Il y a 70 ans démarrait la bataille de Dunkerque. Celle-ci allait durer durant 9 jours et permettre de sauver le gros du corps expéditionnaire britannique ainsi qu’une partie des armées française et belge.
Petit rappel historique.
Peu après l’invasion de la Pologne par l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni déclarent la guerre à l’Allemagne dirigée par Hitler. Ce dernier occupé à battre les polonais n’avait laissé que quelques divisions sur la frontière Ouest. Alors que les généraux allemands craignaient que les forces franco-britanniques n’en profitent pour les attaquer, celles-ci stationnent l’arme au pied durant ce que l’on a appelé ensuite la « drôle de guerre ». La Pologne soumise et partagée avec les russes, les forces armées allemandes envahissent les pays nordiques comme le Danemark et la Norvège, avant d’attaquer la France. Tout comme durant la première guerre mondiale, les allemands décident de passer par la Belgique et de contourner la ligne Maginot. Pour franchir les Ardennes jugées infranchissables par les Français, les allemands utilisent… les routes tout simplement. Malgré des résistances sporadiques de la part de quelques unités belges et françaises, les forces allemandes contournent le gros des forces qui attirés par des opérations parachutistes en Belgique s’étaient avancées en territoire belge. Attiré dans un piège, leurs forces ralenties par les nombreux réfugiés venant des Pays-Bas et de Belgique, les armées franco-britanniques et belges sont pris par en tenaille par un coup de faucille des armées menées par Guderian qui atteint Abbeville coupant les armées en alliés en deux.
La poche de Dunkerque prend forme avant de se réduire progressivement.
Le 26 mai, la décision d’évacuer est prise. La Royal Navy réquisitionna tout ce qui flottait pour évacuer les troupes tandis que la RAF en sous-effectifs avait pour mission de couvrir l’évacuation. Le 29 mai, la poche est réduite à Dunkerque et quelques plages aux alentours. Hitler, contre toute attente demande à ses troupes d’attendre aux portes de la ville, espérant probablement s’allier avec les britanniques dans son offensive contre les communistes à l’est.
L’opération Dynamo.
L’organisation des opérations n’est pas aisée en raison de la difficulté à réunir rapidement un grand nombre de bateaux pour évacuer des effectifs importants coincés dans la poche. Il faut aussi éviter les obstacles dans la Manche afin de garantir la sécurité des évacués. La route la plus courte (route Z : 60 km) entre Douvres et Dunkerque est exclue car elle met les navires à portée de l’artillerie allemande. La plus longue (la route Y : 130km) aussi, car elle expose le flotte aux attaques de la marine allemande. C’est donc une route intermédiaire (route X : 80 km) qui est choisie mais il faut la déminer ce qui prend un certain temps avant que les premiers navires puissent l’emprunter. En dépit de toutes ces précautions, le danger vient des airs. Le 29 mai, la route est déminée mais 400 bombardiers protégés par 180 chasseurs Messerschmitt pilonnent la ville, les plages ainsi que les bâtiments de haute mer servant à évacuer les soldats piégés dans la poche. La météo défavorable à l’aviation aide à l’évacuation mais celle-ci reste difficile à réaliser.
Rapidement toutefois, les uns et les autres sont de plus en plus efficaces et les évacuations s‘accélèrent. Dans la nuit du 04 juin, les dernières évacuations ont lieu avant que les allemands ne prennent la ville. Au total, 338 226 soldats ont été évacués dont 123 095 français. La Wehrmacht capture toutefois environ 35 000 hommes qui étaient restés pour protéger l’évacuation de l’essentiel des forces alliés. Celles-ci laissent presque tout leur matériel militaire dans un état quasi-neuf, celui-ci n’ayant que peu servi. Récupérés par les allemands, les armes mais surtout l’artillerie furent par la suite réutilisées sur le front de l’est.
L’opération bien que démontrant l’échec de la campagne de Belgique et du début de celle de France est toutefois considérée comme un succès.
