Riposte graduée ? - La Quadrature du Net

mardi 7 juillet 2009

Conseil national du MoDem. Compte-rendu détaillé.

Je vous l’avais promis, voici une analyse détaillée du Conseil national du 04 Juillet dernier. Ce billet, contrairement au précédent, ne vise pas à être une synthèse mais plutôt à voir précisément comment cela s’est passé et à y apporter un commentaire et vers quoi les décisions prises nous amènent.


Le contexte.
En premier lieu, il me semble important de revenir sur le contexte général dans lequel s’est tenu ce Conseil national. Après la défaite des européennes, un bureau exécutif s’est réuni le mardi suivant qui a décidé d’ouvrir plus largement le bureau exécutif pour permettre une plus grande collégialité, mais le vrai test était le Conseil national prévu pour prendre les décisions qui s’imposaient après cette nouvelle défaite électorale. Entre les deux, de nombreuses initiatives pour suggérer des changements se sont manifestées. Celles-ci dont le nombre oscille entre 150 et 200 ont proposé des choses plus ou moins innovantes.

Les initiatives les plus connues sont celles de la Fabrique d’idées, de Générations engagées mais surtout celle des Promoteurs. Christophe Ginisty avait comme beaucoup d’autres, remarqué l’importance de cette énième défaite électorale et compris dès le 07 Juin au soir l’importance de vite se relever et de prendre les mesures qui s’imposaient. J’en avais parlé avec lui, il fallait réagir vite. C’est ce qu’il a fait en lançant les Promoteurs. Si je n’ai pas approuvé le format de la lettre ouverte et même si je ne partageais pas tout ce qu’elle contenait, j’ai toutefois été parmi ses premiers signataires car j’ai estimé que nous devions réagir vite et fort. En lançant sa lettre ouverte, Christophe savait très bien les risques qu’il prenait, notamment en faisant passer l’information auprès des médias. Mais sans cet impact médiatique, je pense que cette initiative n’aurait pas autant pesé. Reprise par la presse écrite hebdomadaire et quotidienne, satirique (le Canard enchaîné, Siné Hebdo) ainsi que par Nicolas Canteloup et les Guignols de l’info, et même par la télévision avec un passage sur Public Sénat ; cette initiative a fait beaucoup de bruit mais a en même temps tendu les relations entre Christophe Ginisty et Marielle de Sarnez/François Bayrou mais aussi entre certains signataires et leur fédération.

C’est donc dans une atmosphère lourde que s’annonçait ce Conseil national car dans les fédérations, la colère grondait. Les consultations locales voulues par le bureau exécutif ont fait remonter le ressentiment de militants qui pour certains en avaient gros sur le cœur.


Le Conseil national.
Des conditions spéciales.
Il faut d’abord préciser que matériellement, ce Conseil national s’organisait selon des modalités un peu spéciales. Filtrage à l’entrée avec remise d’autocollant nominatif à chaque conseiller national, filtrage qui était d’ailleurs mal organisé car cela l’on mettait un certain temps pour rentrer. Mais surtout une chaleur étouffante ! Pour ceux qui connaissent un peu l’amphithéâtre Lecanuet du « 133bis, rue de l’Université », la chaleur y est déjà importante mais avec la température extérieure de ce samedi (plus de 33°), la chaleur à l’intérieur était réellement étouffante d’abord par le nombre conséquent de conseillers nationaux présents mais surtout après l’annonce par François Bayrou en début de conseil que la climatisation était en panne. Climat chaud matériellement, climat chaud dans les échanges comme on a pu le constater ensuite.

Ordre du jour.
Le programme était prévu en deux étapes, un bilan sur les élections européennes et les réactions locales dans un 1er temps, puis une 2e étape sur les régionales et les évènements à venir.


