obtenu et pousser la direction de l’électricien à concrétiser ses plans d’investissement. On affirme aussi que la centrale est toujours viable et rentable. La direction, elle, reste évasive sur l’avenir de la centrale.



Une centrale viable ?
La centrale est-elle réellement viable ? Si on prend la situation actuelle et que l’on se projette un peu, oui. Si, par contre, on réalise une simulation dynamique prenant en compte les différentes évolutions, clairement non. La centrale est trop polluante et une mise aux normes coûterait trop cher par rapport à la durée d’exploitation potentielle (2 ans). Prolonger l’exploitation de la tranche au charbon en attendant la centrale à gaz ? Très difficile. Comme mentionné juste au-dessus, cela conduirait probablement à une violation des normes environnementales. A cela, va progressivement s’ajouter le coût des émissions de CO2 qui vont progressivement devenir payante avec la mise en place du marché carbone en Europe. S’ajoute aussi l’impact croissant de la future taxe carbone qui s’appliquera aussi au secteur de l’énergie et le coût des combustibles fossiles qui suit une tendance inflationniste.

A moyen et long terme, le prix du gaz et du charbon vont inexorablement augmenter c’est un fait. Il faut aussi savoir qu’au niveau européen, de nombreux députés poussent pour exclure les centrales à cycle combinés du champ des subventions pour les énergies dites « propres ».
En effet, il faut savoir que chaque foyer consommateur d’électricité paie sur sa facture d’électricité ce que l’on appelle la CSPE (contribution au service public de l’électricité) qui contrairement à ce que l’on croit ne finance pas que les éoliennes mais toutes les énergies renouvelables et les centrales à cycle combiné fonctionnant au gaz. La CSPE représente une somme très modeste sur les factures d’électricité de chacun. Bien que ce prélèvement vise à financer les énergies renouvelables, ce sont les centrales à cycle combiné qui mobilise une part très substantielle (plus de 70%). En supprimant les subventions publiques à ce type de centrale et en les réorientant uniquement vers les énergies renouvelables, on augmentera donc le prix du kWh thermique par rapport au kWh renouvelable. Il faudra aussi compter avec l’accroissement du rendement de l’éolien et du solaire.



Une écologie à géométrie variable.
Il est intéressant d’ailleurs de mettre en perspective les propos de messieurs de Saintignon et Bocquet avec les engagements en matière d’environnement. Pour Alain Bocquet, priorité à l’industrie, on reste dans les classiques du PCF. Par contre, pour Pierre de Saintignon, la situation est légèrement différente. Principal artisan des listes et du programme socialistes au niveau local, on ne peut noter que le gouffre qui sépare les différentes déclarations du 1er adjoint de Martine Aubry à la mairie de Lille. On peut ainsi lire dans le programme socialiste, la chose suivante figurant parmi les engagements mis en avant : « Poursuivre la course en tête des régions du développement durable et solidaire ».



Pour faire simple, M. de Saintignon promet d’un côté une région la plus respectueuse de l’environnement possible pour les élections régionales et dans le même temps promet de tout faire pour maintenir une centrale à charbon très polluante ouverte et engager la construction d’une centrale au gaz. Subtil raffinement, la centrale en question se situe en limite d’un parc naturel régional, celui de l’Avesnois en l’occurrence.



Et le MoDem ?
Si l’on a pas vu Olivier Henno rendre visite aux employés de la centrale d’Hornaing et promettre n’importe quoi pour se faire élire tout en disant en promettant la main sur le cœur d’être écolo, les démocrates ne sont pas insensibles à la situation. Mieux, au sein de la liste démocrate, nous connaissons les prérogatives de la région ce qui ne semblent pas vraiment être le cas de nos concurrents socialistes. Plutôt que de maintenir artificiellement une centrale polluante au sein d’un parc naturel et risquer de se faire condamner en justice suite à l’octroi de subventions dans des conditions limites de légalité, nous préférons utiliser l’argent des contribuables pour agir sur un levier à disposition de la région : la formation professionnelle.

D’ici 2020, la France devra installer entre 1 850/1 900 MW et 2 000 MW par an de capacités rien qu’en énergie éolienne. La région Nord-Pas de Calais est une des zones les plus favorables à leur installation grâce à sa façade maritime et plus généralement grâce à sa situation géographique. Les éoliennes se multipliant, il va bien falloir des personnes pour les construire et les entretenir. Notre région dispose de tous les atouts pour accueillir ces industries vertes : un réseau de ferroviaire et routier dense, des hauts-fourneaux et un savoir-faire qui n’est plus à démontrer. La région doit donc mettre en place des filières pour former des techniciens et adapter les travailleurs du secteur de l’énergie à ces industries d’avenir.

Il faut ne pas pour autant négliger l’importance du passé charbonnier de la région, il est grand temps de passer à des industries plus vertueuses et respectueuses de l’environnement. En favorisant les industries du renouvelables, la région a tout à y gagner et notamment en matière de santé où elle est 22e/22 en France métropolitaine. Améliorer l’environnement et la qualité de vie, c’est aussi diminuer les dépenses de santé.


Conclusion.
La réalité est celle-ci, la région ne peut pas faire grand-chose pour maintenir la centrale thermique d’Hornaing. Il est d’ailleurs complètement démagogique de la part du PS ou du Front de gauche de dire que les pouvoirs publics feront tout ce qu’ils peuvent. Les solutions sont limitées, la région peut jouer le rôle de facilitateur entre syndicats et directions ou subventionner l’entreprise. Subventions qui, soit rentrent dans le champ du régime des aides d’État, très sévère au niveau communautaire si elles sont destinées à l’entreprise; soit sont à la limite de la légalité s’il s’agit de prendre en compte les dépenses d’études économiques ou les frais de justice comme le suggère M. de Saintignon. Études inutiles puisque tous les aspects ont été déjà été étudiés par les industriels.

Plutôt que de défendre le maintien à tout prix d’une installation dépassée et polluante au sein d’une zone protégée pour son environnement, il apparaît plus important de concentrer l’argent de la région là il peut être efficace à savoir la formation professionnelle et l'attraction d'industries d'avenir. Pas de démagogie, des projets concrets, c’est l’état d’esprit du projet démocrate pour le Nord-Pas de Calais.

vendredi 26 février 2010

Régionales. La victoire sera celle de l’implantation.

A moins de 3 semaines des régionales, on prédit au Mouvement démocrate une bérézina comme il n’en a jamais connu. Pas de liste en Languedoc-Roussillon où Marc Dufour aura réussi l’exploit de faire passer les intentions de vote en faveur du MoDem dans la région de 10% à 2% en moins de 3 moins pour aboutir à l’absence d’une liste démocrate localement. En région Provence-Alpes-Côte d’Azur, les sondages locaux donnent le MoDem entre 2,5-3% et 4% ; Christophe Madrolle espérant faire mentir les sondages a parié que si le MoDem réalisait localement un score inférieur à 2%, il traverserait le Vieux-Port à la nage. En Ile de France, malgré des sondages au raz des pâquerettes, on peut entendre lors des traditionnelles distributions de tracts aux abords des bouches de métro dire : « Votez Alain Dolium, votre futur président de région ! » avec des trémolos dans la voix. Bref, c’est pas la joie et certains observateurs prédisent même la disparition du MoDem après ces élections régionales. D’où la question : le MoDem peut-il vraiment disparaître ?


