Ce midi, j’apprends en regardant le 13h de France 2 que le remaniement intervient ce mercredi (ça ce n’est pas une surprise). Mais mieux, j’ai pu apprendre que Frédéric Mitterrand allait entrer au gouvernement. La nouvelle n’aurait pas été intéressante et vite ravalé au rang de spéculation si cette annonce n’avait été suivie d’une entrevue réalisée à l’arraché à une portière de voiture par un journaliste de France 2. Frédéric Mitterrand confirmant qu’il serait bien le prochain ministre de la culture.
La politique du casting continu continue.
Nicolas Sarkozy l’avait confirmé ainsi que Xavier Bertrand, il n’est pas question de mettre fin à « l’ouverture ». Rappelons tout de même que l’ouverture selon Sarkozy, c’est le débauchage de personnalités de l’autre camp pour lui empoisonner la vie. C’est d’ailleurs ce qui se passe au PS où le débauchage continue de personnalités et leur nomination au gouvernement constitue un poison à diffusion lente qui pose de sérieux problèmes aux socialistes surtout lorsque l’on connait les ambitions ouvertes ou inavouées des uns et des autres. Le président donc, avait annoncé ce lundi lors de son discours du Trône prononcé devant le Parlement réuni en Congrès, que le remaniement se ferait ce mercredi. Xavier Bertrand a de son côté annoncé que le remaniement réserverait des surprises. Et effectivement, il y a une qui a été révélé la veille de ce remaniement : la nomination de Frédéric Mitterrand comme ministre de la Culture.
Pensez donc ! Un Mitterrand ministre dans un gouvernement UMP, sur le papier et pour le symbole, c’est tout de même une belle prise non ? D’un côté, il fallait s’y attendre puisque l’individu en question avait été nommé par Nicolas Sarkozy à la tête de la villa Médicis dans des conditions assez particulières sur lesquelles je ne reviendrai pas.
Cette nomination montre encore une fois que Nicolas Sarkozy ne nomme pas les ministres de son gouvernement selon leurs compétences mais qu’il dirige bel et bien une entreprise de casting dont la fonction est recrutée des personnes qui font bien sur le papier puisque dans les faits c’est lui qui décide de tout.
Quelles conséquences ?
La plupart d’entre elles sont connues. Le gouvernement va se gargariser d’avoir réussi à recruté et pêché le neveu de l’ancien président de la République, l’intéressé lui reniera ses anciens amis et il déclarera que sa nomination au gouvernement ne changera rien au fait qu’il restera un homme de gauche. Arriverons les régionales et, devant préciser sa position, celui se fera +/- prié pour dire qu’il votera UMP. On s’apercevra encore une fois que « l’ouverture » n’est en rien une ouverture qui consisterait à enrichir le gouvernement et à permettre un élargissement de l’horizon social, mais que c’est une fermeture dont l’objet est de détruire petit à petit le camp adverse, à savoir les socialistes. Loin d’être un plus pour la France et de la conception d’une ouverture telle que prônée par François Bayrou sur des idées et des projets communs, l’ouverture selon Nicolas Sarkozy montre une fois de plus que la « monarchisation » de la fonction présidentielle et plus globalement de la Ve République. Un signe inquiétant de la dérive qui s’installe depuis l’élection de 2007. Un signe que la République est en danger. Un signe supplémentaire qui montre que François Bayrou dans son livre « Abus de pouvoir » a raison. Dommage toutefois, que la publication de cet ouvrage ait interféré avec les européennes, brouillant ainsi les deux messages.
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