Riposte graduée ? - La Quadrature du Net

mercredi 31 mars 2010

Conseil national. L’essentiel de rien.


Que s’est-il réellement passé au Conseil national de ce samedi ? Cette question est sur toutes les lèvres ou presque depuis samedi dernier. Une chose est néanmoins certaine. Convoqué dans la précipitation, cette réunion n’a pas attiré les foules. A peine 140 personnes sont venues à ce rendez-vous boudé par une grande majorité des conseillers nationaux encore présents au sein de notre mouvement. Ajoutons que ce seuil n’a été atteint que grâce à la présence des têtes de listes aux élections régionales, invitées pour l’occasion à participer à une séance de thérapie de groupe.
Échanges plats et sans réelle consistance, voilà ce à quoi pu goûter les rares présents.


Résumé des évènements.
Si on résume ce qui s’est passé, les débats ont tourné autour des divisions internes avec cible toute désignée Corinne Lepage et les blogueurs démocrates, boucs-émissaires bien pratiques au lendemain de LA « tôle » (François Bayrou dixit). Point d’autocritique sur la stratégie décidée par François Bayrou et entérinée par un Conseil national bien apathique et fidèle alors que la base est bouillonnante. Alors que la plupart attendaient des mesures fortes et d’urgence, ce sont que demi-mesures et pis-aller.

Difficile en effet, sans ordre du jour d’attendre quoique ce soit. En réalité, ce que l’on retiendra de ce Conseil national post-régionales, ce n’est pas tellement ce qui s’y est dit que ce qui fut passé sous silence. La presse ne s’y est d’ailleurs pas trompée. On dénote ainsi une tendance à l’unanimité dans les articles autour du conseil de samedi dernier. Tendance que l'on peut résumer ainsi : « Tout recommence comme en l'an XL (40)». Presse qui est aussi un des facteurs cités pour expliquer la déroute selon les chefs.


Revue de presse autour du Conseil national.
Le Monde.
« François Bayrou prétend incarner une troisième voie malgré ses déboires électoraux ».

Libération.
« Le MoDem, reclus cinq sur cinq »
« Le MoDem n’est pas mort, il se réunit encore. »

Le Figaro.
Bayrou: « On ne va rien céder »

Le Nouvel Observateur.
« Le MoDem réaffirme sa ligne d’indépendance. »

Les Échos.
« Bayrou tente de rééquilibrer son discours »

La Croix.
« François Bayrou maintient la ligne ni de droite ni de gauche. »

Le Parisien.
« La stratégie de Bayrou durement mise en cause. »

20minutes.
« François Bayrou : « Je ne fais pas de l’anti-sarkozysme personnel » »

LCI.
« Explications à huit clos », article accompagné d’une vidéo compilant des interventions de militants.


Conclusion.
Dans les semaines à venir, une fois les fêtes de Pâques, son gigot et son cortège de chocolats avalés, lorsque toutes les fédérations se réuniront, les responsables locaux et notamment les conseillers nationaux qui auront le courage de se pointer, entendront leurs oreilles siffler. Faute d’avoir le courage de dire ce qu’ils pensaient de la stratégie de François Bayrou. Mais surtout de faire ce pourquoi ils ont été élus : remonter les demandes et attentes de la base au sommet !

Les effectifs militants continueront de fondre comme neige au soleil si rien n’est fait et les chances qu’a François Bayrou de faire un score honorable en 2012 se réduisent chaque jour un peu plus. Un sursaut est nécessaire mais est-il seulement possible ? En l’état actuel des choses et aux vues des réactions de certains, il est permis d’en douter.

lundi 29 mars 2010

La CEDH condamne la France pour le manque d’indépendance de ses procureurs.

La nouvelle est tombée en milieu de matinée, entre l’annonce des attentats dans le métro de Moscou et la diffusion des buts de la victoire du LOSC contre Montpellier, la Cour européenne des droits de l’homme a débouté la France de son appel dans l’affaire Medvedyev.
Pour rappel et pour plus de détails, je vous invite à consulter l’article que j’avais rédigé à l’audience en chambre en mai 2009 : http://tinyurl.com/yklwfz6


La position de la Cour.
Les juges de Strasbourg ont indirectement confirmé le jugement de leurs collègues de chambre qui avait condamné la France en mai 2008. Ces derniers jugent ainsi que le statut français des procureurs n’est une autorité judiciaire au sens qu’en donne la Cour.

C’est peu de dire que ce jugement était très attendu. En mai 2008 déjà, une première condamnation avait eu lieu mais la France avait fait appel de cette décision et demandé le renvoi de l’affaire en Grande Chambre, la formation la plus solennelle de la Cour tant le sujet était d’importance pour la place Vendôme et l’Élysée.

En première instance, la Cour avait condamné la France et explicitement remis en cause le statut du procureur en tant qu'autorité judiciaire. Cette fois, il faut se contenter d'une condamnation en creux qui, si elle n'a pas aussi tranchante que l'on pouvait l'espérer, a au moins le mérite de mettre en lumière le rôle important des juges d'instruction.

Ppar 10 voix contre 7, la CEDH juge donc qu’il y a eu violation de l’article 5 §1 de la Convention européenne des droits de l’homme qui mentionne les dispositions traitant du droit à la liberté et à la sûreté dont je vous épargne la formulation complète mais abandonne la condamnation sur l'article 5§3.


La Cour pointe les relations très étroites entre le parquet français dépendant l’exécutif et juge au point 124 de l’arrêt :
« Le magistrat doit présenter les garanties requises d'indépendance à l'égard de l'exécutif et des parties, ce qui exclut notamment qu'il puisse agir par la suite contre le requérant dans la procédure pénale, à l'instar du ministère public ».

La Cour remet ainsi en cause de façon évidente, l’articulation plus qu’alambiquée défendue par le gouvernement français à savoir un parquet indépendant à l’audience mais soumis à l’exécutif en dehors au travers de directives et de « conseils ». Au travers de cette décision, la Cour refuse indirectement ainsi que le garde des Sceaux s’affiche comme « le chef des procureurs » comme l’avait affirmé Rachida Dati lorsqu’elle occupait la fonction. Mais surtout, et c'est essentiel, souligne le rôle essentiel du juge d'instruction et son statut d'indépendance vis-à-vis du pouvoir ce qui pourrait condamner de facto la réforme de la procédure pénale envisagée.




La réforme de la procédure pénale condamnée ?
Conséquence de cette décision, la réforme de la procédure pénale telle qu’envisagée a du plomb dans l’aile. Le projet de texte, qui envisageait de faire de la suppression du juge d’instruction et d’une dépénalisation du droit des affaires ses mesures phares, est ainsi grandement compromis.

Difficile en effet de supprimer le juge d’instruction, indépendant statutairement par un procureur dont la dépendance avec l’exécutif vient d’être condamné sous peine de provoquer un grave recul démocratique et d’exposer la France à de nombreuses condamnations.
Difficile aussi de mobiliser une majorité très fragilisée après une défaite historique autour d'une réforme sensible dont elle ne veut pas.

En l’état donc, impossible d’apporter les changements prévus sans conférer aux procureurs à un statut indépendant et donc à rompre les liens que le parquet peut avoir avec l’exécutif. Évidemment, le gouvernement qui n’est pas vraiment décidé à lâcher du lest, devra pourtant se soumettre.


Plusieurs questions se posent alors :
- Le gouvernement rendra-t-il les procureurs indépendants ?
- La fonction de juge d’instruction sera-t-elle maintenue ?
- Ou alors, le gouvernement français va-t-il s’entêter dans l’impasse dans laquelle il se trouve ?

De nombreuses questions, qui à n’en pas douter, trouveront des réponses prochainement.

samedi 27 mars 2010

Un Conseil national illégal.



Après la déroute des régionales, et avant même l’annonce de celle-ci, des conseillers nationaux avaient émis l’idée de se réunir de façon informelle juste après le scrutin. La direction du Mouvement démocrate après avoir fait mine d’accepter, puis de refuser, a finalement admis l’idée. Mieux, François Bayrou a décidé de convoquer un Conseil national pour la date de 27 mars 2010, c’est-à-dire aujourd’hui, dans un courrier adressé par courriel en date du 18 mars 2010.
Une convocation bien rapide et qui plus est sans ordre du jour, voilà qui est bien étrange. Mais avant d’en venir au morceau de choix. Voyons rapidement le contexte et les conditions d’organisation de ce Conseil national.


Le contexte.
Ainsi que je l’ai mentionné plus haut, le Conseil national de ce samedi 27 mars 2010 se tient dans un contexte électoral et politique plus difficile pour le MoDem. Avec seulement 4 listes au-dessus de 5%, et seulement 2 au-dessus de 8%, et seulement une, celle de Jean Lassalle qui s’est qualifié au 2nd tour et a obtenu 10 élus au Conseil régional d’Aquitaine ; le Mouvement démocrate a quasiment disparu du paysage politique français en divisant par 12 le nombre de ses conseillers régionaux. Alors qu’il disposait de groupes politiques dans nombre d’assemblées régionales, il ne lui en reste qu’un, en Aquitaine toujours. En résumé, ce n’est plus la traversé du désert mais la traversée du vide intersidéral. S’il est bien connu que la victoire unit et que les défaites divisent, il ne faut pas non plus nier les différents facteurs.