1ière partie. Le bilan des élections européennes.
Cela m’a un peu étonné, c’est François Bayrou qui a fait le bilan des européennes. A l’évidence, il a eu sa part de responsabilité dans la défaite qui a été la nôtre mais tout de même, c’est Marielle de Sarnez qui avait la responsabilité de diriger cette campagne des élections européennes au niveau national, et je pense que c’est elle qui devait tirer le bilan de cette campagne comme l’a souligné plus tard Christophe Ginisty en fin de Conseil national. François Bayrou reconnaît des erreurs et des leçons à en tirer.

Les erreurs et les leçons à en tirer.
François Bayrou reconnaît des erreurs mais en oublient pas un certain nombre. D’ailleurs, il aurait été bon d’entendre Marielle de Sarnez qui s’est faite particulièrement discrète lors de ce Conseil national. Les critiques ont fusé de part et d’autre mais j’ai trouvé dans l’ensemble que ce conseil national manquait un peu de vigueur. Didier Bariani a fait des interventions utiles insistant notamment sur la nécessité pour le MoDem de proposer un projet réellement différent qui ne se limite pas à une opposition systématique au président de la République.

Il tire quelques leçons comme la nécessité d’une cellule de veille de l’actualité ce dont de nombreuses personnes lui avaient fait part de l’urgence bien avant les élections européennes.


La logistique.
Les conseillers nationaux ont relevé l’importance des problèmes logistiques qui ont passé sous silence par François Bayrou, mais sur lesquels Marielle de Sarnez aurait pu intervenir. Parmi ces problèmes logistiques, le problème des tracts et affiches arrivés trop tard a été le plus récurrent. Ces problèmes de livraison et de délais ne laissant pas le temps suffisant de tout distribuer, cela a été vu comme un gaspillage alors que de nombreux candidats remboursent encore des crédits pour les campagnes précédentes.

L’histoire nous enseigne l’importance de cet aspect. Lors de la 2nde guerre mondiale, pour un Marine envoyé au front combattre, il fallait environ 10 personnes pour l’équiper, le nourrir, le transporter sur le front, le soigner s’il se blessait. Un combattant pour 10 personnes dans la logistique et la production, voilà une proportion sur laquelle méditer. De l’autre côté, les japonais avaient volontairement et totalement négligé la logistique ce qui explique la rapidité de leur effondrement dans les domaines aérien et maritime. Sans vouloir en arriver à ce point, les conseillers nationaux ont surtout insisté sur ce point qui a empêché une action militante pleinement efficace.


L’environnement.
Sur l’environnement, ça été le point le moins mentionné alors que pourtant c’est un des plus important. Alors que j’avais moi-même averti l’équipe de Marielle de Sarnez sur le fait que l’environnement allait être une thématique majeure de la campagne européenne à venir en Janvier et Février 2009 soit près de 4 mois avant le jour de l’élection, mes avertissements sont tombés dans l’oreille de sourds. Pourtant comme l’a souligné aussi à de multiples reprises Corinne Lepage, l’environnement doit être au cœur de notre projet politique. François Bayrou n’a toujours pas compris l’importance de cet enjeu. Pour lui, l’environnement est important mais pas autant que suggéré par Corinne Lepage. Ce n’est qu’un sujet parmi d’autres et il juge que le social avec notamment la croissance des inégalités. Mais c’est précisément là qu’il se trompe car ainsi que l’a répété Corinne Lepage, le volet emploi et social du développement durable est très souvent oublié par les personnalités politiques et le président de notre mouvement n’y fait pas exception.


Le travail de terrain.
Sur ce point, alors que les divers conseillers nationaux avaient souligné l’implication militante importante qui n’avaient pu contrebalancer le retard d’arrivée des tracts sur le terrain. Les présidents de fédérations qui avaient aussi la casquette de conseillers nationaux insistait pour que l’on donne aux mouvements départementaux des moyens pour fonctionner et ont insisté pour certains sur le surdimensionnement en termes de quantité de tracts qui ne pouvaient être absorbé par leur force militante somme tout relativement limitée, notamment avec les vagues successives de départ de militants depuis la création du MoDem.