Le MoDem peut-il vraiment disparaître ?
Aux vues des enquêtes d’opinion qui se ressemblent, l’hypothèse devient crédible mais il faut savoir faire la part des choses. Un mouvement politique peut-il disparaître ? Oui et non.

Non, puisqu’à moins qu’il ne se saborde ou qu’il soit interdit, dans l’absolu, cela paraît difficile puisque l’on imagine mal François Bayrou dissoudre son parti ou se faire interdire par les pouvoirs publics.

Oui, si l’on considère qu’un parti politique est vivant ou mort selon son poids sur la scène politique. Avec un score autour de 5%, le Mouvement démocrate deviendrait partie négligeable ce qui signerait de facto l’échec de son projet politique.

Reste qu’en politique plus qu’ailleurs, les choses peuvent très vite changer comme l’a montré le succès du rassemblement Europe-Écologie en juin 2009 alors même que les Verts étaient à moins de 2% au premier tour des élections présidentielles. Si l’esprit ayant présidé à ce rassemblement a disparu et conduira à un recul des verts lors de ces élections régionales, l’exemple sonne comme un rappel de la vitesse à laquelle les choses peuvent changer en politique.


Des signes positifs.
Bien que le climat soit plus à la morosité qu’autre chose, on peut voir dans quelques régions, des éclaircies, signe d’espoir. Le dernier en date qui regonfle pas mal le moral des troupes oranges est un sondage Ifop (eh oui, encore un !) réalisé pour le quotidien régional Sud-Ouest. On y apprend que les socialistes remporteraient très largement la région face à la liste UMP menées par Xavier Darcos, ce qui n’est pas une surprise, mais aussi que la liste « Forces Aquitaine » menée par Jean Lasalle, député des Pyrénées-Atlantiques, arriverait en 3e position au 1er tour avec 12% des voix devançant même la liste des Verts menée par Monique de Marco qui serait 4e avec 11%. Ainsi que la raison l’exige, il faut prendre cette enquête avec les réserves de rigueur, mais on peut en tirer quelques enseignements.

Le premier est que oui, le Mouvement démocrate n’est pas mort partout et que dans certaines régions, il est même bien vivant.

Le second est que la campagne démarrant à peine, les choses peuvent encore beaucoup bouger.

Mais le plus important est le troisième : l’implantation locale. Certes, la région Aquitaine est historiquement une région de forte implantation pour les centristes qui ont la mainmise sur le département des Pyrénées-Atlantiques même s’ils ne contrôlent pas l’exécutif départemental. Mais le choix d’axer la liste que ce soit pour les candidats ou le programme sur le local et même le très local paie, de même que l’implantation territoriale.


L’ancrage local, élément clé.
Élément quelque peu oublié lors du choix de certaines candidatures au profit d’un « casting » ainsi que certains qualifient les arbitrages nationaux pour les têtes de listes aux élections régionales, l’ancrage local montre encore une fois son utilité. La baisse du score du MoDem dans les urnes est à mettre en parallèle avec les départs en nombre d’élus locaux (soit passés ailleurs, soit s’étant retirés de la scène politique) et de cadres militants. Ceux-ci ayant mis à mal le fragile maillage réalisé. Dans beaucoup de régions, la faiblesse voir l’absence d’ancrage local expliquera probablement l’échec lors des élections régionales prochaines.

Les régions qui s’en sortiront seront celles où les « barons » de l’UDF sont restés au MoDem mènent les listes locales. Mais alors, qu’elles sont ces régions ? On peut en citer principalement trois : l’Aquitaine avec Jean Lasalle, la Bretagne avec Bruno Joncour et le Nord-Pas de Calais avec Olivier Henno.

Les points communs à ces listes :
- le choix du consensus dans la constitution des listes, la tête de liste ayant une certaine accise locale ;

- un projet régional ultra-localisé souvent des projets très concrets ;

- la présence sur les listes d’élus locaux implantés ou de personnalités connues ;
- une fine connaissance du landerneau local.

A l’inverse, les régions où le candidat a été littéralement parachuté d’en haut ou alors dans lequelles la tête de liste a été et est très contesté par la base militante seront le théâtre de situations que l’on pourrait qualifier diplomatiquement de difficiles. On peut citer entre autre : l’Ile de France avec une tête de liste « hors-sol », l’Alsace ou la Franche-Comté avec les choix imposés de Yann Wehrling ou Christophe Grudler.


Le MoDem, mort ?
Le Mouvement démocrate peut donc rebondir mais encore faut-il qu’il s’en donne les moyens avec un projet politique cohérent, réellement indépendant et renouant avec le courant de pensée écolo-démocrate. Il faut en effet comprendre que le succès de Génération écologie en son temps, puis de François Bayrou en 2007 et enfin d’Europe-Écologie en 2009 n’est que la conséquence de l’émergence d’un projet central alliant les valeurs humanistes et modérés des centristes et celles d’une volonté d’une prise en compte croissante de l’environnement dans les projets politiques.

La réussite ou non du MoDem aux élections régionales sera donc celle de l’implantation locale et de la défense d’un projet concret autour des idées écologistes et démocrates. Les électeurs ne sont pas dupes et ne voteront pas pour une personnalité qu’ils ne connaissent pas et qui ne défend pas d’idées solides sur les sujets qui leur tiennent à cœur comme les transports ou l’environnement. Parler de crèches ou d’emploi, c’est très bien mais cela ne correspond ni aux compétences des régions, ni aux exigences des électeurs.

jeudi 25 février 2010

Régionales. Une unité bien fragile !

« Unité » est le leitmotiv de Valérie Létard qui ne cesse de répéter lors de chacune de ses interventions. La région Nord-Pas de Calais a beau être une des rares régions qui ne soit jamais tombé dans l’escarcelle de la droite depuis la mise en place du suffrage universel, la secrétaire d’État aux technologies vertes, martèle que la victoire est possible. Déclarant ainsi qu’il y a « une vraie opportunité de gagner la Région » et de préciser : « Face à nous, il y a des listes dispersées, nous, nous sommes unis, dès le début, et nous ne ferons pas d'alliance entre les deux tours ».

Traduction en clair : « A gauche, ils sont divisés et c’est ce qui va les faire perdre tandis que nous, nous sommes unis mais nous n’avons pas de réserves de voix ».


Une unité de façade.
Le problème de la liste UMP dans la région Nord-Pas de Calais, c’est qu’elle n’est pas vraiment unie. En premier lieu, elle ne respecte pas l’équilibre des territoires. Le sud de la région est surreprésenté par rapport à la métropole lilloise qui est pourtant la zone la plus peuplée. Cette répartition est donc déjà une première source de problèmes.