On distingue les facteurs externes comme le mode de scrutin accentuant la bipolarisation, la crise incitant à l’abstention des électeurs désabusés ou encore le débat sur l’identité nationale qui a permit de ressusciter un Front national que Nicolas Sarkozy s’étant vanté d’avoir presque éliminé du paysage politique français.

A côté de cela, il ne faut pas oublier les facteurs internes. En vrac, on citera la stratégie de François Bayrou très contestée par une minorité lors de son adoption et responsable pour une large part des différents scores obtenus mais aussi les nécessaires réformes que le parti centriste aurait dû mettre en place juste après la claque des élections européennes. Déjà, après les résultats difficiles de juin 2009, des voix s’étaient élevés et avaient obtenus l’adoption de certaines mesures. Las, dans l’esprit, aucune d’entre elles n’a été appliquée. D’où la grogne qui monte parmi les cadres, les militants et surtout du côté des candidats qui y sont pour l’essentiel de leur poche, et pas qu’un peu.

A cela s’ajoute une purge opportune des fichiers adhérents et élus internes. Alors que depuis la création du Mouvement démocrate, nombreux étaient les personnes demandant et ne parvenant pas à obtenir des listes à jour, le 133bis a brusquement décidé de rafraîchir ses fichiers et à vitesse grand V s’il vous plaît. Le printemps sûrement !

C’est ainsi que des personnes ayant démissionné ont été notifié de leur départ effectué plusieurs mois plus tôt (jusque là rien d’anormal) mais aussi chose surprenante, d’autres n’ayant absolument pas démissionné se sont vu informé de l’acceptation de leur démission. C’est notamment le cas de Florian Chiron, président du MoDem Allemagne et conseiller national qui s'est vu avertir ainsi. Selon lui, ce ne serait que la conséquence de l’interprétation particulièrement inventive d’un courrier envoyé par le bureau du MoDem Allemagne à ses militants et faisant part de quelques états d’âme après le résultat de régionales. Ce type de courrier, à peu tous les militants démocrates en ont eu un par leurs responsables de section et/ou par leurs autres responsables locaux.
Voici donc le contexte dans lequel se déroule ce Conseil national.


Une organisation … sécurisée !
Conséquence du contexte exposé ci-dessus, la direction du MoDem s’attend à une forte affluence pour la réunion de ce samedi 27 mars 2010. Voulant probablement éviter de rééditer la situation explosive du Conseil national du 04 juillet 2009 qui devait tirer les leçons de la défaite aux élections européennes ; la direction du Mouvement démocrate a préféré délocaliser la réunion dans les immeubles de l’Assemblée nationale.

Officiellement, il s’agit d’avoir plus de place, l’amphithéâtre Lecanuet n’étant pas assez grand pour accueillir tous les membres du Conseil national.

Officieusement, il s’agit de sécuriser au maximum la réunion en question pour éviter que des petits malins ne passent au travers des divers contrôles d’entrée et ne relate ce qui va se passer pour ensuite publier un compte-rendu in extenso sur Internet. Ainsi, tous les conseillers nationaux ont été priés de dire s’ils comptaient être assister ou non au Conseil national 3 jours avant afin que les services de l’Assemblée nationale ait une liste des personnes autorisées à pénétrer dans les bâtiments devant accueillir le Conseil national.

La convocation ayant été envoyé le 18 mars et les conseillers nationaux devant prévenir avant le 24 mars de leur présence, le délai imparti pour prendre la décision de venir ou pas et de prendre les dispositions nécessaires était de 6 jours. Un peu serré comme délai.

Le problème est si l’on regarde les textes fondateurs du Mouvement démocrate, le délai inscrit et donc légalement valable (puisque les statuts se réfèrent explicitement au règlement intérieur) est de 15 jours minimum (article 15 du Règlement intérieur national). Première irrégularité donc.

Mais ce n’est pas fini, puisque comme je vous le mentionnais plus haut, une véritable purge des conseillers nationaux a été entamée avant la réunion du Conseil national alors que depuis des mois, la liste des conseillers nationaux n’était plus à jour pour autant qu'elle l'ait jamais été. Ainsi, avant même la réunion du Conseil national, plusieurs conseillers nationaux ont été « démissionnés » par la direction du Mouvement démocrate.

Dernière victime en date, Chantal Gombert, présidente du MoDem des Pyrénées-Orientales et conseillère nationale a ainsi été démissionnée suite à des déclarations sur un plateau de télévision local où elle aurait mentionné son intention de démissionner. Problème, pour qu’une démission soit valable, elle doit non seulement être expresse (il semble que ce soit le cas ici) mais surtout il faut qu’elle soit notifié par la personne aux instances du parti pour être valable. Or, en l’espèce, ce n’est pas le cas. Pas de lettre envoyée au siège = pas de démission = maintien dans les fonctions.

Pour information, cette règle a été instaurée afin de d’éviter les décisions prises sur un coup de tête sans réfléchir.

Une sécurité démesurée, une purge « technique » des conseillers nationaux récalcitrants et un peu trop indépendants ; la direction fait tout pour que le Conseil national organisé se passe dans de bonnes conditions et dans le calme. Or, il est fort probable que cela ne suffise pas et le climat risque au mieux d’être chaud/bouillant, au pire d’être survolté mais dans tous les cas sans aucun doute électrique. En effet, avec un score électoral sous les 5%, nombreux seront ceux voulant faire entendre leur voix.



« Rien ne sert de courir, il faut partir à point ».
La morale de la fable de La Fontaine est parfaitement applicable concernant notre mouvement, et François Bayrou en connaît parfaitement le sens. Pourtant, il semblerait l’avoir quelque peu… oublié, ce qui est, vous l’avouerez particulièrement gênant pour l’éminent professeur de lettres classiques qu’il est.

En effet, en lisant la lettre de convocation adressée aux conseillers nationaux et publiée sur plusieurs sites Internet, j’ai pu faire le même constat que de nombreuses autres personnes : il n’y a aucun ordre du jour de précisé dans la convocation. Une convocation n’ayant déjà pas été envoyée dans le délai minimum de 15 jours, cela fait déjà désordre mais si de surcroit, celle-ci ne contient aucun ordre du jour, là, on a un gros problème !

Tout bêtement, dans un sorte de réflexe de juriste, je me suis donc demandé si l’absence d’ordre du jour n’était pas de nature à entacher toutes les décisions qui seraient éventuellement prises par le Conseil national du 27 mars. Après avoir interrogé quelques personnes compétentes, j’ai fait quelques recherches en matière de droit des associations. Et là, difficile de trouver une décision de justice qui fasse jurisprudence. Il faut dire que pour cela, il faut déjà un litige mais aussi que les personnes décident d’aller en justice jusqu’au bout, ce qui est rare. Mais, coup de chance, je suis tombé sur plusieurs décisions dont une, très instructive et qui plus est récente, ce qui ne gâche rien.

Morale de l’histoire, l’absence de mention d’un point à l’ordre du jour est de nature à rendre la décision sur le point comme nulle et non avenue.

En termes clairs, un point qui n’aurait pas été mis à l’ordre du jour de l’organe délibérant d’une association (mais c’est la même chose pour les collectivités ou les commissions paritaires par exemple) et sur lequel une décision serait prise, ne pourrait être considéré comme valablement traité.

En un mot comme un cent, pas de mention à l’ordre du jour = pas de décision valable.

Dans le cas de notre fameux Conseil national du 27 mars, comme il n’y a aucun ordre du jour, aucune décision ne peut être prise. Pour un Conseil national qui doit tirer les leçons de la rouste des régionales et acter les décisions pour la reconstruction et la remise sur les rails du MoDem, c’est comment dire… gênant. Seule solution pour que les décisions soient valablement prises, reconvoquer un Conseil national dans les règles.


Et là, on voit les énormes nuages noirs se profiler à l’horizon.
Le 1er, ce sera la colère des conseillers nationaux ayant fait le déplacement. La plupart venant de province donc de loin ayant soit dû se déplacer de façon nocturne, soit ont dû sacrifier au mieux une demi-journée de travail, au pire, une journée complète, soit ont dû dormir à l’hôtel ou chez des amis pour être à l’heure en Conseil national.

On imagine le malaise de François Bayrou annonçant à toutes les personnes ayant eu le courage de venir (et passer par les multiples filtrages de sécurité instaurés par le siège pour enfin rentrer dans le bâtiment et assister au Conseil national) que non désolé mais que dans la précipitation et qu’en conséquence des mesures de sécurité démesurées prises par la direction du MoDem pour tenter de calmer la colère de la base et de tenter de s’isoler ; eh bien le Conseil national n’est pas réuni dans les règles et que donc un nouveau Conseil doit être convoqué pour que les décisions puises être valables.