En évacuant un nombre conséquent de soldats en si peu de temps, les alliés ont probablement permis aussi le succès des campagnes de 1944 et 1945. Si les britanniques font part de leur soulagement, Winston Churchill, Premier ministre depuis le 10 mai 1940, se distingue par son analyse de la situation en déclarant : « les guerres ne se gagnent pas avec des évacuations ».
L’esprit de Dunkerque.
De cette bataille émergera ce que l’on appellera ensuite : « L’esprit de Dunkerque » notamment dans les esprits alliés. L’expression symbolise un état d’esprit combattif et courageux par opposition à ce que l’on appelle « l’esprit de Munich » mêlant résignation et lâcheté résumé et résumé par Winston Churchill peu après la rencontre de Berchtesgaden, qui avait scellé le sort des Sudètes, de la façon suivante :
« Vous aviez le choix entre le déshonneur et la guerre. Vous avez choisi le déshonneur, et vous aurez la guerre ».
Cet état d’esprit galvanisera le moral des britanniques durant toute la guerre, notamment durant la bataille d’Angleterre et le Blitz. La nuée de petits bateaux évacuant les troupes à Dunkerque illustrant la volonté inextinguible de combattre jusqu’à la victoire.
La célébration des 70 ans.
Pour le 70e anniversaire de cet évènement, et comme tous les 5 ans, de nombreux bateaux feront le voyage entre Douvres et Dunkerque pour commémorer l’évènement. La ville de Dunkerque a édité une brochure spécifique décrivant les festivités organisées. On déplora toutefois le manque d’informations et d’enthousiasme du côté français alors que ces commémorations sont à la une de la presse britannique. Une bizarrerie française alors même que c’est la résistance d’unités de l’armée française qui a permis le succès de cette opération.
Je vous invite toutefois à vous rendre sur place puisque de nombreuses animations sont organisées à cette occasion notamment la visite de navires tels que le « Princess Elizabeth » ou le bâtiment français « Marne ».
Petit rappel historique.
Peu après l’invasion de la Pologne par l’Allemagne, la France et le Royaume-Uni déclarent la guerre à l’Allemagne dirigée par Hitler. Ce dernier occupé à battre les polonais n’avait laissé que quelques divisions sur la frontière Ouest. Alors que les généraux allemands craignaient que les forces franco-britanniques n’en profitent pour les attaquer, celles-ci stationnent l’arme au pied durant ce que l’on a appelé ensuite la « drôle de guerre ». La Pologne soumise et partagée avec les russes, les forces armées allemandes envahissent les pays nordiques comme le Danemark et la Norvège, avant d’attaquer la France. Tout comme durant la première guerre mondiale, les allemands décident de passer par la Belgique et de contourner la ligne Maginot. Pour franchir les Ardennes jugées infranchissables par les Français, les allemands utilisent… les routes tout simplement. Malgré des résistances sporadiques de la part de quelques unités belges et françaises, les forces allemandes contournent le gros des forces qui attirés par des opérations parachutistes en Belgique s’étaient avancées en territoire belge. Attiré dans un piège, leurs forces ralenties par les nombreux réfugiés venant des Pays-Bas et de Belgique, les armées franco-britanniques et belges sont pris par en tenaille par un coup de faucille des armées menées par Guderian qui atteint Abbeville coupant les armées en alliés en deux.
La poche de Dunkerque prend forme avant de se réduire progressivement.
Le 26 mai, la décision d’évacuer est prise. La Royal Navy réquisitionna tout ce qui flottait pour évacuer les troupes tandis que la RAF en sous-effectifs avait pour mission de couvrir l’évacuation. Le 29 mai, la poche est réduite à Dunkerque et quelques plages aux alentours. Hitler, contre toute attente demande à ses troupes d’attendre aux portes de la ville, espérant probablement s’allier avec les britanniques dans son offensive contre les communistes à l’est.
L’opération Dynamo.