Dans un second temps, la liste comporte aux places éligibles (soit les 15 ou 16 premières places pour la liste de droite), une surreprésentation des partenaires de l’UMP. Le Nouveau Centre auquel appartient Valérie Létard est particulièrement bien représenté avec plusieurs représentants tout en haut de la liste. Les autres partenaires de la majorité (Gauche moderne, parti radical et CPNT (Chasse, pêche, nature et traditions)) voulant aussi au moins une place éligible, les membres de l’UMP devant se contenter de 12 places sur les 20 premières de liste départementale du Nord.

C’est cette réalité qui poussé Thierry Lazaro, patron de la fédération UMP du Nord à claquer la porte et à dénoncer cet état de fait. Cette réaction en rappelle une autre, celle de Patrick Devedjan qui a l’occasion de la composition du 1er gouvernement Fillon avait lancé lors d'un conseil national de l'UMP la phrase suivante : « Je suis pour aller très loin dans l'ouverture [...], très loin, y compris jusqu'aux 'sarkozystes', c'est dire ! ».
Cette sortie lui avait valu en son temps, le prix du press club de l'humour politique. Celle-ci vu suivi quelques mois plus tard en août 2007 par une autre dans le quotidien Le Monde,
« Nous souhaitons élargir sans cesse la majorité présidentielle. La politique d'ouverture, c'est une politique de réconciliation des Français, elle n'a pas de limite. ». Son attitude trahissait déjà un certain agacement des troupes du parti de droite.


La fête continue !
La colère du maire de Phalempin étant passé, on pouvait penser que la sérénité allait revenir dans la droite nordiste. Que nenni ! Puisque pas depuis, il n’est pas un jour sans que l’on apprenne que les listes UMP ont fait de nouveaux mécontents. Ainsi, le dimanche 21 Février dernier, on apprend que l’UMP a évincé une des rares élues compétentes sortantes (Liliane Durieux) disposant du soutien des élus locaux de droite sans avertir la principale intéressée. D’où colère de la dame, et page entière dans la Voix du Nord.

La fête continue ensuite mercredi dernier, où l’on apprend que les élus locaux du MPF (Mouvement pour la France de Philippe de Villiers), parti associé depuis quelques temps à l’UMP comme le parti radical, ne sont pas contents de ne pas avoir obtenu au moins une place éligible sur la liste de la majorité. Réponse négative donc de Valérie Létard au prétexte que les intéressés sont d’anciens membres du Front national.

Les représentants locaux du MPF ont donc déclaré : « Face à ce marché de dupes, nous avons le devoir de dire à nos adhérents et à nos sympathisants que nous nous désolidarisons totalement de la liste conduite par Valérie Létard dans le département du Nord. ». Valérie Létard qui n’en a cure, n’a même pas daigné répondre. Quant aux instances nationales du MPF, elles font savoir qu’elles n’accepteront aucune attitude remettant en cause l’accord passé au niveau national avec l’UMP.


Conclusion.
Les déclarations des « barons » locaux du MPF n’auront probablement pas un effet démesuré puis la composition des listes demeure inchangée mais elles illustrent encore une fois que l’unité des mouvements sur une même liste des différents mouvements composant la droite n’est que de façade. Pire, dans la région Nord-Pas de Calais, c’est un véritable feu d’artifice. Pendant ce temps, sur les listes démocrates, de gauche et même du FN, on se frotte les mains. La gauche plus particulièrement à qui pendant ce temps-là, qui peut éviter d’avoir à parler de ses idées et de mesures plutôt paradoxales qu’elle adopte.

mercredi 24 février 2010

Diviser pour mieux régner.

Les syndicats de Total l’ont annoncé à la suite de négociations avec la direction de l’entreprise, la grève est levé pour cinq des 6 raffineries du groupe. La sixième à Mardyck près de Dunkerque aussi appelée raffinerie des Flandres n’est pas concernée. Et pour cause, les syndicats, CGT en tête ont obtenu la certitude que les raffineries concernées et leurs emplois seraient maintenus pendant 5 ans.

La direction de Total ressort gagnante.
Tandis que pour la raffinerie des Flandres rien n’avance, le groupe Total vient de lever la principale contrainte qui le poussait à bouger : la menace d’une pénurie de carburant. En divisant le front des raffineries qui la direction de Total ne l’a pas caché fermeront toutes progressivement, le groupe a en quelque sorte acheté sa tranquillité. Maintenant que les salariés des autres sites ont voté la reprise, le bras de fer avec les employés de Mardyck tourne à l’avantage de Christophe de Margerie et les employés de la raffinerie des Flandres n’ont que plus à leur disposition de moyens de pression assez fort pour faire plier la direction du groupe pétrolier.

Pour les ouvriers, la période de crise est difficile à traverser. Mais le groupe lui, a tout son temps. Assis sur un trésor de guerre de plusieurs milliards d’euros, il peut se permettre d’attendre son heure dans le conflit de la raffinerie des Flandres alors que les réserves financières des ouvriers sont plus limitées.

De son côté, le gouvernement, qui n’a pas fait grand-chose si ce n’est changer de pied en incitant Total à avancer son comité d’entreprise et à tout faire pour éviter la pénurie, va probablement se gargarisé d’avoir évité la pénurie.


Une situation toujours problématique.
Toutefois, les principaux problèmes ne sont toujours pas résolus.
On ne sait rien de l’avenir du raffinage en France, la désindustrialisation continue, les employés de la raffinerie des Flandres ne savent toujours pas ce qu’ils vont devenir. Les employés des autres raffineries n’ont gagné qu’un « CDD de 5 ans ».

Diviser pour mieux régner, Christophe de Margerie connaît bien ses classiques et a su enlever l’épée de Damoclès qui était suspendu au-dessus de sa tête. Les régionales ne sont pas son problème mais celui des partis politiques, et par ce geste, il le montre parfaitement.

mardi 23 février 2010

François Bayrou de nouveau lucide ?

Dimanche dernier, François Bayrou était l'invité du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI. L'exercice est un classique pour les personnalités politiques, mais à 3 semaines du premier tour des élections régionales et avec un parti annoncé dans les choux dans nombre de régions par les instituts de sondage, le béarnais était plus qu'attendu. Par les journalistes d'une part afin de répondre à de multiples questions sur l'actualité mais aussi par les militants démocrates qui pour certains, on le moral au plancher.


Et, aussi étrange que cela puisse paraître, François Bayrou a plutôt été bon. Bien sur, cela semble banal mais il mettre en perspective cela avec la très grosse majorité de ses interventions médias ces derniers mois qui étaient molles, sans goût, pas assez percutantes. A tel point, qu'on pouvait se demander si ce n'était pas la caricature du centrisme à papa. Son discours était quelconque et peu enthousiasmant.


