Il pouvait le faire. C'était son leit-motiv : "Yes we can !" and he does.
L'élection de Barack Obama marque un tournant dans la politique américaine et dans l'approche vis-à-vis du reste du monde. Barack Obama est le symbole de l'arrivée d'une nouvelle génération politique au pouvoir devant le symbole de l'élection d'un noir comme président.
Les américains en avaient marre de Bush qui les a conduit dans le mur avec une politique économique désastreuse, ceci conjugué aux errements de la campagne de John Mc Cain qui avait suspendu sa campagne pour s'occuper de la crise et qui n'a rien proposé de neuf.
Les raisons d'un succès.
Contrairement à ce qu'on lui avait proposé au début, Barack Obama a fait campagne dans tous les États au lieu de se concentrer sur quelques États, cette stratégie combiné à une excellente utilisation du web pour transformer des supporters en "volontaires" actifs sur le terrain expliquent ce succès. La volonté d'un rééquilibrage après les excès de la présidence Bush a beaucoup pesé et ne nous en cachons pas la crise a beaucoup aidé Barack Obama. Même si les démocrates évitent de le dire ouvertement cette crise économique a permis à Obama de se différencier nettement de son adversaire qui ne trouvait pas vraiment de solution que de dire d'Obama que c'était un socialiste (une insulte aux États-Unis !), ce qui ne manque pas de sel lorsque l'on sait que Bush a nationalisé de fait plusieurs banques et l'assureur AIG (le plus gros du monde), d'en faire des tonnes du côté du patriotisme, et surtout le coup de "Joe le plombier" qui ne s'appelle pas Joe, n'est pas plombier, et aurait été largement bénéficiaire du plan économique d'Obama alors que Mc Cain disait le contraire.
Autre élément : Sarah Palin.
Si au début, elle a pu apparaître comme un joli coup. Mc Cain a dû faire avec son inexpérience patenté en matière de politique étrangère et de défense. Ce choix a aussi conduit des électeurs républicains dans les bras des démocrates, Sarah Palin apparaissant comme un choix caricatural pour s'attirer le soutien des évangélistes américains. Nombre de partisans républicains ont refusé de voter "pour cette bigotte intégriste". L'effet boomerang en fait !
Ce qu'il reste à faire.
Si Barack Obama a gagné la présidence et remporter les chambres, reste à savoir précisément quelle sera l'étendue de sa majorité. Si les démocrates arrivent à obtenir 60 sièges au Sénat, il pourront passer par dessus la procédure de "filibuster" qui permet à 40 sénateurs d'empêcher qu'un projet soit soumis au vote ce qui a été le cas du "Hillarycare" sous la présidence Clinton.
Tout n'est pas encore fait, même si le plus dur a été réalisé.
Quelles conséquences pour nous européens ?
Ne nous trompons pas ! Si l'élection d'un grand changement dans la politique américaine intérieure, ce n'est pas pour autant la révolution. Ceci est d'autant plus visible pour la politique étrangère des États-Unis. Pour l'Irak, aucun calendrier de retrait n'est prévu. Pour l'Afghanistan, Obama souhaite comme son prédecesseur une augmentation du nombre de soldats européens présents là-bas alors même que la négociation avec le front hétéroclite des talibans, il convient de diviser ce front en ralliant les nationalistes au processus démocratique en Afghanistan ce que ne souhaite pas Obama.
Les États-Unis veulent toujours installer des batteries antimissiles et des bases militaires en Europe de l'Est et le soutien à Israël est toujours sans faille.
La question qui se pose maintenant est de savoir si Obama saura se détacher des Américains pour agir de façon pragmatique.
Pour résumer, si Obama sait parler aux européens, il ne pense pas pour autant européen et reste avant tout un américain qui fera passer les intérêts nationaux avant tout.
mercredi 5 novembre 2008
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