Riposte graduée ? - La Quadrature du Net

vendredi 27 mai 2011

La Suisse quitte l'atome.

La nouvelle est tombé mardi dernier, le Conseil fédéral suisse a décidé de présenter au Parlement du pays, un projet de sortie progressive de sortie du nucléaire.

En pratique, rien n'est fait, mais il faut rappeler que le Parlement suisse suit généralement les recommandations du Conseil fédéral dont les décisions sont prises de manière consensuelle.

Une volte-face qui en dit long.
Pour bien mesurer l'importance de la décision suisse, il convient de se replacer dans le contexte local. Depuis plusieurs années, le débat entre partisans et opposants du recours à l'atome connait un regain d'intensité. Mais, même si les opposants au nucléaire gagnaient dernièrement du terrain, une majorité de la population suisse approuvait le nucléaire civil et avaient déjà rejeté une sortie ou un arrêt des centrales lors de plusieurs votations (équivalent local d'un referendum).

Dans la continuité de cette position, le Conseil fédéral suisse avait décidé en novembre 2010 une relance du programme nucléaire civil suisse, après un débat animé. L'objectif était simple : remplacer les centrales nucléaires actuelles du pays, vieillissantes pour de nouvelles plus performantes de 3e génération (type EPR). Un appel d'offres devait même être lancé dans les années suivantes afin de déterminer le type de centrale qui serait installé.

Puis, patatra, le 11 mars 2011, les conséquences de l'important séisme dans la région de Sendai au Japon et du tsunami qui l'a suivi sur la centrale de Fukushima-Daichi ont changé la donne. Quelques jours plus tard, le gouvernement helvète décidait d'un moratoire sur la construction de nouvelles centrales nucléaires civiles et d'un audit des 5 centrales nucléaires que compte le pays. Depuis, les différentes annonces de Tepco et du gouvernement japonais révélant de façon à peine voilée que le situation était incontrôlable malgré les efforts déployés ont poussé nombre de pays à revoir complètement leur politique sur la question du nucléaire civil.

Mardi 24 mai 2011 donc, le Conseil fédéral suisse décidait de mettre un terme à l'utilisation de l'atome dans le pays en optant pour une sortie progressive du nucléaire. Dans le projet présenté, cette sortie s'étalerait jusqu'en 2034 lorsque toutes les centrales nucléaires existantes auront terminée leur exploitation d'une durée de 50 ans.


Et après ?
Pleinement conscient que sortir du nucléaire ne s'improvise pas, le gouvernement suisse sur l'importance de la réduction de la consommation énergétique du pays qui doit notamment se traduire par une meilleure efficacité dans le bâtiment. Il prévoit ensuite un fort développement des énergies renouvelables, l'amélioration de l’intégration au réseau énergétique européen et en dernier ressort, le recours à des centrales à cycle combiné (biomasse/gaz naturel). En complément de ces mesures pratiques, le gouvernement suisse suggère, en outre, d'augmenter considérablement les moyens de la recherche locale dédiée à l'efficacité énergétique et aux énergies renouvelables.

Ces solutions, logiques, suscite des réactions diverses chez les partisans et opposants de l'atome. Tandis que les pro-nucléaire voient que les centrales nucléaires arrêtées seront remplacées par les énergies fossiles, émettrices de gaz à effet de serre; les anti-nucléaire notent de leur côté que cette solution n'est envisagée qu'en dernier recours et que la priorité est donnée à la réduction de la consommation d'énergie et au développement des énergies renouvelables.

Et, à terme, il est vrai que la Suisse qui, de par sa géographie, bénéficie d'une forte production hydroélectrique peut se passer de l'énergie nucléaire et arriver à une énergie 100% propre si elle réduit significativement sa consommation d'énergie.


Une solution transposable ?
Mais l'exemple suisse est-il transposable à d'autres pays ? La question mérite d'être posée et, nombre de gouvernement n'excluent plus une hypothèse de sortie du nucléaire civil. La Suisse peut en sortir aisément, puisqu'elle dispose déjà avec ses barrages d'une source d'énergie propre abondante. La situation suisse n'est toutefois pas transposable intégralement à la plupart des pays.