Mais dimanche, miracle, François Bayrou a retrouvé pour partie les accents offensifs et le discours cohérent qui lui avait permis de réaliser un bon score en 2007. Enfin retrouvé, pour partie seulement. Est-ce la proximité des élections régionales ou un éclair de lucidité préparant le terrain pour l'après-régionales, avec des mouvements locaux à rebâtir entièrement dans certaines régions ?

Le président du MoDem a aussi abordé la question des régionales parlant de Georges Frêche, des incitations au boycott des produits TOTAL. L'intéressé n'a pas boudé son plaisir lorsqu'il a repris Jean-Michel Apathie, précisant bien que lui comptait en parler mais qu'il ne décidait pas de l'ordre du jour.


De cela, on peut se demander si cela n'est que provisoire ou bien définitif. Dans une intervention où l'on a constaté un éclair de lucidité de la part du président du MoDem, aucune place ou presque n' a été attribué à la question environnementale alors qu'elle est essentielle. Rien non plus sur le chemin que Corinne Lepage dresse dans son coin.


On retiendra de cette intervention que François Bayrou semble conscient d'avoir fait parfois de mauvais choix pour les régionales. Mais de cette situation difficile, et malgré ce qui avait pu être dit après les élections européennes, il semble que cela ne soit encore totalement le cas. Une chose est sûre le 22 Mars à 20h, si les résultats sont tels qu'annoncés par les sondeurs dans quelques régions, il n'est pas exclu que l'on demande à François Bayrou d'aider Christophe Madrolle dans l'application de son pari sur le score démocrate en PACA.

lundi 22 février 2010

Régionales. Un mélange équivoque.

Pour les élections régionales qui arrivent, ce n’est pas une surprise, bon nombre de ministres sont dépêchés sur les listes de la majorité présidentielle. L’idée n’est pas d’en faire un référendum pour ou contre le gouvernement (même si ce principe n’est pas absent des esprits) mais de mobiliser son camp via une personnalité chargée de tirer la liste. Contrairement à la volonté certes fragile de Lionel Jospin de lutter contre le cumul des mandats en son temps, dans la majorité présidentielle, on s’y donne à cœur. Ceci pose donc non la question du cumul mais aussi le sujet tout aussi gênant de l’interférence entre fonction gouvernementale et candidature aux régionales.


Une vieille habitude.
Le mélange entre les deux n’est pas nouveau et a même été poussé très loin. L’archétype de cette attitude n’est pas à chercher bien. Son nom : Nicolas Sarkozy. En son temps, l’alors président de l’UMP, était non seulement candidat à la présidence de la République mais aussi ministre de l’Intérieur. En clair, l’intéressé était candidat à une élection dont en tant que ministre, il avait la charge de l’organisation, de l’impartialité et de la régularité. Fonction qu’il a gardée jusque tard dans la campagne, utilisant les moyens de la République officiellement pour faire son travail de ministre, mais dont l’utilisation comme candidat a été largement souligné.

Comment donc s’étonner que les ministres courtisans reproduisent la situation qui leur était montré mais qui n’est pas vraiment un exemple. Le candidat Sarkozy était d’ailleurs allé tellement loin dans le mélange des genres que la situation des candidats-ministres pourrait être anecdotique alors que ce n’est pas le cas. Il s’agit en effet d’une nouvelle gifle infligée à nos principes républicains.


Une ministre-candidate parmi d’autres : Valérie Létard.
Pacte social environnemental, visites régionales qui se multiplient, sont quelques sujets que l’on peut voir fleurir dans la presse quotidienne qu’elle soit économique ou locale. Valérie Létard n’est pas la plus connue des membres du gouvernement mais elle dispose d’un solide ancrage locale. Discrète secrétaire d’État aux solidarités, elle a rejoint son mentor Jean-Louis Borloo au ministère de l’environnement lors du dernier remaniement ministériel sur demande express de celui-ci. Sur le plan régional, la secrétaire d’État est surtout première adjointe de Valenciennes et présidente de la communauté d’agglomération Valenciennes Métropole dont elle a « purgé » l’exécutif de ses anciens amis ayant choisi le MoDem comme Françoise Mascotto, élue anzinoise à qui elle a retiré sa délégation de vice-présidente.

En intégrant son « amie » Valérie Létard, Jean-Louis Borloo a joué finement sa partie. Après les européennes, il était évident que la question environnementale n’était plus un sujet secondaire pour les français. Jean-Louis Borloo anticipait donc que ce sujet allait être essentiel pour les élections régionales.

Ce mélange des genres n’est pas fortuit et il est exploité à fond. Après l’échec du sommet de Copenhague, le gouvernement a relancé les mesures dans le domaine de l’environnement. Dernièrement, Valérie Létard a défendu des mesures à destination des classes populaires avec le « pacte de solidarité écologique ».

Depuis début janvier, il se produit un phénomène étrange, la secrétaire d’État aux technologies vertes multiplie les déplacements dans sa région natale. De la bouche de l’intéressée, elle vient en temps que secrétaire d’État et pas comme candidate et son agenda a toujours été chargé en visites de sites. Problème, dans le même temps, la Valérie Létard, candidate multiplie elle-aussi les sorties sur les mêmes sujets pour déclarer haut et fort que l’exécutif régional sortant est endormi et ne fait pas ce qu’il faut. Entre les multiples articles dans la presse locale et les tracts distribués par la liste de la majorité présidentielle dans la région, difficile de s’y retrouver.

A titre d’exemple, voici un article récemment publié dans la Voix du Nord. En titre : « La région, future « Silon valley de la croissance verte » ? ». En paragraphe introductif, on peut lire qu’il s’agit d’une visite ministérielle et dans le corps de texte de l’article, on peut relever que la secrétaire d’État a précisé que les régions doivent être impliquées dans les filières d’emploi durable. Difficile de s’y retrouver !



Conclusion.
Selon les ministres-candidats concernés, être ministre et candidat est possible et conciliable. Il faut dire que la président de la République a déjà ouvert la voie et de quelle manière. Nos ministres déjà multi-cumulards ne semblent pas non plus dérangés par l’ajout d’un nouveau mandat générateur d’obligations dans un carnet d’activités déjà chargés en principe. Malgré leurs affirmations, difficile de faire la distinction entre leurs activités de ministre et les interventions des candidats. De part leurs obligations, les ministres sont obligés de parler des applications sur le territoire des décisions qu’ils prennent et ne s’en privent pas. De l’autre, en tant que candidats, ils appliquent la stratégie de nationalisation de l’enjeu électoral des régionales que le PS emprunte aussi lorsque Martine déclare que les régions doivent un rempart à la politique menées par Nicolas Sarkozy.

En pratique, il est impossible de distinguer l’un de l’autre et c’est bien sur cette ambiguïté que les ministres-candidats surfent. Impossible de séparer les propos de ministres et de candidats, et le précédent Nicolas Sarkozy n’ayant pas été sanctionné, comment sanctionner des attitudes allant dans le même sens certes mais moins loin. La solution, la seule est l’interdiction totale du cumul des mandats.

