Lors de son élection, Nicolas Sarkozy, en lançant le Grenelle de l'environnement semblait avoir pris conscience de l'importance de changer de modèle économique en intégrant les différents aspects environnementaux.
Les défaites successives de la droite, aux européennes, mais surtout aux régionales ont montré qu'il ne s'agissait pour lui que d'une thématique électorale. Si pour se faire élire, il faut parler d'environnement; Nicolas Sarkozy parle environnement. S'il faut parler sécurité, il parlera sécurité comme il l'a fait à Grenoble.
L'environnement, un thème poids-lourds.
La loi « Grenelle 2 » voté, puis publiée au Journal officiel le 12 juillet 2010, il semble bien que l'environnement ait été enterré sous une grosse pile de pneus. En avril dernier, le gouvernement annonçait que les poids-lourds de 44 tonnes allaient être autorisés pour le transport de produits agro-alimentaires et de fruits et légumes. Vendredi, on apprenait par le quotidien « La Tribune » qu'un décret sur le sujet était actuellement en préparation au Conseil d'État.
Présentée comme une mesure visant à préserver l'environnement, elle est en réalité tout son contraire. Au lieu de réduire le nombre de camions de fort tonnage sur les routes de France, elle va accroître leur productivité donc leur rendement donc rendre le transport routier encore plus attractif. Anticipant les critiques le gouvernement a tenu à préciser que cette mesure ne s'appliquerait qu'au transport des fruits et légumes jusqu'à leur lieu de première transformation.
Sage précaution, mais qui, en réalité ne change rien au problème.
«Allez, chauffe Marcel ! »
En réalité, en accédant aux demandes des producteurs, le gouvernement a ouvert la boîte de Pandore. Si on peut comprendre que les exploitants agricoles, soumis à une forte pression par les centrales d'achat, refusent de voir pourrir leurs récoltes sur place; on comprend moins l'idée d'encourager le transport routier. Cette mesure va, en effet à l'encontre de la directive dite « Paquet Climat-Énergie » votée en avril 2009 par le Parlement européen et complétée juste avant le sommet de Copenhague par un compromis entre les parlementaires européens et le Conseil de l'Union Européenne qui précise qu'il convient de diminuer la consommation d'énergies fossiles dans le secteur des transports et à adopter des mesures pour réduire le recours au transport routier.
Loin de remplir cet objectif, le gouvernement va, au contraire, inciter les groupements de camionneurs à demander l'élargissement de ce décret autorisant la circulation de ces super-camions. A la clé, 10% de productivité en plus. Mais aussi et surtout, une dégradation accélérée du réseau routier aimablement transféré par l'État aux collectivités locales. Parmi les autres dommages qui ne manqueront pas d'accélérer l'usure des réseaux, l'augmentation considérable du prix des autoroutes.
Celle-ci est tellement forte que ce poste est maintenant supérieur au coût du carburant utilisé pour parcourir la distance; et donc, un transfert vers les nationales et départementales. N'oublions pas non plus, les inévitables accidents dans les villes et villages de France et de Navarre traversés à toute vitesse par ces poids-lourds.
Conclusion.
Au final, on peut s'attendre à une forte augmentation du coût social et économique de cette mesure. Contraire aux engagements pris dans les lois Grenelle 1 et 2, contraire au droit communautaire, l'adoption d'un tel décret est uniquement une mesure électoraliste. Une mesure de poids que les français paieront au prix fort.
dimanche 22 août 2010
Environnement. Sarkozy en fait des tonnes.
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Grenelle II
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