Néanmoins, les pistes suivies pour compenser l'impact sur la structure énergétique du pays vont dans le bon sens. La Commission européenne ne dit pas autre chose puisque rappelle régulièrement aux États-membres de l'Union européenne l'importance de l'accroissement de l'efficacité énergétique et de l'intégration des réseaux européens d'énergie. Les solutions et les alternatives existent donc. Certains pays opteront plutôt pour l'énergie éolienne comme les pays d'Europe du Nord, d'autres comme la France ou l'Espagne peuvent espérer des solutions intermédiaires mixant hydroélectricité, énergie éolienne et solaire. Et d'autres encore comme les pays du Sud de l'Europe recourront plutôt à l'énergie solaire dont les rendements encore faibles devront être améliorés.

Sortir du nucléaire est donc possible, mais il faut le faire progressivement, de manière coordonnée et en réduisant très fortement la consommation d'énergie. Des points sur lesquels nombre de pays européens trainent encore des pieds.

jeudi 19 mai 2011

Qui pour diriger le FMI ?

Il est parti !

Mis en cause dans une affaire de mœurs, Dominique Strauss-Kahn, a démissionné du FMI.
Pour lui, il s'agit de concentrer tous ses moyens sur sa défense dans une affaire où il se dit innocent mais aussi d'acter dans les faits qu'il ne pouvait plus exercer ses fonctions.
Pour les pays membres du Conseil d'administration du FMI, il s'agit surtout de redonner à l'institution un chef pour la diriger.


Un bon bilan.
Dominique Strauss-Kahn part, mais non sans avoir changé l'institution à la tête de laquelle il avait été nommé. Proposé comme candidat par Nicolas Sarkozy en 2007 pour écarter un potentiel adversaire lors de la primaire de 2012, Dominique Strauss-Kahn y a vu, lui, l'opportunité de prendre de la hauteur, d'y acquérir un statut international tout en se tenant loin des querelles intestines du parti socialiste. Les pays européens, majoritaires avec les États-Unis au Conseil d'administration du FMI, y avait vu un homme ayant la stature pour redresser une institution alors très décriée.

Et, en effet, la situation du FMI était peu glorieuse lorsqu'il en prit les rênes. La crise financière en 2008 et les nouveaux moyens accordés au FMI au sommet de Londres officialisant le G20 comme nouvelle forme de gouvernance combiné à son habilité ont donné une autre dimension au FMI. Accusé de vouloir tout déréguler sans raison, le FMI prit un autre chemin en prônant la régulation des marchés et la relance des économies par des plans de soutiens de la part des États.

On peut donc dire que le bilan de Dominique Strauss-Kahn à la tête fonds monétaire internationale est plutôt positif.


Le jour d'après.
Dominique Strauss-Kahn parti, il convient de le remplacer. Et là, la course est de nouveau ouverte entre les États.

Pour les pays en voie de développement, c'est l'occasion de réclamer une place au sein d'une institution qui les concerne de près mais sur laquelle ils n'ont que peu de prise. L'Afrique du Sud milite pour qu'un de ses anciens ministres prenne la place. La Chine milite pour un candidat asiatique, rappelant à juste titre que l'Asie est une des zones les plus actives économiquement.

Pour les États-Unis, il s'agit de mettre fin ou de freiner les ardeurs régulatrices du FMI. Si Barack Obama a appelé à plusieurs reprises à la régulation du capitalisme, aussi bien sur le plan intérieur que sur le plan international, force est de constater qu'il n'a quasiment rien fait à ce niveau. Certes confronté à un Congrès hostile, il a aussi et surtout nommé uniquement d'anciens banquiers aux postes clés de l'administration du Trésor fédéral américain. Les anciens de Goldman Sachs, notamment, sont particulièrement installés au sein de l'administration américaine.

Reste l'Europe, qui ne compte pas lâcher un poste alors que l'euro traverse une période troublée. Le « problème grec » notamment, est loin d'être réglé. Et là, les différents pays européens testent leurs poulains. La France aimerait envoyer Christine Lagarde pour remplacer Dominique Strauss-Kahn. Pas inactive dans le contexte de crise, ayant une expérience internationale, elle ne serait pas une trop mauvaise candidate. Pour Nicolas Sarkozy, ce serait surtout l'occasion d'éloigner le problème Tapie.

L'Allemagne, qui vient de céder sur le prochain président de la Banque centrale européenne, y verrait bien un de ses ressortissants occuper la place. L'idée est loin d'être incongrue et la compétence allemande ces dernières années dans le domaine économique n'est plus à prouver. Parmi les candidats, les allemands propose la candidature de Peer Steinbruck. Ce dernier, ancien ministre des finances sous la grande coalition d'Angela Merkel s'était fait remarqué pour sa rigueur à tenir le cap dans les situations difficiles.