2e partie. Les régionales et l’avenir de notre mouvement.
Après quelques questions pour clore le débat sur le bilan des élections européennes, la 2e partie a enfin été abordée après presque 2h de débat, toujours dans une chaleur absolument énorme à tel point que des bouteilles d’eau ont été distribuées aux conseillers nationaux pour leur permettre de continuer à suivre.
Revenant sur l’abstention lors des élections européennes, François Bayrou a fait une vraie annonce, la première depuis le début du Conseil national. Après réflexion, il a retenu l’idée d’organiser des primaires pour le choix des candidats lors des prochaines élections régionales.

Marielle de Sarnez a ensuite pris la parole pour dire que Guy Verhofstadt avait été élu président de l’ADLE au Parlement européen et a insisté sur le rôle et le poids des députés français dans celle-ci. Il faudrait dire à Marielle de Sarnez qu’en étant 6 députés sur 84, on est loin d’avoir la taille critique pour peser et ce n’est pas les députés français qui ont pesé mais les députés scandinaves et des pays baltes ainsi que de la Roumanie qui ont fait la décision. Marielle de Sarnez a aussi noté que l’ADLE restait le 3e groupe au Parlement européen et proposé l’organisation d’un congrès programmatique.

Corinne Lepage a, elle, insisté sur la valorisation du travail des commissions qui produisent un travail important. Elle a aussi invité à ouvrir le MoDem à la société civile pour mieux prendre en compte les attentes de nos concitoyens. Un trait de clairvoyance dans un océan de brouillard, ça faisait du bien.
Plus généralement, dans cette 2e partie beaucoup ont insisté sur la nécessité de revenir aux fondamentaux et d’aérer les structures du parti. La question de l’existence de CAP 21 comme potentiel vecteur de division a beaucoup préoccupé le Conseil national et Corinne Lepage est intervenu sur le sujet pour préciser que CAP 21 existait jusqu’en 2010 selon les statuts du MoDem.

Jean-Luc Bennahmias a lui précisé que le MoDem n’était pas un parti de courants, ajoutant que c’est aussi pour cela que de nombreuses personnes avaient rejoint le MoDem dont lui-même. Il a plaidé pour procédure unique précise pour les primaires afin de permettre une ouverture aux sympathisants pour éviter que le MoDem ne se referme et ne tombe dans les travers des partis politiques traditionnels.
Posant la question de savoir « Qui on présente et qui on représente ? », Jean-Luc Bennahmias a insisté lourdement sur la nécessité de « s’ouvrir vers l’EX-TÉ-RIEUR » et de conclure qu’il fallait éviter de toucher en permanence aux statuts au risque de tomber dans la procédure à n’en plus finir.

Jean-Marie Vanlerenberghe (JMV), vice-président chargé de l’organisation, a alors tenu à formuler une réponse. Ce qu’il a dit m’a réellement choqué car cela montrait un manque de considération envers les militants d’un côté et une absence de clairvoyance d’un autre côté. Sur l’arrivée tardive des tracts, il a redit ce qu’il avait dit avant. A savoir que les tracts avaient été imprimés en temps et en heures, mais bon entre l’impression et l’acheminement dans les fédérations, force est de constater qu’il y a eu un important décalage. Sur le manque de militants pour distribuer les tracts, JMV n’a pas parlé du nombre trop important de tracts différents, mais a insisté sur le fait que les mouvements départementaux n’avaient pas tout fait pour que les choses se passent bien.

Insistant sur le fait qu’au niveau local, les mouvements départementaux doivent prendre aussi leur part de responsabilité, il a enchaîné sur le fait que le manque de militants peut être comblé par des campagnes d’adhésion. Là, ceci m’a particulièrement énervé. Au pire, c’est de l’inconscience ce qui est inquiétant de la part du vice-président chargé de l’organisation de notre mouvement. Au mieux, de l’ignorance ce qui n’est pas plus rassurant. Au point où nous en sommes, il ne s’agit de faire adhérer mais de retenir nos militants dont beaucoup avaient des qualités recherchées nous ont quitté à cause du manque de collégialité ou encore de luttes internes dans les fédérations. Bref, une intervention déplacée vu l’engagement colossal sur le terrain de la part des militants.


