«Le viol est moins grave que l'avortement», c'est ce qu'à déclaré l'archevêque de Recife au Brésil qui a excommunié une petite fille de 9 ans qui a été violée.
La mère de la fillette et l'équipe médicale ayant aussi été excommuniés. Dans un pays très croyant comme le Brésil qui est le plus pays catholique du monde, cela n'est pas sans conséquences. Le Vatican par cette décision quelques jours précédant la journée de la femme montre encore une fois qu'il s'est engagé dans une attitude conservatrice de la pire espèce, se sclérosant de plus en plus. Mais reprenons l'histoire et attardons-nous dessus.
La petite fille en question a été violé depuis l'âge de 6 ans par son beau-père. Les viols répétées ayant accéléré la venue de la puberté de la fillette, celle-ci s'est mise à avoir ses règles et à démarrer sa puberté. Elle est donc tombé enceinte à l'âge de 9 ans de jumeaux. Sa vie étant en danger si elle gardait les enfants et poursuivait sa grossesse. Il fallait donc qu'elle avorte. La loi brésilienne permet l'avortement dans 2 cas : si la vie de la mère est en danger, ou si la femme a été violée. La petite fille entrait dans les 2 catégories et donc pouvait se faire avorter. Le gouvernement brésilien du président Lula essaie depuis plusieurs mois d'assouplir la législation à ce sujet et se heurte en cela à l'Église catholique qui pèse de tout son poids dans ce pays très croyant. Le ministre de la santé brésilien ne voulant que dépénaliser le recours à l'avortement et pas le légaliser.
C'est donc dans ce contexte où la vie d'une petite fille est en jeu que le Vatican décide suite à l'avortement de la petite fille d'excommunier cette petite fille, sa mère ainsi que toute l'équipe médicale qui a participé à l'opération délicate pour sauver cette petite fille. Cette décision s'inscrit dans le contexte de radicalisation de l'Église catholique sous l'impulsion de Benoît XVI, qui après avoir levé l'excommunication d'un évêque négationniste lefebvriste et accordés aux catholiques intégristes le retour à la messe en latin sans acceptation préalable de Vatican II. C'est donc un retour en arrière sans précédant pour l'Église catholique.
L'archevêque de Récife estimant que "le viol est moins grave que l'avortement". Le Vatican estimant que l'avortement étant un "meurtre" en ôtant la vie à de futurs êtres humains. On peut approuver cette approche ou non, toujours est-il que le Vatican a procédé à cette excommunication alors que la vie de la petite fille était en jeu. Si celle-ci n'avortait pas elle mourrait. On aurait pu penser que le Vatican aurait pû tolérer ce cas précis car la vie d'une innocente était en jeu mais surtout suite à un viol. Mais loin de prendre en compte ces paramètres, le Vatican s'en tient à son approche rigide sur l'avortement et excommunie les personnes concernées. La presse brésilienne s'en est émue et la tempête médiatique n'a pas été longue à se lever désapprouvant le Vatican sur le sujet. L'Église catholique n'ayant pas dans cette affaire excommunié le violeur ce qui est proprement scandaleux.
Quelle a été la réaction des catholiques dans le monde.
Je viens de le dire, les catholiques sont pour nombre d'entre eux en désaccord avec le pape et leur Église sur les excommunications. Au Brésil, il semble que la majorité des catholiques soit en faveur de la petite fille et désapprouve l'attitude de l'Église qui punit la victime, sa famille et ne fait ou ne dit rien contre le violeur. En Suisse, de nombreux catholiques sont descendus dans la rue pour manifester leur désaccord et protester contre une décision qu'ils jugent scandaleuse. Dans de nombreux autres pays dont la France, le clergé désapprouve cette prise de position de la hiérarchie catholique qui loin de remettre l'Église dans le droit chemin, l'éloigne un peu plus encore de ses ouailles. En se sclérosant de la sorte, l'Église montre une fois de plus qu'elle n'est pas en adéquation avec son époque et s'expose à un rejet de plus en plus important de la part des chrétiens déjà nombreux à se tourner vers les eglises protestantes réformées ou évangélistes. En faisant preuve d'un manque d'humanité flagrant, l'Église remet selon moi en cause un des fondamentaux de la chrétienté "Aime ton prochain" ou encore le Notre Père.
L'interprétation que fait l'Église catholique des textes sacrés de la chrétienneté et le message qu'elle de faire passer est chaque moins compris par les personnes auxquelles cette institution tente de s'adresser.
Il semble grand temps que celle-ci fasse sa révolution et s'adapte à son temps. A quand un Vatican III ?
mardi 10 mars 2009
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