Conclusion.
Le départ de Dominique Strauss-Kahn en arrange certains mais posent aussi un certain nombre de problèmes. Pour l'Europe, c'est surtout l'occasion de montrer un front uni pour défendre le retour de son modèle économique, plus respectueux des autres sur la scène mondiale. Reste à voir si les autres pays la suivront.

mercredi 11 mai 2011

Wauquiez vise l'assistanat.

A peine lancée par Laurent Wauquiez suscite déjà la polémique. Une polémique voulue par l'intéressé dans un objectif bien prévu. Mais une idée aussitôt désavouée par le Premier ministre en place, François Fillon.


Contexte.
Avant d'aborder le fond, voyons la forme. A savoir, comment a été lancé l'idée de plafonner les aides sociales pour que celles-ci ne dépasse pas le SMIC ?
En effet, en politique, rien n'arrive par hasard. Laurent Wauquiez savait pertinemment l'impact qu'aurait son annonce. Aussi, a-t-il pris soin de la lancer dans le cadre de son association/cercle de réflexion : « Droite sociale » et non dans le cadre d'une de ses interventions ministérielles puisqu'en tant que membre du gouvernement, il est tenu à une certaine réserve et à la solidarité gouvernementale. En passant par ce biais, il tente de se faire remarquer par le président de la République tout en s'ancrant sur une thématique de droite : la dénonciation de l'assistanat.


Opération reconquête.
L'idée de Laurent Wauquiez n'est pas de remettre en cause les bénéficiaires du RSA, encore moins d'accentuer les divisions entre les français, même si, en pratique, c'est ce qu'il obtient aussi. Non, son objectif est tout autre : il cherche à parler à l'oreille des déçus du sarkozysme, de cette « classe ouvrière » qui n'accepte pas que des personnes qui travaillent moins qu'eux gagnent plus qu'eux. Et qui est séduite par le vote Front national, dont un des thèmes favoris est de dénoncer les « profiteurs » du système, ceux qui se contenterait de bénéficier des aides publiques sans pour autant travailler.


Effet boomerang.
Mais à courir derrière les déçus du sarkozysme, Laurent Wauquiez prend le risque d'accroitre la défiance vis-à-vis du gouvernement plus qu'autre chose. François Fillon a d'ailleurs rappelé devant l'Assemblée nationale que le RSA était une des mesures importantes que le gouvernement avait mis en place. Car, le RSA vise à rendre le retour au travail plus attractif que le maintien au chômage en autorisant un cumul partiel des aides publiques dont bénéficient les personnes sans emploi avec un emploi à temps partiel. Or, en ces temps troublés, où la majorité et son chef battent des records d'impopularité, le RSA reste comme une mesure symbole de la politique sociale du gouvernement à qui l'on reproche suffisamment ses mesures en faveur des plus favorisés.


Conclusion.
Au final, il n'est pas dit que l'idée lancée par Laurent Wauquiez porte ses fruits pour la majorité. Au contraire, à vouloir se droitiser, il prend le risque de scier la branche sur laquelle le gouvernement est assis.

samedi 7 mai 2011

Nucléaire et Moyen-âge.

Cette semaine, le président de la République a visité la centrale nucléaire de Gravelines (la plus grande d’Europe). Lors de cette visite, se faisant héraut de l’industrie nucléaire, il a défendu l’industrie nucléaire française avec ardeur. Selon lui, la catastrophe de Fukushima-Daichi ne doit pas conduire à réduire la place du nucléaire mais au contraire à la relancer en construisant des centrales plus sures. Une approche qui semble trancher avec celle qu’il défendait lors du Grenelle de l’environnement, mais qui, en réalité, s’inscrit dans la continuité au niveau français.


C’est reparti pour un tour !
En point de mire de cette position, le renouvellement du parc nucléaire mondial. En effet, durant les dix prochaines années : près de 200 réacteurs au niveau mondial devront être démantelés et remplacés par de nouvelles centrales.

Réaffirmant son engagement pour la relance du nucléaire en France et la construction de nouvelles centrales nucléaires : « Je n'ai pas été élu pour le remettre en cause [le choix du nucléaire]. Il ne sera donc pas remis en cause. Nous allons continuer à investir dans le nucléaire. », le président de la République laisse entendre que l’avenir énergétique de la France passe uniquement par le nucléaire et marginalement par les énergies renouvelables.