Le 2ème est que si cette décision de convoquer un nouveau Conseil national pour acter correctement les décisions n’est pas prise, la direction du MoDem s’exposera à des risques juridiques conséquents. Ainsi, si un conseiller national ou toute personne intéressée au MoDem, autrement dit tout militant, décide dans un excès de colère de porter l’affaire devant les tribunaux ; il a toutes les chances d’obtenir gain de cause, c’est-à-dire d’obtenir l’annulation des décisions prises.

La seule solution pour se mettre en conformité est de reconvoquer un autre Conseil national avec cette fois, une convocation accompagné d’un ordre du jour en bonne et due forme. Comme l’on imagine mal un Conseil être reconvoqué dans les 15 jours, la date la plus proche suppose de fixer le Conseil national au plus tôt un mois après, soit le 24 Avril 2010 au plus tôt. Et donc, de reporter d’autant la prise de décisions indispensables pour la survie du MoDem. Décisions d’autant plus indispensables qu’elles doivent être actées rapidement pour être mises en place et produire leurs effets au plus tôt. Un retard d’un mois étant une catastrophe en l’état actuel des choses.


Conclusion.
Encore une fois, on ne peut que remarquer l’amateurisme avec lequel notre direction fait les choses. Les irrégularités et violations aux statuts et règlement national sont tellement fréquentes qu’on ne les compte plus. Ceci a pourtant des conséquences très importantes, puisque notre mouvement est régulièrement attaqué en justice par des militants contestant leur radiation du MoDem. Adhérents qui dans beaucoup de cas gagnent du fait encore une fois de l’amateurisme et de la légèreté avec lesquels sont prises les décisions.

Ainsi, il serait si simple de respecter le peu de formalisme imposé par nos textes fondateurs et les règles plutôt souples du droit des associations. Mais non, les vieilles habitudes ont la dent dure.

Paradoxalement, ce sont les mêmes personnes qui envoient des courriers types rappelant les points de règlements à des militants démocrates pour leur signifier l’acceptation d’une démission qu’ils n’ont jamais prononcé ou pas prononcé dans les formes instaurant de cette manière, un régime deux poids, deux mesures. Voilà qui est fâcheux et pour le moins étrange. Donne moi ta montre et je te donnerai l'heure comme l'on dit.


Crédits photos : gilderic, Pascal Rouen, Môsieur J..

vendredi 26 mars 2010

La course au centre.

Ce n’est un secret pour personne, les élections régionales qui viennent d’avoir lieu ont été pour le Mouvement démocrate l’occasion d’encaisser une défaite des plus sévères. Avec seulement 4 listes sur 21 ayant passé les 5% et le passage d’environ 120 élus à seulement 10 obtenus dans la région Aquitaine, très favorable ; il s’agit d’une véritable bérézina pour les centristes.

Pourtant, paradoxalement, cette semaine, les initiatives pour faire émerger une proposition centriste se sont multipliées. Principalement, on en retiendra trois.


L’appel du 22 mars.
Dans un texte publié dans le quotidien « Libération » au lendemain du 2nd des élections régionales, Daniel Cohn-Bendit tire les leçons des résultats des listes Europe-Écologie lors du récent scrutin et appelle à une structuration de la mouvance Europe-Écologie sans pour autant tomber dans les travers des « partis ».

Prenant surtout de l’abstention et de la montée de l’extrême-droite, le meneur écologiste incite à créer une nouvelle offre politique pour répondre aux attentes des citoyens et ramener la confiance des électeurs dans leur démocratie.

On remarque qu’il se dégage de ce texte, l’intention claire de recentrer la machine Europe-Écologie qui a subi pour ces régionales une reprise en main par le seul parti politique traditionnel membre de ce rassemblement : les Verts. Cette volonté de recentrage s’explique aussi par la volonté de sortir du cadre limité dont on a pu s’apercevoir lors de ces régionales qui s’il est suffisant pour devenir la 3e force politique de France, ne suffit pas à atteindre le point politique requis pour être une alternative aux deux grands partis traditionnels que sont l’UMP et le PS.

Pour comprendre la démarche de l’ex-soixante-huitard, il faut donc prendre en compte cet aspect.


Dominique de Villepin crée son parti.
Deuxième acteur de la semaine : Dominique de Villepin. L’ancien Premier ministre, ragaillardi par sa relaxe en 1ière instance, a décidé de fondé son parti politique « libre et indépendant » dont l’objectif à peine voilé est de lui servir de support pour la campagne présidentielle de 2012 où l’on se doute qu’il va se présenter.

S’inscrivant dans la lignée des gaullistes sociaux, reprenant comme François Bayrou la bataille pour la préservation des valeurs républicaines, Dominique de Villepin espère tenir sa revanche contre Nicolas Sarkozy qui du statut de victime est passé à celui de bourreau. Le procès en appel dans l’affaire Clearstream tombera d’ailleurs à point nommé pour Dominique de Villepin qui à n’en pas douter, en profitera pour passer pour un martyr. Son objectif est clair, profiter de l’espace politique laissé vacant par Nicolas Sarkozy au centre-droit et recréer un RPR se différenciant de l’UMP qui a glissé vers un positionnement politique plutôt « néo-conservateur ».

En surfant sur le gaullisme social et les réseaux chiraquiens, il est tout entier tourné vers 2012. S’il ne parviendra pas probablement pas à gagner en 2012, sa présence peut être suffisante pour gêner Nicolas Sarkozy et l’empêcher de se faire réélire. Reste à savoir quel sera l’impact de la possible candidature de Dominique de Villepin sur le score de François Bayrou, la stature d’homme d’État du premier protecteur des principes républicains pouvant gêner le béarnais.


Le nouveau Nouveau Centre.
Autre nouvelle de ce jeudi 25 mars 2010, l’annonce conjointe par Hervé Morin et Jean Arthuis tous deux anciens compagnons de route de François Bayrou d’une fusion de leurs mouvements politiques respectifs : le Nouveau Centre et l’Alliance centriste. L’objectif là aussi est clairement affiché, il s’agit de ressusciter un parti politique de centre-droit suffisamment indépendant pour peser sur le cours des choses mais trop pour ne pas perdre les élus obtenus grâce à la présence dans la majorité de droite. A terme, si le sort est favorable, les deux aimeraient parvenir à recréer l’UDF voir à rééditer le coup réalisé par Valérie Giscard d’Estaing en 1974 en ravissant la présidence de la République en profitant des divisions de la droite traditionnelle.

Toutefois, on voit comment cet attelage dont le but unique est d’obtenir un maximum de circonscriptions aux législatives de 2012 arrivera à peser sur la présidentielle. Aucun chef charismatique n’émergeant de la mêlée.


Conclusion.
Après la déroute centriste aux régionales, l’espace politique est en pleine recomposition. Le score de François Bayrou en 2007 a prouvé qu’un candidat avec un projet central pouvait espérer se qualifier pour le 2nd tour. Reste qu’il sera très difficile au béarnais de rééditer sa performance de 2007 en 2012 dans un contexte électoral avec une concurrence électorale accrue et un parti en pleine déprime. N’oublions pas qu’en 2007, si François Bayrou n’avait pas un grand parti, il disposait tout de même d’un groupe à l’Assemblée nationale et d’un groupe au Sénat ainsi qu’un réseau conséquent d’élus locaux pour se faire le relais de ses propos. En 2012, il n’aura probablement aucun de ces éléments.

Son groupe à l’Assemblée, il l’a perdu en refusant de concrétiser en députés son score réalisé au 1er tour de 2007. Si cela ne manquait pas de panache, sur le plan politique, le calcul fut particulièrement mauvais.
Son groupe au Sénat, il est perdu ou presque. Les quelques rares sénateurs restant n’étant plus majoritaires au sein de groupe Union centriste. Hormis Jacqueline Gourault et Jean-Marie Vanlerenberghe, les quelques sénateurs démocrates s’apprêtent à prendre du champ pour mieux se faire réélire aux sénatoriales de 2011.

Ainsi, quelque soit le paysage politique à venir, le centre reste un espace politique qui attire les appétits.

mercredi 24 mars 2010

La propagande prend l'air.

L'influence du politique sur les médias publics s'accroit. Prévisible avec la révision du mode de nomination des présidents de l'audiovisuel public, cette semaine, la reprise en main des médias publics a franchi un nouveau cap.


L'affaire Guillon.
On s'en était douté un peu lors des nominations de Jean-Luc Hees et de Philippe respectivement à la tête de Radio France et de France Inter, c'est maintenant plus que palpable. Stéphane Guillon est un trublion dans le monde de l'humour. Après avoir gagné ses lettres de noblesse en étant chroniqueur dans l'émission 20h10 pétantes où il croquait les invités de façon assez incisive, employant un humour noir qui changeait radicalement avec ce qui se faisait jusqu'à présent. Il est depuis passé sur France Inter. Souvent, il n'hésite pas à malmener les hommes politiques qui parfois passent juste après dans l'entretien politique du jour de Nicolas Demorand.

