Ce vendredi, on fêtait le 70e anniversaire de l’appel lancé par le général de Gaulle sur les ondes de la BBC alors que l’on pressentait que le gouvernement dirigé par le maréchal Pétain allait demander l’armistice. Alors que Nicolas Sarkozy était occupé à Londres pour participer aux cérémonies de commémoration de cet évènement fondateur de la France libre, l’équipe de France venait, elle, de subir la veille une défaite plus que cuisante qui montrait sa faiblesse. Cette défaite, ou plutôt, cette déroute tant les mexicains sont apparus meilleurs que les français est significative de la pelle que la France s’est prise en pleine figure avec ce match.
« La France, une petite équipe ».
Les mots sont de Patrice Evra et sont le révélateur d’une réalité particulièrement crue : depuis 2006, la France est redevenue une petite équipe. Hormis en 2006, où, menée par Zinedine Zidane, la France était parvenue à se hisser jusqu’en finale, la France ne produit plus de jeu ou presque depuis que Raymond Domenech a accédé au poste de sélectionneur de l’équipe de France. Sans collectif, la France ne marque plus et est minée par les égos du sélectionneur et mais surtout des joueurs. Anelka ne respecte pas les consignes en restant à son poste et descend rejoindre les milieux. Ribéry qui a tout fait pour virer Gourcuff des titulaires, au lieu d’évoluer dans l’axe, joue à gauche. Govou, dont on se demande ce qu’il fout sur le terrain, ne joue pas. Et la défense qui avait tenu face à l’Uruguay était un vrai boulevard pour les joueurs mexicains.
Mexique, l’envie de jouer.
Les Mexicains savaient après leur match face à l’Afrique du Sud que la partie ne serait pas si facile face à la France. Du coup, ils ne se sont pas mis la pression et ont seulement insisté sur leur envie de jouer. Pour eux, l’essentiel était le plaisir de jouer ensemble. Et sur le terrain, cela s’est vu. La France littéralement minée par ses individualités ne formait tout simplement pas une équipe. Durant le match, la fine équipe de commentateurs de TF1 relevait que la France n’était qu’une mosaïque tandis que le Mexique était, lui, une vraie équipe. Mettant leur talent au service du collectif, les joueurs mexicains, moins bons sur le papier voir individuellement à ce que l’on était en droit d’attendre des joueurs de l’équipe de France, ont tout simplement joué au football, ensemble. Et on voyait bien qu’ils avaient du plaisir à jouer ensemble et à construire des actions ensemble, par opposition à une équipe de France complètement à la rue.
La responsabilité de la FFF.
Mais comme le souligne Erwan Le Duc dans son article publié dans « Le Monde », la responsabilité est aussi celle de la fédération qui comme en 2002, s’est laissée grisée par le succès après la finale de 2006 après une épopée qui doit beaucoup à Zinedine Zidane et aux cadres de 1998. Aussi, après la déroute lors de l’Euro 2008 en Suisse et en Autriche où l’équipe de France avait fini 4e de son groupe avec un nul, deux défaites et un seul but marqué. Suite à ce retour précipité en France, nombreuses sont les voix qui se sont faites entendre pour demander le changement du sélectionneur.
Mais la Fédération française de football et plus particulièrement son président Jean-Pierre ont insisté pour maintenir le sélectionneur à son poste malgré des résultats catastrophiques qui auraient conduit n’importe quel autre entraîneur vers la porte. Mais voilà , la riche Fédération française de football est aussi très pingre et ne voulait pas allonger la monnaie. On aurait tendance à l’oublier mais LA raison qui explique le maintien de Raymond Domenech est le contrat qu’il a signé avec la FFF. Ce contrat, signé en 2004, courait jusqu’en 2010 après la Coupe du monde en Afrique du Sud. Et comme tout contrat à durée déterminée, il comportait une clause pécuniaire applicable en cas de rupture anticipée. Clause dont le montant était supérieur au million d’euros. La FFF ne voulant pas payer comme elle avait dû le faire pour Roger Lemerre. Ainsi, celui qui déclarait en 2004 : « Ne rien changer, ne rien tenter conduirait à monter directement à l'échafaud. Il faut changer les habitudes et donc il faut changer les gens. L'équipe de France n'appartient à personne.» ferait bien de se rappeler ces quelques mots alors même qu’après l’Euro 2008 et pour la Coupe du monde 2010, les quelques changements quand il y en a eu, lui ont été imposés dans la douleur par les joueurs.
Conclusion.
La phase éliminatoire et les difficultés qu’a eues l’équipe de France pour se qualifier résume parfaitement l’incapacité de la France à jouer collectivement, ce sport d’équipe qu’est le football. A ce titre, le changement de sélectionneur avec l’entrée de Laurent Blanc au poste de sélectionneur ne sera pas du luxe. L’entraîneur bordelais connu pour sa rigueur et la modestie avec laquelle il a construit le collectif girondin pour le faire triompher aura fort à faire, notamment en mettant au pas des joueurs qui portent bien mal leur nom.
En attendant, la France si elle n’est pas éliminée, a déjà un bon pied dans l’avion vers Paris. Et il serait bon que la sélection tricolore ne frise pas le ridicule en perdant contre les Bafana bafana, sélection organisatrice la plus faible depuis la Coupe du monde existe.
vendredi 18 juin 2010
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