Il l’a d’ailleurs déclaré sans détour lors de la séance de la conférence de presse commune donnée avec Silvio Berlusconi à l’issue du sommet franco-italien de Rome. « L’atome d’abord, du renouvelable puisqu’il en faut » pourrait d’ailleurs être sa maxime en la matière. Or, un tel choix, liera notre pays pour les décennies à venir, ce qui en pratique se heurte à plusieurs obstacles.


Nucléaire, l’impasse ?
Au-delà du simple clivage sur l’énergie nucléaire en elle-même, il convient de se demander si la relance du nucléaire est tout simplement viable. A écouter les ingénieurs français, formés dans le moule pro-nucléaire des grandes écoles ; pas de doute, le nucléaire a un bel avenir. Mieux ! Ce serait la seule solution pertinente, les autres énergies conduisant soit à aggraver l’effet de serre comme les énergies fossiles, soit ne représente que des « queues de cerise » ainsi que l’aime à les qualifier l’un d’entre eux, Jean-Marc Jancovici, proche de Nicolas Hulot lors de sa rédaction de son fameux « pacte écologique » de 2007.

Sauf que, sauf que…

Ces derniers semblent oublier que, depuis 1991, la consommation d’uranium (principal combustible des centrales nucléaires) est largement supérieure à la production de cette même substance. Il semble donc peu pertinent d’investir dans une source d’énergie dont le coût du combustible est amené à sensiblement augmenter. Ce à quoi les industriels et acteurs de la filière nucléaire répondent en chœur que le combustible ne représente qu’une partie du coût de l’énergie nucléaire par ailleurs bon marché.

Certes, c’est vrai. Le combustible, ou plutôt la hausse de son prix ne va pas déstabiliser la filière nucléaire. Il constitue néanmoins un enjeu essentiel comme le montre les tentatives chinoises de mettre un pied dans les mines d’uranium détenues par le français Areva.

Le coût essentiel du nucléaire se situe donc dans le prix des installations mais aussi dans le coût de traitement des déchets.
Pour les installations, un rapide calcul montre que le coût de construction d’une centrale nucléaire moderne de type EPR tourne autour de 4 milliards € à amortir sur 30 ans, voire très probablement 50 ans si l’entretien est correctement effectué. A ce coût fixe, il convient aussi d’ajouter celui des mesures de sécurité qui suit sur une pente exponentielle suite aux évènements japonais.
Le démantèlement de la centrale est en principe provisionné, mais en pratique largement sous-estimé. Pire, il varie fortement selon les pays.
Enfin, le coût des déchets est, lui aussi, normalement déjà intégré. Néanmoins, il serait naïf de croire qu’il n’y aura aucun coût additionnel comme le montre les quelques centres de stockage déjà réalisés.

Mais, de cela, il n’est pas question de discuter. « Il ne sera donc pas remis en cause. [le choix du nucléaire] » a précisé le président de la République.


Motus et bouche-cousue.
Or, dans ce contexte, c'est précisément l’absence de débat parlementaire, et plus largement de débat public sur l’énergie dans notre pays, l’absence de consultation des populations pour la construction de nouvelles centrales nucléaires qui posent problème. Le problème de la légitimité démocratique, mais aussi de la pertinence du choix du « tout nucléaire », de sa sûreté et de la place des énergies renouvelables au sein de notre mix énergétique.

La place accordée au cumul des risques, quasi nulle, pour la construction des plus anciennes centrales celles équipées de réacteurs 700 MW ou de 900 MW doit être débattue. On rappellera à ce titre, que le réacteur n°1 de la centrale de Fukushima avait vu son exploitation prolongée de 10 ans, un mois avant la catastrophe frappant la centrale de Fukushima-Daichi. Les conditions de sécurité avaient alors été jugées satisfaisantes.

Reste que la catastrophe de Fukushima-Daichi et ses conséquences tant en matière de contamination de l’environnement que de sécurité doivent être l’occasion d’une remise à plat de l’approche en matière de sûreté nucléaire. Cette dernière se doit donc d’adopter une approche incluant ce cumul des risques qui, désormais, ne constitue plus une simple hypothèse mais bien un risque réel et quantifiable.