L'année dernière, l'humoriste s'était déjà fait remarquer avec son portrait acide de Dominique Strauss-Khan, s'attirant les foudres de l'intéressé, ce qui n'a fait qu'accroitre renforcer la popularité de l'humortiste. A l'époque, quelques réactions indignées mais sans plus de la part de la direction.

Lundi dernier donc, c'était au tour d'Éric Besson, ministre de l'Identité nationale. Le ministre n'a semble-t-il pas apprécié d'être assimilé à une taupe du Front national et refusait que l'on attaque son physique. Pourtant, ce n'est pas la première fois que l'humoriste précité s'appuie sur les traits physiques de personnages politiques pour construire ses papiers. Ainsi, ce n'est un secret pour personne que l'humoriste compare Ségolène Royal à la Vierge, Martine Aubry à une vieille rombière et Nicolas Sarkozy à un schtroumpf (ou presque). Et si d'habitude, cela ne plait pas à tout le monde, on laisse les humoristes faire leur travail.

Le lendemain donc, Stéphane Guillon de faire un papier humoristique où il présente des excuses pour avoir fait son travail. Comparant l'avenir du métier d'humoriste politique à celui de maréchal-ferrant en voie de disparition. Et Nicolas Canteloup, son confrère d'Europe 1, de faire lui aussi dans sa chronique de ce mercredi des excuses en forme de soutien à Stéphane Guillon pour les vannes prononcées sur Europe 1. Voici pour le volet radio.


Engagez-vous !
Mais l'aspect le plus frappant de la reprise en main de l'audiovisuel public est la multiplication des soirées thématiques pour vanter les mérites de l'action gouvernementale et des différents services de l'État. Depuis la diffusion du film Home à 2 jours des élections européennes, on assiste en effet à une multiplication de programmes vantant les mérites de l'armée française ou de tel autre aspect de l'action gouvernementale. Après une soirée sur le Charles de Gaulle louant l'action de la marine nationale contre la piraterie, ses actions de sauvetage en mer ou l'importance de la composante sous-marine dans la dissuasion militaire, c'était au tour de l'armée de l'Air.

Officiellement, il s'agissait de célébrer les 75 ans de la création de l'Armée de l'air française, officieusement, l'objectif était d'inciter les jeunes à s'engager dans l'armée qui depuis quelques temps est en panne de recrutement. Il faut dire que la multiplication des décès dus à la guerre en Afghanistan n'est pas la signe d'un belle carrière tranquille.

L'occasion pourtant était belle de réaliser un docu-fiction sur l'histoire de cette arme, comment elle est née, a évolué pour devenir ce qu'elle est maintenant. Au lieu de cela, on a eu droit à une séquence vidéo de propagande où des chanteurs, acteurs ou sportifs plus ou moins connus ont pu visiter des unités ou prendre place dans les appareils de l'Armée de l'air pour mieux en vanter les mérites, le tout entrecoupé de passages de variété de qualité plus que moyenne entre la reprise du thème de Top Gun par Laam, un passage de Christophe Maé pour finir par la reprise du thème de Star Wars par l'orchestre de l'armée de l'air.

Aucun sens critique dans cela, aucune explication sur le pourquoi ou le comment de l'évolution de l'armée de l'air, les nécessités de son existence, des moyens dont elle a à sa disposition ni sur son interaction avec les autres armes ou si peu. Juste une tribune offerte pour dire combien l'armée de l'air, c'est cool, jeune et fun. Les téléspectateurs ont même dû s'enfiler un entretien plus que consensuel de Serge Dassault dont on se doute bien qu'il sert à redorer le blason d'un homme terni par une gestion municipale plus qu'hasardeuse (la ville de Corbeil-Essonnes ayant échappé de peu à une mise sous tutelle préfectorale) et terni par des manœuvres d'achat de voix pour se faire réélire à la mairie.


Conclusion.
Vraiment, l'indépendance de l'audiovisuel public est bien entamé et on se demande jusqu'où cette poutinisation des médias français va aller. La France est bien malade !

vendredi 19 mars 2010

La chasse à la sorcière est ouverte !

Mercredi dernier, Corinne Lepage annonçait par un message sur son site internet qu’elle démissionnait de ses fonctions au Mouvement démocrate et n’en était plus adhérente. Elle explique son geste par l’impossibilité de réformer un parti devenu une écurie présidentielle. Ne voyant aucune évolution possible, elle décide de quitter un parti politique qu’elle a cofondé avec François Bayrou. Il faut dire que depuis un moment, les éléments se déchainent contre la désormais ex-vice-présidente du MoDem. Dimanche, elle aurait même été insultée par Jean-Jacques Jégou et certains militants présents au siège du Mouvement démocrate.
Comment en est-on arrivé là ? Que se passe-t-il pour certains démocrates se mettent au maccarthysme ?

Certains comme Jean-Marie Vanlerenberghe, Jacqueline Gourault, Rosalie Kerdo, Jacky Majda et bien d’autres réclament la démission de Corinne Lepage de son mandat.

De mon côté, militant démocrate du Nord, créateur en d’autres temps du groupe soutien pour qu’Olivier Henno soit tête de liste aux européennes, je refuse cette chasse aux sorcières à laquelle s’adonne quelques personnes. Pour expliquer ma position et répondre aux questions que se posent nombre d’entre vous, je reprendrai l’histoire depuis le début, et vous exposerai les arguments des uns et des autres.


Le départ de Corinne Lepage.
La démission de Corinne Lepage est présentée comme un évènement. Or cela fait un moment qu’elle était attendu. Pour beaucoup, la question n’était pas « Corinne Lepage va-t-elle démissionner ? » mais « Quand va-t-elle démissionner ? ». Il faut dire que la présidente de CAP 21 avait été très critique avant les européennes, position qui est devenue encore plus tranchée après. Soutenant diverses initiatives pour rénover le MoDem comme les Promoteurs ou autre, elle était devenue la confidente de nombreux militants déçus de ce qui se passait dans le parti centriste, au point que nombreux sont ceux qui ont démissionné du MoDem pour ensuite adhérer à CAP 21 bien que l’appartenance au mouvement écologiste implique automatiquement l’appartenance au MoDem. Ne parvenant pas à rénover le parti de l’intérieur, pas écouté au Bureau exécutif du parti centriste, elle en a déserté les instances dirigeantes fin 2009.

Chemin faisant, elle a été progressivement marginalisée au point que son agenda qu’il soit politique ou médiatique n’était plus répercuté sur le site national du Mouvement démocrate ainsi qu’aux militants qui recevaient pourtant les interventions des autres figures du parti.

La campagne des régionales a marqué une nouvelle étape. Corinne Lepage ne s’est pas opposé aux voix de son parti demandant d’avoir le choix de rejoindre la liste qu’il souhaitait. Ainsi, les mouvements départementaux de CAP 21 ont eu le choix soit de rejoindre Europe-Écologie, soit d’être présent sur les listes du Mouvement démocrate. L’on ainsi retrouvé CAP 21 allié dans plusieurs régions aux listes démocrates et dans d’autres à Europe-Écologie. Corinne Lepage a, par exemple, justifié ce choix en Languedoc-Roussillon par l’absence de décision claire concernant une possible alliance avec Georges Frêche. Puis, il y a eu l’épisode alsacien, l’alors vice-présidente du MoDem soutenait ouvertement la liste Europe-Écologie locale lors d’une réunion publique alors même qu’une liste démocrate menée Yann Wehrling était en lice face à celle-ci.

Dernier épisode dimanche dernier le 14 mars sur les plateaux télévisés. Alors présente sur le plateau de France 2 en compagnie de plusieurs autres personnalités politiques dont Jean-Luc Bennahmias, elle a réitéré ses critiques sur la situation interne au MoDem et les décisions prises par François Bayrou pour ces régionales. Bref échange avec Jean-Luc Bennahmias puis elle poursuit, réaction au même moment de certains militants alors présents au siège du Mouvement démocrate pour la soirée : « Quelle salope ! ».

La situation semblait alors définitivement réglée et il ne restait plus qu’une possibilité pour solutionner la situation : que Corinne Lepage démissionne, décision qu’elle a donc prise mercredi dernier.


Quand le MoDem donne dans le maccarthysme.
Suite à cette décision, nombreux ont été ceux à réclamer sa démission de son mandat de députée européenne reprochant à Corinne Lepage d’avoir utilisé l’étiquette démocrate pour mieux la piétiner. Ceux-ci ont été confirmés dans leur idée par un communiqué de Jean-Marie Vanlerenberghe qui dans ce court texte demande à la traitresse de « démissionner de son mandat de député européenne qu’elle a obtenu grâce aux voix du Mouvement démocrate » en faisant « une question de dignité ». Il a depuis été suivi par d’autres membres du Bureau exécutif du mouvement comme Jacqueline Gourault, vice-présidente du groupe Union centriste au Sénat ou Rosalie Kerdo. Cette dernière a lancée une pétition dont le texte flingue Corinne Lepage sans nuance. Pour signer la pétition, il suffit de laisser un commentaire sur la plate-forme sociale du mouvement, lesdemocrates.fr. Commentaires qui servent d’exécutoire à la colère refoulée depuis longtemps pour certains. Pour le moment, seules 46 personnes dont son initiatrice ont apposé leur nom ou leur pseudonyme à cette pétition. Un bien piètre résultat.