On connaissait l’intérêt de Jacques Chirac pour la Corrèze qui est devenu avec son avènement comme ministre de l’Agriculture, un des départements les mieux dotés en équipements publics. Après les propos polémiques de Marie-Luce Penchard, la préférence des ministres à leur territoire dans leur fonction n’a jamais été aussi claire. La polémique fut d’ailleurs reprise de façon à peine caricaturale par les Guignols de l’Info.

Une autre piste que l’on pourrait instituer serait de transformer le Conseil constitutionnel en véritable Cour de justice constitutionnelle avec une indépendance renforcée. Quoiqu’il en soit, il est grand temps de mettre fin à ces pratiques portant gravement atteinte aux principes républicains qui sont les nôtres.

samedi 20 février 2010

Vous ne viendrez plus chez nous ...

MoDem

Récemment, l'entreprise Total a annoncé via son directeur général Christophe de Margerie envisager la fermeture de la raffinerie des Flandres à Mardyck près de Dunkerque. D'une capacité d'environ 24 000 T/jour, l'installation exporte environ 30% de sa production, le reste étant consommé nationalement. Cette fermeture étant un pas supplémentaire dans la désinstrualisation de la région Nord-Pas de Calais, l'entreprise Total ayant réalisé 8,4 milliards € de bénéfices en 2009, la fermeture de cette raffinerie n'est pas justifié. Aussi, Olivier Henno et la liste « Votez juste ... au centre ! » invite au boycott des stations service et produits de l'entreprise.


Des bénéfices colossaux !
Total est une entreprise, et le but d'une entreprise est de faire de gagner de l'argent. Jusque là, pas de problème. Normalement, quand une entreprise licencie, c'est pour éviter des pertes futures ou pour renouer avec les bénéfices. Le hic est que Total a réalisé 8,4 milliards € de bénéfices en 2009 après plus de 14 milliards l'année précédente. Le pétrolier n'est donc pas vraiment en difficulté.

Ces bénéfices, Total les réalise aux diverses étapes de la production de produits pétroliers. A l'extraction d'abord, puis lors du transport, du raffinage et enfin lors de la commercialisation des divers produits pétroliers et chimiques qu'elle vend. A l'extraction, l'entreprise gagne correctement mais pas énormément non plus, en réalité, ce sont les étapes du raffinage et de la commecilalisation qui explique les bénéfices importants de l'entreprise dont la valorisation est aussi liée aux
« réserves » constitué par les gisements exploités mais aussi par les découvertes que fait l'entreprise.

Depuis plusieurs années, les entreprises pétrolières affichent des bénéfices records. En cause, la consommation élevée mais pas seulement. Alors que le prix du baril était au plus haut à $147, les vannes des pays producteurs étaient ouvertes à fond ou presque pourtant le prix du baril ne baissait pas. Pire, il augmentait. Pourquoi ?

L'explication est assez simple, dans la filière, il y a un goulet d'étranglement qui fait gonfler le prix payé par les consommateurs : la raffinage. Avec la forte augmentation de la consommation venant de la part des pays dits émergents comme la Chine, l'Inde ou le Brésil et le maintien de celle des pays riches, le demande était forte et l'on a eu beau extraire autant de pétrole qu'on le pouvait, cela ne changeait rien. Et pour cause !

Dans le monde, depuis plus de 10 ans, les entreprises pétrolières non quasiment pas investi dans les raffineries puisque le prix du pétrole était au plus bas bien que tout indiquait que la consommation allait fortement augmenter. Avec des capacités limitées en raffinage et une demande en plein explosion, le prix des produits raffinés de qualité a explosé et les marges des branches raffinages des majors pétrolières avec d'où les bénéfices importants de ces dernières.


Pourquoi Total veut fermer la raffinerie des Flandres.
Du coup, une question se pose : pourquoi Total veut-il fermer sa raffinerie ?
Selon l'entreprise, la demande en Europe a baissé ce qui justifie cette restructuration dans le raffinage. Et c'est vrai, en Europe, la consommation générale a baissé et la crise n'a fait qu'accroitre ce phénomène. Mais si on regarde dans le détail, la consommation générale baisse bien mais un poste augmente continuellement pour des capacités de raffinage insuffisantes : le gazole. La difficulté est que l'on ne peut produire qu'une quantité limitée de gazole à partir du pétrole. Pour l'augmenter, il faut des raffineries modernes et proches des lieux de consommation pour éviter les coûts de transport. Précision utile, le gazole est très demandé en Europe mais aussi ailleurs. La fermeture de la raffinerie des Flandres ne se justifie toujours pas.

Dans le même temps, le groupe Total construit une raffinerie d'une bien plus importante en Arabie Saoudite. L'installation toute neuve pourra raffiner 400 000T/jour. Dans ce contexte, la fermeture de la raffinerie nordiste se justifie d'autant moins. Pourquoi fermer une raffinerie pour en ouvrir une autre d'une capacité bien supérieure ? La raison est simple : Total veut se rapprocher de ses gisements du Moyen-Orient en Irak, en Iran, en Arabie Saoudite, aux Émirats arabes unies et de ses consommateurs que sont l'Inde et surtout la Chine ! L'empire du milieu ne dispose pas des raffineries adéquates mais doit satisfaire une demande vorace. Total pour répondre à cette demande a donc investit dans une raffinerie de grande capacité pour envoyer directement à ses clients du carburant raffiné et donc prêt à l'emploi.

Dans le même temps, l'entreprise cherchant à maximiser ses profits, décide de fermer sa raffinerie française dans laquelle il faudrait investir pour la rendre compétitive. Pour Total, il revient moins cher d'importer des produits raffinés d'Arabie Saoudite que de continuer à produire en France malgré une demande européenne qui a baissé certes mais faiblement et qui sur le gazole continue d'augmenter. Décision purement financière mais sans considération de l'efficacité de la raffinerie des Flandres très largement bénéficiaire.


L'appel au boycott.
Pour lutter contre ce qui constitue un nouvel exemple de désindustrialisation et maintenir une installation justifié par les besoins locaux, Olivier Henno, tête de liste démocrate dans le Nord-Pas de Calais aux élections régionales de 2010 appelle au boycott. Selon lui, il convient de parler de ce sujet qui est un enjeu local tout autant que national.

La méthode n'est pas nouvelle mais a le mérite de ramener sur le tapis la question de savoir l'orientation que l'on compte donner à la politique industrielle dans le Nord-Pas de Calais et de manière plus générale en France.


Rejoignez-nous !
Parce que rien n'est plus parlant que l'action, les candidats de la liste démocrate dans le Nord-Pas de Calais vous donnent rendez-vous dans les stations de Total à Lille, Dunkerque et Valenciennes pour vous inciter au boycott de l'entreprise, seul moyen de faire changer d'avis une entreprise très implantée dans la région.

A Lille, vous pourrez retrouver les démocrates à la station Total de l'esplanade de 14h à 16h.
A Dunkerque, le rendez-vous aura lieu de 15h à 16h30 à la station Total, route des Furnes.

jeudi 18 février 2010

Régionales. Votez juste !


