Riposte graduée ? - La Quadrature du Net

dimanche 13 septembre 2009

Bayrou, Hollande, Woerth. Un dimanche de politique (1).


Ce dimanche, comme c’est maintenant l’usage, ont eu lieu les traditionnelles émissions politiques. Cette fois, c’était le tour de François Bayrou, François Hollande et d’Éric Woerth. Au menu, taxe carbone, grand emprunt, régionales et offre de dialogue pour préparer l’alternance. Après une semaine agitée, on était en droit de s’attendre à des prises de position tranchées mais franchement il y a de quoi être déçu. Prévisible chez Éric Woerth qui en bon locataire de Bercy en a dit le moins possible, elle l’était moins chez François Bayrou qui nous a habitué à bien mieux tandis que la bonne surprise est venue de François Hollande. Tour d’horizon des émissions politiques et première étape avec François Bayrou.


Un François Bayrou franchement décevant !
Invité du 17h politique d’Audrey Pulvar, François Bayrou est donc passé sur le grill de l’émission politique d’Itélé. Les principales thématiques abordées : l’offre publique de dialogue aux autres forces d’opposition, la taxe carbone ainsi que le grand emprunt et la question de la dette publique.

Le thème de l’offre publique de dialogue qu’avait évoqué François Bayrou lors de son discours de clôture de l’université de rentrée à la Grande Motte a occupé une très large part de l’émission presque la moitié en fait. Alors que beaucoup de monde attendait des clarifications : les militants démocrates d’abord, les autres partis d’opposition souhaitant une alternance ; on comprend de moins en moins ce que cela recouvre et où on va. Et à l’image de ce qu’en dit Anne-Sophie Godfroy ou de ce que j’ai pu dire lors de commentaires laissés ici et là, on a franchement l’impression qu’il s’agit plus d’une opération fumeuse qu’autre chose. Car François Bayrou n’est pas parvenu à donner une définition et précise de ce que recouvre cette « offre de dialogue ». Après une demi-heure, François Bayrou a finalement déclaré qu’il s’agissait de discuter des points sur lesquels les forces d’opposition qui souhaitent l’alternance convergent et que les points de divergence seraient tranchés par les français. Sous entendu au 1er tour de l’élection présidentielle. En clair, rien ne change vraiment par rapport à avant. Les points sur lesquels les partis d’opposition convergent sont connus (défense des principes républicains, de l’équité sociale, rejet de la politique menée par la majorité, défense du modèle social français) tout comme les points de divergence : politique fiscale, politique économique, mesures pour lutter contre le chômage, prise en compte plus ou moins forte de la question environnementale…

En résumé, c’est flou, vague, on n’y comprend pas grand-chose et pour ce que l’on comprend il n’y a rien de nouveau. Le militant démocrate éclairé lui y verra que l’on décidera du positionnement au niveau de la direction du MoDem sans lui demandé son avis, ce qui ne fait que confirmer des propos qu’auraient tenu Jean-François Kahn « Le MoDem est maintenant deux fois plus démocratique puisque ce n’est plus François Bayrou qui décide seul mais François Bayrou et Marielle de Sarnez qui décident ensemble.

Sur la taxe carbone, François Bayrou a réaffirmé une position présenté à la Grande Motte. A savoir, c’est un impôt qui ne dit pas son nom qui est injuste car il ne porte pas sur toutes les formes d’énergie et de citer les multiples changements de position du gouvernement sur les incitations à choisir le tout électrique (notamment sur le chauffage) mais il a surtout insisté sur le fait que la répartition de la compensation de cette taxe est très injuste car égale que les ménages soient aisés ou défavorisés. Du classique donc.

Seul point sur lequel François Bayrou a été très bon : la question financière avec le grand emprunt et la thématique de la dette publique. Pour vous dire les choses, c’est ce thème qui a été pour moi le facteur décisif de mon vote pour François Bayrou lors des présidentielles de 2007. Il a clairement détaillé en quoi le grand emprunt était une mauvaise et en quoi il était injuste non seulement socialement mais créait un problème générationnel sans précédent. On voit bien qu’il a creusé la question pendant l’été et que les nombreuses rencontres avec les économistes ont été très utiles.

4 commentaires:

florian_germany a dit…

Je n'ai pas vu Bayrou.
Ca fait longtemps que je ne l'ai pas vu bon à la télé.
Dommage son aura s'étiole...

Bob a dit…

Bonsoir !
J'ai pu regarder la prestation de F Bayrou et je trouve des éléments pertinents dans votre commentaire.
Par contre F BAYROU n'a plus le choix ; il doit laisser de la place aux autres et d'admettre qu'il faut impliquer le maximum de personnes dans les décisions qu'il a à prendre (il y a encore beaucoup trop de "je" dans ces interventions)
Concernant la mise en place de l'instance où l'on pourra se parler, je pense que c'est une excellente idée, mais il faut qu'il soit plus précis dans les objectifs et les moyens pour y parvenir, car le temps presse.
Pour ma part en tant que militant modem, j'aurais annoncé la création « d'une coalition dont le but est de proposer un autre projet pour la France.

FrédéricLN a dit…

@ Orange pressé : la proposition de F. Bayrou au PS devait avoir quelque consistance puisque M.-G. Buffet l'a aussitôt reprise et imitée ... et que le PS a accepté celle de M.-G. Buffet. Se redonnant ainsi à bon compte le label "de gauche" qui lui est indispensable au 1er tour des régionales.

@ Bob : il me semble qu'il y a quelque contradiction dans votre propos. Vous reprochez à F. Bayrou d'utiliser le "je", et vous lui proposez d'annoncer une coalition à lui tout seul ?

Le préalable à toute coalition, c'est que les gens se parlent à plusieurs, non ?

Orange pressé a dit…

Désolé Frédéric, mais je trouve ça particulièrement vague. En tant que militant démocrate, je n'y comprends rien à son truc et pourtant je fais des efforts !