Dans cette chasse à la sorcière où il s'agit de faire rendre gorge jusqu’au dernier souffle à une femme qui quoi que l’on puisse en penser à cofondé notre mouvement, l’a porté pendant 3 ans, contribuant à faire émerger aux côtés de François Bayrou une 3e voie, nombreux sont ceux à ne pas se reconnaitre.



L’opposition se construit.
En réponse à ce déchainement de haine, quelques partisans de Corinne Lepage ont décidé de lancer une lettre ouverte à Jean-Marie Vanlerenberghe mettant en cause la responsabilité du sénateur-maire d’Arras dans la situation actuelle du Mouvement démocrate. J’ai reçu personnellement ce texte accompagné d’un texte où l’on me demande de le signer si j’en approuve la teneur.

Ce texte, il fallait s’y attendre. Rien de plus normal en effet qu’à l’excès des uns, répondent l’excès des autres. Des militants approuvant la décision de Corinne Lepage pour les raisons qu’elle a avancé qu’ils aient ou non décidés de la suivre contre-attaquent.


« Le sens commun n'est pas si commun », Voltaire.
De ces excès, qu’ils viennent des uns ou des autres, en tant que militant démocrate, je ne me reconnais pas. Comme le dit le proverbe « La victoire unit et la défaite divise ». Mais dans ce déchaînement de violences verbales, nombreux sont les militants démocrates à se demander ce qu’est devenu le projet démocrate. Le Mouvement démocrate a été fondé sur la tolérance, l’ouverture d’esprit et le respect de l’avis de chacun aussi différent soit-il. De cela, difficile de retrouver la trace aussi bien du côté demandant la démission de Corinne Lepage de son mandat de députée européenne que de ceux qui ont décidé de contre-attaquer en tirant à boulets rouges sur M. Vanlerenberghe.

Aussi, il est temps d’arrêter cette chasse à la sorcière. Nous n’avons pas créé le Mouvement démocrate pour donner dans le maccarthysme ou dans tout autre excès, mais pour montrer que la politique au sens noble du terme pouvait encore exister.

Certains d’entre vous penseront que ma position est mue par un quelconque ou encore que suite à mes prises de position parfois critiques, j’ai décidé de suivre Corinne Lepage. Ni l’un ni l’autre ne sont vrais. Corinne Lepage n’est pas parfaite, mais on doit lui reconnaitre d’avoir été à l’écoute des militants et d’avoir essayé de réformer le MoDem de l’intérieur. Elle s’est battue pour faire émerger une voie écolo-centriste depuis la création du MoDem, cofondé par l’UDF et CAP 21. Elle a renoncé à sa candidature à la présidentielle de 2007 pour soutenir François Bayrou. Maintenant, elle a décidé de quitter un parti qu’elle a cofondé, c’est son choix.

Je n’ai pas toujours été d’accord avec madame Lepage mais je soutiens comme elle l’idée d’un rassemblement centriste et écologiste pour dépasser le bipartisme PS-UMP que l’on voit encore à l’œuvre pour ces régionales. Comme elle, je déplore la réduction de l’importance des questions environnementales dans le projet démocrate adopté à Arras. Pour autant, je ne partage pas les attaques stériles contre M. Vanlerenberghe.

Corinne Lepage n’a pas à rendre son mandat. En tant que démocrate du Nord, je n’ai pas été franchement enchanté de sa désignation en tant que tête de liste dans le Nord-Ouest. Créateur du groupe de soutien à la candidature d’Olivier Henno à cette même place, je redoutais entre autre le manque d’implantation locale de Corinne Lepage. Ce faisant, nous avons mené la campagne aux élections européennes ensemble avec Corinne Lepage, Olivier Henno et les militants démocrates du Nord-Ouest. Nous avons défendu un projet commun pour notre grande région et pas le projet de Corinne Lepage ou le projet d’Olivier Henno. Chacun a apporté dans cette campagne ses atouts Corinne Lepage, une expertise et une stature nationale; Olivier Henno, sa fine connaissance du terrain et sa facilité dans la prise de contact et le dialogue. Il serait donc inutile de changer de personne, cela ne changera pas les idées défendues. Dire que Corinne Lepage a utilisé les voix du MoDem pour se faire élire est malhonnête, elle a sincèrement cru au projet démocrate, mais comme beaucoup de personnes qui ont quitté, a eu l’impression de se battre pour rien. J’ai pu la rencontrer et parler avec elle à Arras et n’ai pas eu l’impression d’avoir à faire à l’hypocrite que certains décrivent. Il est donc tout simplement impropre de parler justifier la demande de démission pour une question de dignité ou de la rendre responsable de tous les maux affectant le Mouvement démocrate.


Conclusion.
Dans cette affaire, il faut noter la dignité d’Olivier Henno, qui s’est abstenu de toute réaction hasardeuse. Après s’être battu aux côtés de Corinne Lepage durant les européennes, après le résultat des élections régionales, il aurait pu lui aussi exiger que Corinne Lepage démissionne de son mandat de députée européenne. A la place, il a préféré faire passer les valeurs que nous défendons avant toute considération personnelle. Dans les moments difficiles que le MoDem traverse, c’est un exemple que beaucoup feraient bien de suivre…

lundi 15 mars 2010

La chute !

Les urnes ont parlé. Des résultats très provisoires, il faudra en effet intervenir sur les choix faits par la région.

Les résultats.
Ce 1er tour des régionales est l'occasion d'un nouveau recul électoral pour le Mouvement démocrate. Dans la région Nord-Pas de Calais, la liste menée par Olivier Henno réalise le triste score de 3,93%, insuffisant pour se faire rembourser des frais de campagne et/ou fusionner, encore moins pour se maintenir. Dans le département du Nord, la liste démocrate fait guère avec 4,11%. Plus localement et grâce à une action de terrain conséquente, la liste dépasse les 5% avec des pointes dans certains secteurs. Aussi, si au niveau régional et départemental, la liste démocrate est loin derrière les Verts, localement elle est devant.


Un vote national pour une élection régionale.
Ainsi que le titre le quotidien économique "La Tribune" : "La crise a voté". Si le scrutin des 14 et 21 mars vise à renouveler les exécutifs régionaux, les français (enfin ceux qui sont allés voter) ont surtout envoyé un message national.


1er vainqueur : L'abstention.
C'est l'enseignement de ce scrutin, l'abstention est, pour la première fois dans une élection régionale passée au dessus de la barre des 50% à 53,5%. Traduction, moins d'un français sur deux est allé voter alors qu'ils étaient plus de 62% à remplir leur devoir en 2004.
Une forte abstention était attendue et redoutée. Elle fut plus forte que prévue. Les français ont ainsi exprimé leur lassitude face à des régions méconnues, et dont ils ne perçoivent pas réellement l'intérêt. Certains n'ont pas retrouvé une offre politique satisfaisante malgré le nombre, conséquent, de listes présentes. D'autres, plus nombreux ont voulu manifester leur lassitude face à l'absence de résultats des décisions politiques.


2eme vainqueur : le Parti socialiste.
Ce n’est pas une surprise, le PS a fait un gros score. Traditionnellement, les élections de mi-mandat sont un point bas pour l’exécutif en place et l’occasion pour l’opposition de se refaire une santé. Le 1er tour de dimanche l’a prouvé et de quelle manière. Les européennes de juin 2009 avaient été dit-on le signe de l’essoufflement du modèle socialiste, la fin d’une ère à gauche. Mais nombreux sont ceux ayant oublié de prendre en compte le mode de scrutin qui accentue la bipolarisation et est donc favorable aux grands partis traditionnels. Un autre élément a aussi beaucoup joué : la mobilisation des électeurs de gauche. L'électorat de gauche s’est plus mobilisé que l’électorat de droite qui, lui, a préféré profiter du soleil du dimanche pour aller promener.


3eme vainqueur : le Front national.
Surfant à fond sur la déception des électeurs de Nicolas Sarkozy, le FN tire son épingle du jeu dans une région qui est devenue en l’espace de quelques années, une solide base arrière pour l’extrême droite. Contrairement à son père, Marine Le Pen ne s'est pas focalisé sur la thématique de l’immigration mais a préféré mettre en avant d’autres thématiques telles que l’emploi, la politique de soutien aux entreprises ou la « corruption » des élus sortants. Discours complètement démagogique puisque Marine Le Pen cumule avec ses indemnités près de 10 000 €/mois, vit à Saint-Cloud tout en se déclarant proche des plus modestes et représentante de terrain (sic !).
Néanmoins, le ras-le-bol des habitants nordistes face à la multiplication des fermetures d’usines et à un climat de l’emploi particulièrement dégradé leur ont donné l’impression d’être abandonné et que voter ne servait pas à grand-chose. Beaucoup ont donc voté FN sans état d’âme, en espérant créer un sursaut au sein de la classe politique. Pas sur, cependant, que le vote frontiste soit la meilleure solution.