Christophe Ginisty est alors intervenu pour noter le manque de propositions concrètes faites jusqu’ici. Se disant assez déçu du manque de concret, il a regretté que Marielle de Sarnez n’ait pas fait elle-même le « bilan post-mortem » des élections européennes alors que c’est elle qui était en charge de ces élections européennes. Christophe a aussi pointé l’absence dans les propos des commissions Europe qui ont fait un travail important en vue d’élaborer le programme pour les élections européennes mais surtout l’absence de valorisation des talents qui étaient contenus. Sur les primaires, qui étaient jusqu’à ce moment, la seule véritable proposition concrète, il a trouvé l’idée bonne quoique dangereuse si la méthode n’est pas arrêtée avant les universités d’été car dans ce cas, certaines personnes seraient tentés de pousser leur candidature en dehors de tout cadre.
Suite à cette intervention, il s’en est suivi divers échanges entre François Bayrou et Christophe Ginisty. Le 1er reprochant au 2nd d’avoir utilisé le procédé de la lettre et mettant en cause son rôle comme personne chargé du numérique au sein du Mouvement démocrate. Sur ce point, il faut préciser que Christophe a régulièrement été court-circuité notamment pour le site de campagne des européennes où en parallèle de ce qu’il développait avec une équipe de militants, le MoDem a engagé et payé une agence web pour pondre, l’horreur qui nous a servi de site de campagne. Quand on voit le résultat, on voit clairement que c’était mal fichu, moche, peu agréable à consulter. J’avais pourtant prévenu l’équipe de Marielle de Sarnez bien avant les élections sur ce point.


Après quelques interventions, François Bayrou est passé aux annonces avec l’élargissement du comité exécutif insistant que les annonces qu’il faisait prenaient en compte entre 150 et 200 textes de propositions.
Il a notamment proposé de régler le problème des dissensions internes par un renforcement des structures de médiation ou encore le problème de la clé de partage des dons fléchés.

Céline Alléaume a elle proposé que des contrats d’objectifs lient le national et les mouvements départementaux. Une bonne idée qui mérite d’être creusée.


A la suite de ces interventions, diverses propositions concrètes ont été mises au vote et les positions minoritaires expliquées. J’y reviendrai en détail dans un article ultérieur. Pour finir, la confiance a été renouvelée à François Bayrou en tant que président du MoDem. Les participants à ce conseil national ont ensuite pu profiter de l’air extérieur plus respirable. François Bayrou et Corinne Lepage se sont eux, dirigés vers un table afin de tenir une conférence de presse.

8 commentaires:

Jacques-Henri a dit…

Bonjour Orange,

Quelques corrections, et pas des moindres :

1/ le déroulé du CN est correct, mais ce n'est pas celui qui avait été prévu. Mais alors pas du tout...

Et les "communications" de JMVL qui devaient être le cœur de la seconde moitié étaient tellement en décalage, que quand ce dernier a voulu commencer à les lire, c'est François qui y a mis un terme en le rabrouant ((il était pourtant son "porteur d'eau"...)).

2/ il y a eu d'autres initiatives dont celle des français de l'étranger (MDFE) que le siège à cherché à étouffer (cf le mail de JMVL aux présidents de fédés...).

Ce ne sont pas toujours les plus visibles qui marchent le mieux ou ont le plus d'influence...

3/ la variable environnementale est secondaire par rapport au changement de modèle de développement, *et* par rapport au problème de la pauvreté. Pour les élections, les motivations étaient clairement ailleurs.

Corinne Lepage a clairement repris ce point lors du congrès de Cap21. Et même François Bayrou qui n'est pas mon plus grand fan semble aller dans ce sens... tant mieux. Exit le "vote apolitique"...

Le véritable enjeu sera de se "connecter" aux français... Wait and see !!