Lundi midi, c'était l'ultime limite pour déposer les listes candidates aux régionales en préfecture. Dans la région Nord-Pas de Calais, c'est Olivier Henno qui sera la tête de liste régionale. Tournant le dos aux vélliétés de nationaliser le scrutin, la liste démocrate dans la région arpente le terrain depuis déjà plusieurs mois pour sensibiliser les personnes à l'importance du vote puis pour défendre des propositions fortes pour la région que ce soit dans le domaine du transport, de l'environnement, de la santé ou de l'enseignement supérieur.

Région au cœur de l'Europe, la liste démocrate compte bien tirer profit de cette situation pour dynamiser une région gravement touchée par la crise.


La liste.
Dans toute composition de liste, il y a des des heureux et des mécontents. S'il est impossible de satisfaire tout le monde, la composition de la liste a surtout été marqué par la volonté de présenter des personnes compétentes et de renouveller le personnel politique. Ainsi, la liste démocrate du Nord-Pas de Calais est composé de nombreux jeunes reconnus pour leurs compétences.

Ci-dessous les listes respectivement pour le Nord puis pour le Pas de Calais.


Liste départementale pour le Nord :
1. Olivier Henno
2. Françoise MASCOTTO-THELU
3. Henri SEGARD
4. Malika SELLAH
5. Pierre YANA
6. Marie-Odile VAN DEN BOSSCHE
7. Nicolas LEBAS
8. Cécile MERCIER
9. Frédéric LEFEBVRE
10. Christelle DELEBARRE

11. Sylvain TRANOY
12. Martine BEURAERT
13. Alain DUCHESNE
14. Christiane DEMOUSTIER
15. Arnaud VERSPIEREN
16. Catherine MORELL-SAMPOL
17. Mebarek SERHANI
18. Élisabeth MASSE
19. Gaëtan HERMANT
20. Gérardine COOL

21. Emmanuel CHATELAIN
22. Édith VARET
23. Yves DELAHAIE
24. Monique MESTAYER
25. Hakim ARGUIOU
26. Jeanne-Nadine MALON
27. Henri BECU
28. Marie-Claude HUBERT
29. Pawel KIJOWSKI
30. Marie-Pierre VANDAELE

31. Jean DEROISSART
32. Lysiane BAY
33. Bruno VANDEVILLE
34. Séverine TREBACZ-THOREL
35. Emmanuel MEYZA
36. Aline VANDENBUSSCHE
37. Jérôme POUWELS
38. Cindy LEGRAND
39. Pierre SIX
40. Mariette BONTINCK

41. Rémi LAURENT
42. Renée LEROUX
43. Jean-François DEBRIL
44. Anita WERQUIN
45. Mohamed DJOUADA
46. Marie DESPRES-LONNET
47. Guillaume OPELY GADJI
48. Sylviane PELTIER
49. Pierre LIEVOIS
50. Hélène METENIER

51. François VLERICK
52. Martine THEVENIN
53. Benoît GYSELINCK
54. Gilberte FLIPOT
55. Mostafa BENHERRAT
56. Jeann-Marie WATTELAR
57. Francis BAEKELANDT
58. Isabelle BOBIN-QUEHEN
59. André BOUTRY
60. Joëlle RIVET

61. Willy BELL
62. Jacqueline JOURDAIN
63. Mohieddine BOUMAHDI
64. Christelle SERRURE
65. Benoît KINGET
66. Claudine LENGLET
67. Christian CALONNE
68. Marie-Colette CALY
69. Frédéric LAMBIN

70. Jeannine NOIRET
71. Dany WATTEBLED
72. Anne-Marie GILMAN-CLAUWAERT
73. Jacques RICHIR
74. Jeanine JANSSENS



Liste pour le Pas de Calais :
1. Frédéric Leturque
2. Marguerite DEPREZ-AUDEBERT
3. Grégory SUSLAMARE
4. Dany MASSET-MALLEVAES
5. Jean-Marc LEROY
6. Amel GACQUERRE-DAHOU
7. Marc DESRAMAUT
8. Christine COGET
9. Hakim ELAZOUZI
10. Nadège CALOIN-HAGNÉRÉ

11. Jean-Marc BEN
12. Claude OMNES-LION
13. Grégoire CATRY
14. Radija MENNI
15. Nicolas BLANCHART
16. Paméla BOURIGEAUD
17. François-Xavier MUYLAERT
18. François GENEAU DELAMARLIERE
19. Guillaume VITTU
20. Sylvie LAFOND

21. Antony JOUVENEL
22. Marie-Thérèse BOUTON
23. Patrick DEBRUYNE
24. Élodie MILOT
25. Laurent WEILL
26. Catherine MAERTEN
27. Gérard CLAIS
28. Vetty GOBERT
29. Georges-Marie MONTEVILLE
30. Bérangère DUHAMEL

31. Bernard BOUILLON
32. Sanae RICHARD
33. Olivier ANDRE
34. Marie-Christine FICHEL
35. Patrick PIRET
36. Pascale LAVIGOGNE
37. Pierre VANDEWYNCKELE
38. Brigitte PASCAL
39. Christophe DEHOUX
40. Francine TELLIER

41. Philippe ARVEL
42. Anne DELPECH-REVEL
43. Bruno DUVERGÉ

mercredi 17 février 2010

Régionales. Les enjeux essentiels.

A moins d’un mois des régionales, tandis que les partis fourbissent leurs argumentaires de campagne, les français sont à mille lieues de ce scrutin. A tel point qu’une bonne part d’entre eux envisage de s’abstenir ne se sentant pas concernés. Hormis quelques initiés ou personnes intéressées par le sujet, l’enjeu ne passionne pas et les compétences des régions sont méconnues. Plongés dans un quotidien difficile, plus préoccupés par leur facture de chauffage qui s’annonce particulièrement salée cette année, la préservation de leur emploi ou par le coût du transport, les français ont d’autres chats à fouetter.
Mais dans l’ensemble, quand on leur explique que la région agit dans la rénovation des lycées ou dans le transport par les TER ou le Stif (Syndicat des transports d’Ile de France), ceux-ci font part d’attentes très terre-à-terre.


Les préoccupations.
On parle beaucoup des sondages en ce moment. Si ces derniers constituent un indicateur qui doit être pris en compte, il ne faut pas trop s’y attarder non plus, le scrutin se jouant avant tout dans les urnes et sur le terrain. Un peu comme la température du jour, on la regarde puis on l’oublie vite. Dans ce flot d’enquêtes d’opinion, peu de place est accordée aux enquêtes qualitatives. Ces enquêtes ne s’intéressent pas aux résultats envisagées pour tel ou tel candidat mais aux thématiques intéressant les électeurs pour le scrutin qui s’annonce.

Alors que certains candidats ont choisi de faire campagne sur la question de l’emploi, ce qui en temps de crise pourrait sembler un bon filon, le sujet n’apparaît pas en têtes sujets qui motiveront le vote des français pour les élections régionales. Les préoccupations économiques et sociales sont bien un enjeu important, l’emploi n’apparaît pas forcément au premier plan.