Conclusion.
Cela ne constitue qu’une étape. Mais déjà, on sent que le 2e tour sera intéressant. Avec une liste d’union de la gauche qui a réuni presque 50% des voix au 1er tour et les velléités très fortes de chacun de laisser sa marque, les choses ne seront pas simples. Si la gauche évite la quadrangulaire de peu avec les communistes d’Alain Bocquet, qui ont, rappelons-le passé la dernière mandature dans l’opposition, le report de voix n’est pas certain. En effet, il y a un monde entre les Verts et les membres du Front de gauche.
Reste enfin l’inconnue des scores à droite qui lui n’a d’autre choix que d’appeler au vote des abstentionnistes pour espérer faire mieux que dimanche dernier. Mais cela sera-t-il suffisant ?

vendredi 12 mars 2010

Le son des régionales.



Le 1er tour des régionales est dans moins de 48h. La campagne qui s'achève a été marqué par un abaissement comme l'on en a rarement connu. Entre l'affaire Soumaré où des élus de la République ont violé la loi pour prétendre qu'un candidat concurrent était un délinquant multi-récidiviste alors que l'extrait de casier consultable par tout un chacun de l'intéressé est vierge.

Au niveau national comme un niveau, on note une certaine appétance pour l'opportunisme. Que ce soit à l'UMP, au PS ou chez les Verts et le Front de gauche. Localement, cela s'illustre par un beau catalogue de promesses des listes ci-dessus. Celui des Verts fait 36 pages. 36 pages de propositions qui resteront sur le papier et qui de toutes façons seraient complètement inapplicables voir même contre-productives au niveau environnemental.

Toujours dans le secteur, le PS qui envisage de faire de la région Nord-Pas de Calais, la région championne dans le secteur environnemental. On peut dire que le travail ne manque pas, la région est 21 sur 22 dans ce secteur. En admettant même que cela soit possible en quelques années, cet objectif serait légèrement compromis par les décisions annoncées par les chefs locaux du PS, qui envisage ainsi que je l'ai déjà mentionné, d'en appeler au maintien d'une centrale à charbon en plein parc naturel régional ou au mieux d'insister pour l'implantation d'une centrale à gaz.

Comme d'habitude, les Verts suivront, prouvant une fois encore que l'écologie est plus un sujet de discussion qu'autre chose.

Si le soutien à l'activité économique est une compétence régionale, on s'attendait tout de même à autre chose que d'encourager l'implantation de centrales thermiques dans un parc naturel régional.


Avec Olivier Henno et la liste démocrate, nous proposons plutôt de développer les partenariats entre les centres de formation, les universités et surtout les entreprises dans le domaine de l'éolien qui se développe très fortement dans la région ou encore dans le solaire. Nous avons les structures industrielles, des universités reconnues pour leurs formations mais manquons cruellement de cohésion entre ces différents éléments.

D'où l'idée de réunir les universités locales au sein d'un Eurocampus afin de réduire les coûts de fonctionnement, d'investir enfin dans le savoir.

D'où l'idée de créer enfin les conditions pour les industries du renouvelables s'implantent dans notre région. Géographiquement, le Nord-Pas de Calais est situé dans la région la plus favorable au développement de l'éolien en Europe, la région pourtant n'exploite pas ses atouts.


Bref, les régionales sont plus marquées par l'opportunisme que par la volonté de faire avancer des idées et des projets. La liste démocrate défend un projet cohérent pour changer cela. Alors ce dimanche : "Votez juste !"

« En démocratie, jusqu'à la dernière seconde du second tour, rien n'est fait. »

Ces mots, François Fillon les a prononcé ce jeudi soir à Nantes lors d'une des derniers grandes réunions publiques dont ont l'habitude, les différents partis politiques. A l'ordre du jour, le soutien à Christophe Béchu qui lui succède comme tête de liste UMP pour ces élections régionales en région Pays de Loire.


Le contexte local.
Il faut dire que le tout jeune président du conseil général du Maine-et-Loire (il a ravi le département à l'occasion des cantonales partielles de 2004 à 30 ans !) a du potentiel et sait séduire les électeurs sur des enjeux locaux. Mais, aussi bon soit-il, les chances qu'il devienne président de région sont maigres. En cause, le contexte national peu favorable à la majorité avec un président qui bat des records d'impopularité, un Premier ministre qui essaie d'éviter de laisser entrainer avec et de manière générale, un recul très fort dans l'UMP dans l'opinion.


Une juste analyse.
Aussi, François Fillon tient la barre bien que la météo annonce la plus grosse tempête depuis un moment pour la droite avec une carte des régions françaises qui peut virer entièrement au rose le 22 Mars 2010 prochain.

Mais, en attendant, ainsi qu'il se plait à le dire « N'écoutez pas ceux qui disent que les jeux sont faits à l'avance » ou encore « Ne croyez pas ceux qui mélangent les sondages et les urnes, ils se sont si souvent trompés ». Une rhétorique toute séguiniste qui fait à d'autres propos du même tonneau délivrés cette fois par un certain François Bayrou, député de son état et président d'un parti donné pour mort ou presque : le MoDem.

En effet, c'est peu de le dire, si de grandes tendances se dessinent sur le scrutin et qu'il semble probable que l'issue de celui-ci ne soit guère favorable à la majorité parlementaire, pour le reste, les choses sont loin, très loin d'être jouées.


Un précédent qui en rappelle d'autres.
Signe que chaque élection est unique, la répartition des votes et les places d'honneur seront très disputés. On sait que le Front national sera dans bien des régions, un élément à prendre en compte. Donné comme fini après le piètre score réalisé aux présidentielles et législatives de 2007, des élections municipales désastreuses que l'on tendance à oublié depuis l'élection partielle à Hénin-Beaumont suite à l'affaire Dalongeville, et des européennes ou il a tout juste sauvé les meubles; le FN pourrait faire son grand retour sur la scène politique avec ces régionales.


Tout aussi intéressant sera l'ordre d'arrivée des différents partis de gauche suite au PS qui semble intouchable hormis peut-être en Alsace où les Verts espèrent finir devant les socialistes, la liste alsacienne ayant réussi à réaliser l'union sacré entre écolos de tout bord ou presque.
Les Verts, qui rappelons le, n'avaient réunis que 1,57% sous leur panache vert pour ensuite perdre du terrain notamment aux municipales en 2008; avant ensuite d'être sauvés de la mort clinique par Daniel Cohn-Bendit (encore une fois) et passant même à deux doigts de détrôner le PS comme chef de file incontournable de l'opposition avec plus de 16% en moyenne nationale.

Depuis, de l'eau a coulé sous les ponts. Si l'environnement et l'écologie sont devenus des sujets essentiels dans l'esprit des français, l'enthousiasme soulevé par le collectif Europe-Écologie est en train de retomber. En cause, la reprise en main par les Verts d'une mouvance qui se voulait transpartisane. Daniel Cohn-Bendit avait réussi à mettre la main sur une bonne partie des électorats socialistes et démocrates, recentrant considérablement la ligne politique de la mouvance écolo pour que les autres partis et la société civile puissent adhérer au projet et garantir la réussite de l'entreprise. Las, trop contents d'un succès qu'ils estimaient être le leur, les Verts ont donc comme je viens de le dire repris en main la nébuleuse pour mieux l'ancrer à gauche.

Cela se voit particulièrement dans la composition des listes régionales où les personnes soit-disant issues de la société civile sont soit des anciens élus socialistes ou de gauche, filon dans lequel les Verts ont puisé abondamment et plus rarement dans le vivier associatif où les spécificités des personnes à recrutés ont été très précisément définis.

Mieux, les candidats Verts admettent eux-mêmes que le PS leur imposera sa loi et qu'il leur sera difficile d'avoir une plus grande influence dans les exécutifs que lors du dernier scrutin si les choses continuent ainsi. D'autres encore, sentant que l'électorat conquis lors des dernières européennes leur échappe de plus en plus. Conséquence, on a déployé le plan hors-sec et certains candidats comme Marc Vasseur n'hésitent pas à rappeler utilement qu'Europe-Écologie est « de gauche », ce qui suffit à démontrer qu'ils n'ont pas réellement compris le but poursuivi par son initiateur, Daniel Cohn-Bendit.


Le MoDem vit toujours.
Les enquêtes d'opinion se suivent et se ressemble, donnant à voir une vision chaque jour plus catastrophique des résultats que peut espérer le parti centriste pour ces régionales. Loin de scores réalisés en 2004, qui certes s'inscrivant dans une logique d'appartenance à une majorité, les troupes restées fidèles à François Bayrou semblent condamnées à la soupe à la grimace.