L’organisation des opérations n’est pas aisée en raison de la difficulté à réunir rapidement un grand nombre de bateaux pour évacuer des effectifs importants coincés dans la poche. Il faut aussi éviter les obstacles dans la Manche afin de garantir la sécurité des évacués. La route la plus courte (route Z : 60 km) entre Douvres et Dunkerque est exclue car elle met les navires à portée de l’artillerie allemande. La plus longue (la route Y : 130km) aussi, car elle expose le flotte aux attaques de la marine allemande. C’est donc une route intermédiaire (route X : 80 km) qui est choisie mais il faut la déminer ce qui prend un certain temps avant que les premiers navires puissent l’emprunter. En dépit de toutes ces précautions, le danger vient des airs. Le 29 mai, la route est déminée mais 400 bombardiers protégés par 180 chasseurs Messerschmitt pilonnent la ville, les plages ainsi que les bâtiments de haute mer servant à évacuer les soldats piégés dans la poche. La météo défavorable à l’aviation aide à l’évacuation mais celle-ci reste difficile à réaliser.
Rapidement toutefois, les uns et les autres sont de plus en plus efficaces et les évacuations s‘accélèrent. Dans la nuit du 04 juin, les dernières évacuations ont lieu avant que les allemands ne prennent la ville. Au total, 338 226 soldats ont été évacués dont 123 095 français. La Wehrmacht capture toutefois environ 35 000 hommes qui étaient restés pour protéger l’évacuation de l’essentiel des forces alliés. Celles-ci laissent presque tout leur matériel militaire dans un état quasi-neuf, celui-ci n’ayant que peu servi. Récupérés par les allemands, les armes mais surtout l’artillerie furent par la suite réutilisées sur le front de l’est.
L’opération bien que démontrant l’échec de la campagne de Belgique et du début de celle de France est toutefois considérée comme un succès.
En évacuant un nombre conséquent de soldats en si peu de temps, les alliés ont probablement permis aussi le succès des campagnes de 1944 et 1945. Si les britanniques font part de leur soulagement, Winston Churchill, Premier ministre depuis le 10 mai 1940, se distingue par son analyse de la situation en déclarant : « les guerres ne se gagnent pas avec des évacuations ».
L’esprit de Dunkerque.
De cette bataille émergera ce que l’on appellera ensuite : « L’esprit de Dunkerque » notamment dans les esprits alliés. L’expression symbolise un état d’esprit combattif et courageux par opposition à ce que l’on appelle « l’esprit de Munich » mêlant résignation et lâcheté résumé et résumé par Winston Churchill peu après la rencontre de Berchtesgaden, qui avait scellé le sort des Sudètes, de la façon suivante :
« Vous aviez le choix entre le déshonneur et la guerre. Vous avez choisi le déshonneur, et vous aurez la guerre ».
Cet état d’esprit galvanisera le moral des britanniques durant toute la guerre, notamment durant la bataille d’Angleterre et le Blitz. La nuée de petits bateaux évacuant les troupes à Dunkerque illustrant la volonté inextinguible de combattre jusqu’à la victoire.
La célébration des 70 ans.
Pour le 70e anniversaire de cet évènement, et comme tous les 5 ans, de nombreux bateaux feront le voyage entre Douvres et Dunkerque pour commémorer l’évènement. La ville de Dunkerque a édité une brochure spécifique décrivant les festivités organisées. On déplora toutefois le manque d’informations et d’enthousiasme du côté français alors que ces commémorations sont à la une de la presse britannique. Une bizarrerie française alors même que c’est la résistance d’unités de l’armée française qui a permis le succès de cette opération.
Je vous invite toutefois à vous rendre sur place puisque de nombreuses animations sont organisées à cette occasion notamment la visite de navires tels que le « Princess Elizabeth » ou le bâtiment français « Marne ».
1 commentaire:
Bonjour,
Excellent billet, j'ai vraiment apprécié.
Merci
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