En réalité, les français voteront principalement pour deux sujets : l’environnement et les transports avec un ordre différant selon les régions. Viennent ensuite, la formation professionnelle et le développement économique.


Le transport.
Ainsi, en Ile de France et en Nord-Pas de Calais, le transport est important. Ces deux régions étant polarisés autour des métropoles parisiennes et lilloises, les besoins en transport collectif sont en effet pour beaucoup le seul moyen de transport abordable pour aller travailler. La question des dessertes, des fréquences mais aussi la création de nouvelles voies ou de nouveau modes de transport comme le tram-train, le RER, le métro sont une priorité pour réduire les inégalités territoriales qui poussent les plus modestes à habiter loin de leur lieu de travail pour ensuite en subir les conséquences avec des difficultés de déplacement accrues.

Il ressort souvent que les usagers demandent le cadencement (fréquence et régularité des trains), des horaires élargis (pour pouvoir partir tôt et rentrer tard) mais aussi une politique de prix différenciés. Autre question importante sur le transport, la question du coût. Les transports en commun sont déjà très massivement subventionnés par les conseils régionaux mais la barrière du prix est un obstacle sérieux. En effet, bien que le coût du déplacement en train soit nettement inférieur à celui de la voiture individuelle, les usagers occasionnels sont souvent rebutés par le prix. La réponse est assez simple, le coût de la voiture est intégré par les ménages dans leurs dépenses générales et noyés par une utilisation multiple tandis que les transports en commun constituent un budget séparé immédiatement visible et identifiable.
Pour augmenter l’usage du TER, les différents partis rivalisent d’inventivité. Passe unifié à tarif unique pour Cécile Duflot ou le Front de Gauche en Ile de France, fiscalisation des entreprises pour le développement des infrastructures ferroviaires, ou encore gratuité du TER pour le Mouvement démocrate dans le Nord-Pas de Calais sont quelques-unes des solutions proposées.


L’environnement.
Depuis les élections européennes de Juin 2009 et le score inattendu d’Europe-Écologie, l’environnement est LE sujet qui préoccupe les français. Après l’échec de Copenhague, plusieurs pistes ont été évoquées pour traiter du sujet. Mais paradoxalement, les collectivités territoriales paraissent absente du sujet alors pourtant elles ont un rôle important à jouer. Peu de personnes savent que les collectivités peuvent contribuer pour 70% des réductions des émissions polluantes pour les personnes publiques. En réalité, l’explication est simple. Grands propriétaires de bâtiments publics et acteurs essentiels de la commande publique, les décideurs locaux peuvent par des mesures assez simples avoir une influence considérable dans le domaine que ce soit au niveau de la rénovation thermique, de l’incitation à l’installation et au développement des énergies renouvelables ou encore en prenant en compte cet enjeu dans leur politique d’achat.

La question englobe aussi les enjeux de santé puisque la rénovation thermique permet aux ménages les plus modestes de se chauffer correctement et donc de ne pas générer des dépenses de santé conséquences d’une privation de chauffage. Il faut aussi prendre en compte les insuffisances nationales dans le domaine largement compensées par les régions notamment dans le Nord-Pas de Calais où la santé est un enjeu essentiel.


Conclusion.
Transport et environnement, mais pas seulement seront les sujets qui orienteront le vote des français aux élections régionales. Et ce n’est pas forcément les Verts qui remporteront la martingale. Le PS regagne du terrain et la majorité présidentielle parviendra à conserver une certaine présence. A ne pas négliger aussi le Front national qui pourra faire quelques coups ici et là en se maintenant au second dans quelques régions.

Quant au MoDem, difficile à dire. Plus encore que pour les autres mouvements, l’implantation locale sera déterminante. La prépondérance régionale n’a ainsi pas échappé à quelques têtes de liste comme Jean Lassalle, Bruno Joncour ou encore Olivier Henno. Mais cela suffira-t-il ? On peut l’espérer. Il faudra aussi tenir compte du contexte local qui influencera aussi le score des démocrates. Ainsi que l’on a pu le voir aux élections européennes, une bévue chez ses adversaires peut influencer directement son propre score.

Calendrier serré, multiplications des évènements, la campagne des régionales tient plus de la guerre de mouvement que de la guerre de position. A ce petit jeu, ce ne sont pas forcément les stratégies les plus complexes qui garantiront le succès.

mardi 16 février 2010

Régionales. C'est parti !

La campagne peut (enfin !) vraiment commencer. Ce lundi midi étant l'ultime limite pour déposer les listes candidates aux régionales en préfecture. Si dans l'ensemble, les français ne se passionnent pour le moment pas vraiment pour les élections régionales, on peut s'attendre à ce que la campagne prenne son rythme de croisière.


Objectif principal : MOBILISER !
Le problème est donc d'intéresser les citoyens à ces élections qui n'intéressent que peu de monde pour le moment. La région a beau être très présente dans le quotidien des français, elle souffre d'un réel déficit de notoriété. Trains régionaux, lycées, formation professionnelle ou encore développement économique et santé sont autant de secteurs dans les lesquels les régions agissent malgré la faiblesse de leurs budgets. Il faut ainsi savoir que le budget de la région Provence Alpes-Côte d'Azur est d'environ 1,7 milliards € soit l'équivalent de celui de la ville de Marseille. La pression fiscale exercée n'est donc pas démesurée et dans l'ensemble, ces collectivités n'ont pas fait de folies au niveau financier ainsi que le laisse entendre le "Livre noir des régions socialistes" publié par l'UMP.

Enjeu crucial donc, inciter les français à voter. Aspect essentiel puisque l'abstention est estimé entre 40% et 45% ce qui est considérable pour une élection locale. Avant donc de vouloir conquérir des électeurs, les élections régionales vont servir à mesurer la capacité des différentes tendances politiques à rassembler leur électorat et à le faire voter. Certains partis ayant un électorat plus volatile que d'autres.


Objectif "secondaire" : le programme.
Dans l'absolu, le programme devrait être le déterminant principal d'une élection. L'enjeu sera donc de coller au terrain par des propositions concrètes compréhensibles par les électeurs et suffisamment réalistes. Il est indispensable de ne pas se lancer dans une surenchère de promesses électorales incomprise dans le meilleur des cas, rejetée le plus souvent par des électeurs pas dupes de l'hypocrisie de certaines personnalités politiques.


Candidats : l'implantation locale.
Mais force est de constater que comme souvent dans une élection locale, la facteur décisif sera la connaissance et le travail du terrain par les militants et les élus des différentes tendances politiques. Arme à double tranchant puisque dans certains cas, le scrutin peut être utilisé comme moyen de sanctionner un élu local peu respectueux de ses engagements envers les électeurs.

Chaque partie a donc tenté de présenter des candidats connaissant le terrain avec pour certains partis politiques, une notion très personnelle de ce que peut être l'équilibre géographique comme ce peut être le cas à l'UMP ou au PS dans la région Nord-Pas de Calais.