Depuis plusieurs semaines, on entend François Bayrou répété qu'une élection ne se joue pas avec les sondages, que ces derniers ont souvent eu tort et que seule le nombre de bulletins dans l'urne le jour J sera pris en compte. Et force est de constater que dans certaines régions, les démocrates peuvent créer la surprise et renverser la vapeur. En effet, tirant pour partie les leçons de l'échec de juin 2009, quelques têtes listes régionales, souvent d'anciens UDF, en sont revenus aux fondamentaux en labourant assidument le terrain. Pour les nouveaux venus en revanche, point de pitié, que ce soit en Ile de France ou sous le soleil azuréen, les débuts seront aux mieux difficiles, au pire catastrophiques.


Conclusion.
Rien n'est joué mais les grandes tendances semblent sont connues. Un PS ragaillardit, une majorité « UMP-Nouveau centre » en net recul, des partenaires à gauche qui n'en finissent plus de se quereller pour savoir qui arrivera derrière les socialistes et enfin l'inconnu MoDem qui espère bien rebondir malgré un avant-match assez électrique. Une chose est sure, les surprises ne vont pas manquer. Et des résultats connus, nombreux seront ceux prêts à sortir les couteux et à demander des comptes aux malheureux du scrutin universel.

jeudi 11 mars 2010

Non, je ne suis pas mort !

La situation est assez inédite pour mériter une petite explication. En pleine campagne électorale, ce blog est devenu muet d’un coup, d’un seul alors même que les sujets à traiter ne manquent pourtant pas. En réalité, ce n’est pas un manque de volonté ou un emploi du temps surchargé qui explique ce silence mais plutôt un problème, disons plus… terre-à-terre. Il se trouve que le bloc d’alimentation de mon ordinateur a grillé. D’où plus d’accès à internet, donc plus de mise à jour possible, les autres biais se révélant trop contraignants. L’évènement n’a en rien réduit les diverses réflexions que vous soumets jour après jour sur ce blog, au contraire. Petit retour donc sur les divers évènements qui ont émaillé ces 5 jours de silence forcé.


Le rythme s’accélère.
Si la campagne devient enfin palpable pour les électeurs, elle est encore trop floue. La plupart des français ne connaissent pas réellement les candidats en dehors de quelques personnes ayant une notoriété nationale. Côté programme, rares sont les idées qui marquent spontanément les électeurs. Conséquence, le principal vainqueur de l’élection sera très probablement le parti des abstentionnistes. Les régions, c’est pourtant 29 milliards € de budget annuel et des compétences importantes comme la formation professionnelle, les transports ou la gestion de bâtiments publics dont les lycées.

Du côté des chefs de parti ou d’idées, le président de la République, malgré ses dénégations a entamé une véritable tournée de campagne quand bien même, il laisse le rôle offensif à un François Fillon bien trop heureux de se voir, ENFIN, confié un rôle à la hauteur de ses compétences et de l’importance de sa fonction. Ces efforts ne semblent pas pourtant porter puisque les listes de la majorité parlementaire sont données au coude à coude avec le Parti socialiste.

Le PS qui, s’il ne se frotte pas encore les mains, a tout de même mis le champagne au frais et se prépare à des négociations difficiles avec ses partenaires traditionnels que sont les Verts et le Front de gauche, bien décidé l’un comme l’autre à vendre chèrement leur peau.

Le Mouvement démocrate se prépare suivant les régions à consolider son accise dans certaines régions, à limiter les dégâts dans d’autres voir à sortir son maillot de bain. Si la moyenne nationale indiquée dans les sondages semble bien peu encourageante, les résultats seront probablement très variables suivant les régions, les projets régionaux et la façon dans les campagnes sont menées +/- localement jouant beaucoup dans l'adhésion des électeurs. Ceci est d'ailleurs valable pour tous les partis, quels qu'ils soient.

Enfin, reste l’inconnue Front national, l’envie d’un vote sanction démange de nombreux électeurs qui en ont marre qu’on leur promette la lune. Pour certains, le vote FN est un signe pour attirer l’attention des partis politiques traditionnels. Bien que 2007 fut une année noire pour le parti de Jean-Marie Le Pen, le mouvement semble en passe de réussir à mobiliser son électorat notamment dans les régions Nord-Pas de Calais, Alsace mais surtout Provence-Alpes-Côte d’Azur. Dans bien des cas, il se trouvera en position d’arbitre.


Les autres sujets à l’ordre du jour.
Parmi les autres sujets à l’ordre du jour, on pourra citer le virage environnemental de Nicolas Sarkozy. Le grand initiateur du Grenelle de l’environnement a en effet enterré discrètement le peu de contraintes que les parlementaires ont décidé dans le domaine de l’agriculture. Notoirement connu pour son manque d’intérêt pour la filière agricole, ce qu’il a encore montré samedi dernier lors de son bref passage au milieu (d’un rassemblement policier) de son service de sécurité ; le président de la République a promis aux agriculteurs d’alléger les contraintes du Grenelle de l’environnement. Un des plus mauvais services à leur rendre puisque cela retarde d’autant l’évolution nécessaire vers une agriculture biologique de proximité.

Autre sujet qui suscite le mécontentement, le projet de réforme de la procédure pénale présenté par Michèle Alliot-Marie. Le projet présidentiel dont le fardeau était précédemment supporté par Rachida Dati envisage notamment de supprimer le juge d’instruction.
Le projet en question est tellement mal ficelé qu’il a réussi, chose exceptionnel à réunir l’ensemble des professions du droit contre lui et évènement qui l’est encore plus à les faire manifester ensemble dans la rue. Dans la plupart des professions, ceci est normal. Dans le domaine du droit, très feutré, la réaction est pourtant extraordinaire. Les mécontentements s’exprimant d’habitude par des conseils ou des suggestions plutôt que par des protestions clairement exprimées.

Reste enfin le drôle de conception de l’écologie qu’ont nos amis les verts. Une vision qui n’a pas fini de surprendre et dont je vous dévoilerai quelques aspects avant que vous n’alliez voter ce dimanche.


Crédit photo : Tim Tolle.

vendredi 5 mars 2010

Des verts bien pâles.

A 9 jours du 1er tour des élections régionales, la campagne commence enfin à prendre sur le terrain. La campagne officielle est ouverte, les affiches apparaissent sur les panneaux électoraux et les tracts dans les boîtes aux lettres.

Parmi les questions qui se posent, on en retiendra 2 :
- pourquoi qui voter ?
- pour qui voter ?


Pourquoi voter ?
La réponse pourrait être évidente mais elle est en fait plus complexe. Les électeurs en ont marre de belles promesses et des discours ronflants. Conséquence, soit ils renoncent purement et simplement à se déplacer pour voter; soit ils votent pour les extrêmes, espérant ainsi réveiller les partis traditionnels. Difficile donc d'inciter au vote.

Pour ma part, je me contenterai de citer Charles de Montalembert, homme politique et académicien du XIXe siècle qui disait : «Vous avez beau ne pas vous occuper de politique, la politique s'occupe de vous tout de même.»


Pour qui voter ?

Question évidente mais à laquelle, la réponse n'est pas si évidente pour les électeurs. Depuis quelques temps, LE thème de campagne est l'environnement. Après le succès du rassemblement Europe-Écologie en juin 2009 et le sommet de Copenhague, tous les partis politiques s'y ont mis verdissant leur discours. Mais qu'en est-il dans le Nord-Pas de Calais ?


Des verts nordistes bien pâles.
Est-ce le climat ou les mauvaises habitudes des membres de ce parti qui donnent ce résultat ? On se le demande car dans le Nord-Pas de Calais, les verts ont encore beaucoup de progrès à faire pour être réellement des écologistes. Selon le magazine Terra Éco, la région nordiste est 21e sur 22 en termes de performance environnementale. D'où le cri du cœur lancé par un certain Marc Vasseur, blogueur de son état mais surtout ancien élu socialiste passé chez les verts. Son credo : la région est dernière de la classe pour l'environnement, il faut donc voter Vert-Europe-Écologie.


Voter vert pour mieux s'occuper de l'environnement, sur le papier tout concorde. Sauf que les dits verts sont partie prenante de l'équipe régionale sortante et que ce bilan désastreux en matière d'environnement et d'écologie est le leur.

Titulaires de 3 vice-présidences au Conseil régional du Nord-Pas de Calais dont celle de l'environnement, les verts rebaptisés Europe-Écologie pour le scrutin n'ont pas vraiment l'écologie dans le sang. Mieux, ils font exactement le contraire de ce qu'il faudrait faire. Donnant des leçons en matière de transports en commun, ces derniers lui préfèrent la voiture. C'est ce que j'appelle l'écologie
« 4x4 hybride ».

Très fortement présent dans la majorité sortante (les communistes étant dans l'opposition), les verts ont plus qu'ailleurs des comptes à rendre aux électeurs du Nord-Pas de Calais. Préférant la pomme de terre bio venue d'Égypte à la pomme de terre classique produite localement, les verts ne le sont pas vraiment.

Le Nord-Pas de Calais 21e région de France sur 22 pour son bilan environnemental, c'est la conséquence de mesures apparemment bonnes,
prises dans un bureau qui se révèlent désastreuses pour l'environnement. Voter Europe-Écologie dans le Nord-Pas de Calais revient à accepter et encourager ce bilan désastreux des verts de la région.


