Riposte graduée ? - La Quadrature du Net

lundi 15 mars 2010

La chute !

Les urnes ont parlé. Des résultats très provisoires, il faudra en effet intervenir sur les choix faits par la région.

Les résultats.
Ce 1er tour des régionales est l'occasion d'un nouveau recul électoral pour le Mouvement démocrate. Dans la région Nord-Pas de Calais, la liste menée par Olivier Henno réalise le triste score de 3,93%, insuffisant pour se faire rembourser des frais de campagne et/ou fusionner, encore moins pour se maintenir. Dans le département du Nord, la liste démocrate fait guère avec 4,11%. Plus localement et grâce à une action de terrain conséquente, la liste dépasse les 5% avec des pointes dans certains secteurs. Aussi, si au niveau régional et départemental, la liste démocrate est loin derrière les Verts, localement elle est devant.


Un vote national pour une élection régionale.
Ainsi que le titre le quotidien économique "La Tribune" : "La crise a voté". Si le scrutin des 14 et 21 mars vise à renouveler les exécutifs régionaux, les français (enfin ceux qui sont allés voter) ont surtout envoyé un message national.


1er vainqueur : L'abstention.
C'est l'enseignement de ce scrutin, l'abstention est, pour la première fois dans une élection régionale passée au dessus de la barre des 50% à 53,5%. Traduction, moins d'un français sur deux est allé voter alors qu'ils étaient plus de 62% à remplir leur devoir en 2004.
Une forte abstention était attendue et redoutée. Elle fut plus forte que prévue. Les français ont ainsi exprimé leur lassitude face à des régions méconnues, et dont ils ne perçoivent pas réellement l'intérêt. Certains n'ont pas retrouvé une offre politique satisfaisante malgré le nombre, conséquent, de listes présentes. D'autres, plus nombreux ont voulu manifester leur lassitude face à l'absence de résultats des décisions politiques.


2eme vainqueur : le Parti socialiste.
Ce n’est pas une surprise, le PS a fait un gros score. Traditionnellement, les élections de mi-mandat sont un point bas pour l’exécutif en place et l’occasion pour l’opposition de se refaire une santé. Le 1er tour de dimanche l’a prouvé et de quelle manière. Les européennes de juin 2009 avaient été dit-on le signe de l’essoufflement du modèle socialiste, la fin d’une ère à gauche. Mais nombreux sont ceux ayant oublié de prendre en compte le mode de scrutin qui accentue la bipolarisation et est donc favorable aux grands partis traditionnels. Un autre élément a aussi beaucoup joué : la mobilisation des électeurs de gauche. L'électorat de gauche s’est plus mobilisé que l’électorat de droite qui, lui, a préféré profiter du soleil du dimanche pour aller promener.


3eme vainqueur : le Front national.
Surfant à fond sur la déception des électeurs de Nicolas Sarkozy, le FN tire son épingle du jeu dans une région qui est devenue en l’espace de quelques années, une solide base arrière pour l’extrême droite. Contrairement à son père, Marine Le Pen ne s'est pas focalisé sur la thématique de l’immigration mais a préféré mettre en avant d’autres thématiques telles que l’emploi, la politique de soutien aux entreprises ou la « corruption » des élus sortants. Discours complètement démagogique puisque Marine Le Pen cumule avec ses indemnités près de 10 000 €/mois, vit à Saint-Cloud tout en se déclarant proche des plus modestes et représentante de terrain (sic !).
Néanmoins, le ras-le-bol des habitants nordistes face à la multiplication des fermetures d’usines et à un climat de l’emploi particulièrement dégradé leur ont donné l’impression d’être abandonné et que voter ne servait pas à grand-chose. Beaucoup ont donc voté FN sans état d’âme, en espérant créer un sursaut au sein de la classe politique. Pas sur, cependant, que le vote frontiste soit la meilleure solution.


Conclusion.
Cela ne constitue qu’une étape. Mais déjà, on sent que le 2e tour sera intéressant. Avec une liste d’union de la gauche qui a réuni presque 50% des voix au 1er tour et les velléités très fortes de chacun de laisser sa marque, les choses ne seront pas simples. Si la gauche évite la quadrangulaire de peu avec les communistes d’Alain Bocquet, qui ont, rappelons-le passé la dernière mandature dans l’opposition, le report de voix n’est pas certain. En effet, il y a un monde entre les Verts et les membres du Front de gauche.
Reste enfin l’inconnue des scores à droite qui lui n’a d’autre choix que d’appeler au vote des abstentionnistes pour espérer faire mieux que dimanche dernier. Mais cela sera-t-il suffisant ?

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