Conclusion.
La compétition sera très serrée dans une région où le Parti communiste, après s'être fait élire sur la liste de la majorité, a passé toute la mandature dans l'opposition. L'enjeu principal sera l'ordre d'arrivée au premier tour, déterminant essentiel pour une éventuelle fusion au second tour.

lundi 15 février 2010

Régionales. Une campagne qui roule.

Aujourd'hui, François Bayrou vient dans le Nord-Pas de Calais dans le cadre de son tour de France des régions.


Un Tour des régions, pourquoi ?
Officiellement, c'est pour soutenir les têtes de liste régionales; officieusement, les mauvaises langues diront que ce tour de France des régions a des accents de campagne présidentielle. Et il est vrai que dans le contexte actuel, on aurait tendance à remettre en cause toutes les interventions de François Bayrou en région, la dernière campagne européenne ayant été marquée par une nationalisation excessive qui avait brouillé l'image du Mouvement démocrate.


Quel intérêt donc à venir en régions ?
Certains candidats investis dans d'autres régions ont, il est vrai, un problème de notoriété. Cela ne semble pas cependant le cas en Nord-Pas de Calais où les candidats sont connus, très implantés sur leur territoire et compétents. Bien sur, tout n'est pas idyllique mais la liste menée par Olivier Henno évite les principaux écueils que l'on peut rencontrer ailleurs. Cette liste, contrairement à d'autres, a un mot d'ordre : aux régionales, on parle de la région.


La région, la région, la région !
En faisant une campagne régionale, la liste démocrate dans la région Nord-Pas de Calais tire les leçons des élections européennes de Juin 2009 qui avaient marqué un point bas pour le MoDem. Si Corinne Lepage, notre eurodéputé a pu être critique envers François Bayrou, localement, la situation est bien plus apaisée. Pas de déséquilibre dans la composition des listes comme au PS ou à l'UMP, pas de promesses intenables comme chez les Verts, pas de démagogie comme au FN. Le terrain dans une élection régionale, il n'y a que ça de vrai. En construisant un programme à partir des attentes locales, en consultant les habitants de la région, le Mouvement démocrate a axé son programme sur le désenclavement territorial, le dialogue entre acteurs locaux ainsi que l'importance de traduire l'engagement écologique que nous partageons (et que Corinne Lepage met en avant en nous représentant) par des actes concrets et en n'en restant pas aux paroles.


Le programme de la visite.
Pour beaucoup et notamment chez les Verts, la conversion écologique de l'économie passe intégralement par les transports en commun. Le problème est que l'on ne peut les mettre partout et qu'il faudra toujours un moyen de transport individuel dans des régions rurales. Aussi, c'est dans cet esprit que la visite de François Bayrou est axée ce jour sur l'industrie automobile de demain en rencontrant des entreprises impliqués dans l'automobile électrique et les transports de demain. Il faut en effet bien comprendre que l'industrie nordiste est très importante dans le secteur des transports que ce soit dans l'automobile ou le ferroviaire. A la suite de cette journée chargée, François Bayrou viendra à la rencontre des militants de la région. Si le climat actuel tend à faire ressembler le Nord-Pas de Calais à la Savoie, l'ambiance sera sans aucun plus chaude que les températures. Je serai ce soir à cette rencontre et vous en ferait un petit bilan ultérieurement.

dimanche 14 février 2010

Régionales. Une Saint-Valentin spéciale...



En ce jour de Saint-Valentin, tous les amoureux passeront un peu de bon temps ensemble, tandis que les carnavaleux se dirigeront vers Dunkerque pour les 3 joyeuses.



L'origine de la fête.
Cette fête est comme son nom le laisse penser d'origine religieuse. En ce jour, il s'agit de célébrer le martyr de Saint-Valentin mais la fête a des racines plus anciennes. En effet, le 15 Février, on organisait les lupercales : des festivités dédiées à Lupercus, dieu romain de la fertilité. Tout naturellement, l'Église catholique a repris cette fête pour y célébrer le martyr de Saint-Valentin enterré par la suite sur la voie Flaminia (voie menant vers l'Adriatique). Par cette fête et reprenant la tradition romaine, on célébrait l'amour physique, la fertilité. Ce n'est qu'au Moyen-âge avec l'apparition de l'amour courtois que le contenu a un peu changé. Progressivement, l'on a plus fêté l'amour physique mais le sentiment amoureux. C'est ainsi que les billets doux échangés entre amoureux ont pris le nom de "Valentin", le saint avant son martyr ayant donné un billet à la fille du geôlier marqué "de la part de Valentin", et que les amoureux s'appellaient ce jour "valentins" pour les hommes et "valentines" pour les femmes.
Voilà pour l'histoire.


Un mois !
Hasard du calendrier, la fête des amoureux tombe pile-poil un mois avant une fête d'un autre genre : les régionales. Nul ne sait si cette coïncidence sera suivi d'échanges entre mouvements politiques entre les deux tours, mais à un mois des régionales, les sondages semblent plutôt favorables au Parti socialiste de Martine Aubry et de manière générale à la gauche donnée gagnante dans toutes les régions.

L'édile lilloise espère ainsi concrétiser son envie d'avoir "une France toute rose". Avec des collectivités majoritairement socialistes ou de gauche et des élus nationaux majoritairement de droite, c'est un nouveau Yalta qui se dessine dans le paysage politique français, et donc deux France qui se combattent : les collectivités d'un côté, l'État. Le hic, c'est que chacun a besoin de bonnes relations avec l'autre ce qui ne risque pas de se concrétiser avec les multiples chantiers lancés de manière unilatérale par la majorité UMP.

Aux régionales, plusieurs choix s'offriront avec d'un côté des socialistes requinqués et affichant une gestion correcte, de l'autre l'UMP critiquant systématiquement mais oubliant un peu vite que les collectivités subissent les décisions nationales plus qu'elles n'y sont associées, sans oublier bien sûr les Verts qui ont mis la main sur la nébuleuse Europe-Écologie et ont fermé ce qui se voulait comme le rassemblement de tous les écologistes pour le réduire à la seule gauche.


Il n'y a pas que le rose, il y a aussi l'orange !
Face à cette France qui se veut toute rose, il reste en Nord-Pas de Calais le vote démocrate. La liste est menée par Olivier Henno, homme de terrain et d'expérience, connaissant bien son territoire. A côté d'une liste socialiste et d'une liste UMP faisant respectivement le choix d'apparatchiks ou d'incompétents d'un côté et de l'affichage publicitaire de l'autre; se partageant le territoire avec la métropole à la gauche et le sud de la Région à la droite; le Mouvement démocrate a lui fait le choix d'un équilibre géographique et de personnes avant pour leur implantation territoriale et l'adéquation de leur situation professionnelle.

Si certains font de l'affichage et promette sans réserve, avec Olivier Henno, nous préférons faire et agir concrètement sur le quotidien des gens.

En résumé, dans un mois, n'oubliez pas qu'il n'y a pas que le rose et qu'il y a aussi l'orange !