Une liste démocrate innovante en matière d'environnement.
Plutôt que de se gargariser d'avoir planté X arbres dans la région, la liste démocrate dans le Nord-Pas de Calais propose des mesures concrètes, très simples et surtout qui ne coûteront pas un euro à la région pour un résultat très important. Pêle-mêle, on pourra citer la clause environnementale dans les marchés publics, un fond de rénovation pour aider les plus modestes à mieux isoler leur maison et donc réduire leurs dépenses en matières de chauffage ou une
« banque de développement » pour les PME innovantes dans le domaine environnemental.

Du concret voilà ce qui caractérise les propositions de la liste démocrate dans le Nord-Pas de Calais. Parler du TER comme le font les verts, c'est bien. Le prendre tous les jours, c'est mieux.
S'il est important de parler des sentinelles de l'environnement, il faudrait tout de même penser à le protéger. Apparemment les Verts n'ont pas vraiment compris cet aspect des choses.


Conclusion.
Si en tant qu'électeur, vous en avez marre que l'on vous parle d'écologie pour ensuite encourager l'activité de centrales à charbon très polluantes au sein d'un parc naturel régional, ne voter pas Europe-Écologie mais pour la liste démocrate est un geste salutaire.

Parler d'écologie, c'est bien. La faire, c'est mieux.

jeudi 4 mars 2010

Le printemps des promesses.

Aujourd'hui, on fête l'anniversaire de la mort d'Antonio Vivaldi, les 269 ans pour être précis.

Un compositeur et musicien exceptionnel.
Celui que l'on surnomme « le prêtre roux » du fait de la couleur naturelle de ses cheveux est surtout l'auteur d'une œuvre conséquente que l'on réduit trop souvent aux «Quatre saisons », son œuvre la plus connue.

L'ecclésiastique a aussi écrit d'opéras, des cantates, des sonates et d'autres œuvres qui mérite tout autant notre admiration. Voilà pour le musicien.


Une œuvre bien actuelle.
Ainsi que je le mentionne un peu plus haut, l'œuvre la plus connue par le grand public du vénitien est « Les Quatre saisons » et plus particulièrement «Le printemps - Allegro ». Le morceau est plus que jamais d'actualité. Pas seulement pour le climat de ses derniers jours et le radoucissement qui l'accompagne mais aussi pour l'ambiance électorale qui règne en ce moment.

Dans ce que l'on pourrait appeler le « printemps des promesses », nombreux sont les partis politiques à promettre tout et n'importe quoi pour s'attirer les faveurs des quelques rares électeurs qui oseront franchir la porte du bureau de vote le dimanche 14 mars 2010. D'un côté, les deux grands partis traditionnels : le parti socialiste et l'UMP donnent dans le classique, l'un se félicitant de sa gestion formidable, l'autre critiquant systématiquement ce qui a été bien qu'il ait en pratique souvent voté les mesures en question.

De l'autre, vous avez ce que l'on pourrait appeler les « faux indépendants », on peut y ranger les Verts rebaptisé Europe-Écologie pour l'occasion et les communistes rebaptisés eux-aussi pour l'occasion « Front de gauche ». Mais que l'on ne s'y trompe pas, l'un comme l'autre n'ont pas réellement changé. Pour illustrer mon exemple, je prendrai la situation en région Nord-Pas-de-Calais.


L'exemple type : Europe-Écologie.
Dans cette région, la liste
« Europe-Écologie » est quasi-exclusivement composé de Verts. Bien sur, on a opéré quelques innovations de façade avec le recrutement d'un avocat connu pour donner l'illusion du renouvellement, mais si l'on regarde bien aux places éligibles, il n'y quasiment que des sortants. On note aussi que la liste est menée par un « baron » local des Verts, Jean-François Caron, maire de Loos-en-Gohelle où il est l'héritier d'une véritable dynastie installée depuis des années dans la commune et où il a été réélu maire de sa commune avec le score soviétique de 82%.

Les Verts, donc, puisque que le label Europe-Écologie n'est là que comme un beau coup de peinture fraîche sur une vieille maison, ont
choisi cette fois de partir seuls au front et tentent à tout prix de se démarquer du bilan de l'équipe sortante à laquelle pourtant ils n'ont jamais été aussi associés que dans le Nord puisqu'il ne partageait le pouvoir qu'avec les socialistes et étaient titulaires de 3 vice-présidences sur 13. Leur programme et le bilan de l'exécutif sortant sont donc à associer en totalité à celui de messieurs Percheron et de Saintignon.

Ainsi, on peut voir qu'à peine les élections passés, les Verts voteront comme un seul homme des aides à la centrale à charbon d'Hornaing située dans un parc naturel régional, sujet que j'avais évoqué il y a encore quelques jours. En effet, les socialistes ont promis d'aider, bien qu'il existe de forts doutes sur la compatibilité de ces aides avec le droit de la concurrence, la centrale à rester ouverte ou à être remplacée par une centrale au gaz à peine plus propre.
Des Verts qui d'un côté promettre de laver plus vert que vert et qui de l'autre font exactement le contraire, voilà qui n'est pas commun ou plutôt si, trop même.


Tout change mais rien ne change.
On pourrait aussi citer l'exemple du Front de gauche qui ne fait que réunir les communistes historiques et le tout nouveau Parti de gauche rassemblant d'anciens socialistes. Comme en 2004, il est mené par Alain Bocquet, député-maire de Saint-Amand les Eaux et président de la communauté d'agglomération des Portes du Hainaut, pour le Nord et de Jacky Hénin, député européen et ancien maire de Calais comme en 2004.

Comme en 2004, Alain Bocquet atteint par la règle du cumul des mandats démissionnera de son mandat à peine élu pour rester député-maire.

Comme en 2004, les communistes à peine élus iront rejoindre l'opposition et iront donc se mettre sur la même ligne que l'UMP au nom du
« pas assez à gauche » qui conduit au tout à droite.


L'inquiétude frontiste.
Depuis 2004, on peut constater que bien peu de choses ont changé. La plupart des mouvements politiques proposent un projet qui n'a pas changé ou presque. Bien sur, il y a des inévitables mises à jour pour coller au contexte. Cette année, c'est à la sauce écolo que les programmes ont été concoctés. Le problème, cependant, est qu'à force de répéter les mêmes choses et de promettre toujours tout et son contraire, on s'éloigne du sujet. Pire, on décourage les électeurs de se rendre aux urnes. De fait, on encourage à voter pour les extrêmes. En témoigne ainsi, le vote frontiste qui est toujours aussi fort et tourne dans la région autour des 15%.

Marine Le Pen a beau gagner près de 10 000€/mois entre ses différents mandats, vivre à Saint-Cloud dans une propriété qui n'a rien de modeste, cela ne l'empêche pas de brandir des documents prouvant, selon ses dires, la
« corruption » (morale mais pas seulement) des élus en place ou concurrents. Cela ne l'empêche pas non plus de clamer de façon hypocrite son amour pour les ouvriers ou de promettre de façon tout aussi démagogique de sauver toutes les industries en fermant les frontières de la région (un classique) aux méchantes entreprises étrangères. Le hic, c'est que les échanges avec les pays limitrophes notamment avec la Flandre belge s'accroissent et donc créent de l'emploi.


Le MoDem se distingue-t-il ?
Après l'exposé que je viens de faire, on pourrait supposer que je vais démontrer par A+B que le projet démocrate est formidable et qu'il est sans défauts. Eh bien, en fait, le projet démocrate est limité aux compétences de la région. Il envisage d'optimiser autant que possible la gestion dans le Nord-Pas de Calais mais ne pourra pas résoudre tous les problèmes.

Face à la crise économique, la région peut faire certaines choses comme améliorer les transports via le TER ou réorienter l'aide à la formation professionnelle pour adapter les entreprises de la région aux industries nouvelles créatrices de la croissance de demain. Dans tous ces domaines, la liste menée par Olivier Henno propose des mesures originales, innovantes certaines très efficaces et qui ne coûtent rien à la région.

Dans le domaine environnemental notamment, le projet démocrate ne fait pas de promesses démagogiques, il ne se concentre pas non plus sur la grenouille verte. Certes, la biodiversité doit être préservée mais le projet défendu s'attarde plus à changer la situation des habitants de la région par une nouvelle politique environnementale notamment dans le domaine de la santé qui est une préoccupation majeure dans une région lanterne rouge en matière d'espérance de vie.


Conclusion.
Faire de grandes promesses pour ne pas les tenir, voilà ce qui fait monter l'abstention et l'extrême droite. L'exemple le plus parlant est l'environnement avec des verts légèrement déconnectés du terrain. L'écologie, c'est changer les mauvaises habitudes et les pratiques nocives à l'environnement, prendre les transports en commun; ce n'est pas rouler en 4x4 hybride. Les socialistes et les Verts
« Europe-Écologie » ont apparemment oublié ces fondamentaux. Dommage !