« Prudence est mère de toutes les sûretés. »
Aussi, dans ce contexte, un moratoire sur la construction de nouvelles centrales nucléaires ne relève pas de « peurs moyen-âgeuses » selon l’expression employée par le président de la République mais d’une nécessaire et juste approche de prudence.

L’adoption d’un tel moratoire permettrait de prendre en compte l’ampleur des conséquences de la catastrophe nucléaire de Fukushima-Daichi par la réalisation d’un audit européen de toutes les centrales nucléaires existantes et un réajustement de la sûreté des centrales nucléaires dont la construction est projetée. En effet, même la si sûre centrale EPR doit voir sa sécurité réévaluée à l’aune des conclusions que l’on tirera de l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima-Daichi.


Une solution : changer.
En conséquence, le choix d’énergies non émettrices de GES (gaz à effets de serre) doit être une priorité dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique. Le nucléaire est une de ces énergies, mais l’on voit bien que ce choix a ses limites. En effet, il ne peut être une option majoritaire dans les choix que nous devons faire maintenant pour notre bouquet énergétique de demain.

Nous devons nous s’orienter en priorité vers des politiques d’économies d’énergie, d’augmentation de l’efficacité énergétique pour diminuer notre consommation d’énergie ce qui nous permettra de décrocher de notre dépendance aux énergies fossiles. Mais, dans le même temps, nous devons nous atteler au développement de filières nationales dans les énergies renouvelables fortement créatrices d’emploi pour notre pays afin de décrocher de notre dépendance à une énergie certes non émettrices de GES, mais qui n’en restent pas moins nocive.

Le choix qui est le nôtre est donc le suivant : investir dans des sécurités additionnelles donc marginales au sens économique ou changer de logiciel en passant aux énergies renouvelables. La balance entre les deux est autant un choix de société qu’un choix économique dans lequel les citoyens doivent avoir leur mot à dire, mais qui est loin d’être le cas actuellement.

lundi 2 mai 2011

Ben Laden mort, le combat continue.

Il est mort, mais l'organisation qu'il dirigeait existe toujours. Osama Ben Laden, puisque c'est de lui dont il s'agit, est donc mort en fin de semaine dernière suite à une opération menée par les Navy seals, les commandos de marine de l'armée américaine.


Une mort au chaud.
Si les circonstances précises de la mort de l'intéressé restent en grande partie inconnues, on connait en partie ses derniers moments. Ainsi, Ben Laden serait mort d'une balle dans la tête après s'être dissimulé derrière une femme, probablement une de ses épouses, utilisée comme bouclier humain dans une résidence de luxe de la banlieue d'Islamabad au Pakistan.

Voilà qui tranche singulièrement avec l'image que le chef d'Al-Qaïda souhaitait montrer de lui-même comme « courageux soldat d'Allah » luttant contre les impéralistes occidentaux, américains en tête. Ben Laden n'est donc pas mort les armes à la main au fond d'une grotte en Afghanistan mais bien dans une villa de luxe, se cachant derrière une femme, bien tranquille.


Faut-il se réjouir de sa mort ?
Oui et non. Il est évident que la mort du chef d'Al-Qaïda est un point de marqué dans la lutte contre le terrorisme. Certes, il aurait été préférable que la sentence tombe après un procès. Mais, de toute évidence, il semble que la mort de Ben Laden était un objectif en forme d'exutoire à la colère né suite aux attentats du 11 septembre 2001. Pas sur, cependant, qu'à long terme, cela soit une bonne chose pour le peuple américain. Ensuite parce que l'exécution d'un homme, tout terroriste qu'il fut, est toujours une forme d'échec.


Quelles conséquences ?
A court terme, Al-Qaïda sera déstabilisé, au moins le temps que la succession à son chef s'organise. Sans surprise, ce devrait son numéro 2, le médecin d'origine égyptienne Salman Al Zawahiri qui devrait lui succéder. Ses premières actions devraient, et c'est là que les principales craintes résident dans de nouvelles tentatives d'attentat en Occident.

Fallait-il pour autant ne pas agir pour cela ? Bien sur que non. Reste qu'à moyen et long terme, il n'est pas sur que sa mort change fondamentalement les choses. Une victoire donc, mais qui est loin d'être le signe d'un changement profond des choses.

Au-delà de ses perspectives bien sombres, on peut néanmoins penser que la mort de Ben Laden a le mérite de rappeler aux terroristes qu'ils ne sont nul part à l'abri d'une sanction de la part de ceux qu'ils visent.