4/ la question de Cap21 *et* de l'UDF ont été abordés, et c'est François Bayrou, qui est venu soutenir Corinne Lepage à ce sujet.

Il a d'ailleurs profité de l'occasion pour annoncer la tenue d'un congrès de l'UDF cet automne !!

5/ sur les régionales, la proposition de François Bayrou de faire voter les militants était clairement une manœuvre.

La proposition maximaliste a accouché d'une souris qui ne pourra pas être mise en œuvre. Est-ce bien sérieux ? Pas très constructif.

6/ il y a un autre point important passé sous silence : l'exaspération générale des militants d'être tenus à l'écart.

Tenus à l'écart lors des déplacements en province où les consignes *explicites* sont de ne pas prévenir les militants...

Tenus à l'écart lors des déplacements qui leurs sont consacrés, on ne compte plus les séances de dédicace annulés...

Enfin, quand il a demandé à ce qu'on le lâche, il était manifeste qu'il prenait les conseillers nationaux pour de simples militants, à peine améliorés, et c'est mal passé !!

===

L'occasion a été ratée de désamorcer la crise, on a préféré reporter les décisions à plus tard, les UR pour l'essentiel, sans rien régler. Et c'est *très* dangereux.

Florian Chiron a dit…

Merci pour ton compte-rendu qui me semble assez fidèle.
Les corrections de Jacques-Henri sont aussi assez judicieuses.
Je retiens du CN que les chefs ont fait un certain mea culpa et ont envie de changer quelques choses. A voir comment cela évolue.
De toutes facons, comme on se dit entre adhérents en Allemagne, une carte MoDem, ca peut toujours se renvoyer si on n'est pas contents.
De toute évidence, c'est la dernière chance qu'a le MoDem pour bouger.

Sylvain Canet a dit…

Bon CR, complet qui permet aux absents d'en savoir un peu plus.
Les précisions de Jacques-Henri sont en effet utiles.
(Fais moi parvenir ton adresse mail afin que je t'envoie une photo ; Par "Contact" sur mon blog)
Amitiés,
Sylvain Canet

Pierre a dit…

Merci l'Orange pressé pour ce compte-rendu supplémentaire, tout se complète et tout se tient finalement.

Un mot sur « l'environnement ». La question n'est pas tant de savoir si le développement soutenable est au cœur du projet démocrate, ce que personne ne conteste au demeurant, même si chacun utilise ses mots pour le dire. Corinne Lepage est la première à rappeler chaque fois, que le développement durable ne se réduit pas aux questions environnementales.
Mais en l'occurrence, il s'agissait d'élections européennes. Et l'opinion publique européenne, si elle existe, en France en tout cas, a parfaitement compris que les questions environnementales étaient une compétence privilégiée du Parlement européen... Voilà tout ! Europe Écologie l'avait parfaitement compris, nous aurions du le comprendre nous aussi, et en tirer les conséquences sur notre programme européen ! Car franchement, sur ce thème, avec des pointures comme Corinne, Jean-Luc et Yann, ont aurait pu faire bien mieux que l'Auberge espagnole d'EE et de la sensibilisation basique sur le thème La Terre vue du Ciel...
Encore fallait-il mettre cette compétence éminemment européenne au cœur de notre projet. C'est une occasion manquée et je suis pas sûr qu'on en ait vraiment tiré la leçon...

Orange pressé a dit…

@ Jacques-Henri :
Tout d’abord, si à l’origine, je voulais faire de ce billet une analyse poussée, j’ai du revoir mes ambitions à la lumière de la longueur de celui-ci. Le compte-rendu détaillé faisait près de 5 pages sous Word donc pour ne pas décourager les lecteurs, j’ai fait une analyse sommaire que je compte pousser plus avant dans l’analyse des 9 engagements. Cela dit, je reviens sur ton commentaire.

1- Oui, effectivement, ce n’est pas ce qui a été prévu. Par souci de clarté, j’ai préféré renvoyer à l’ordre du jour initial qui a été largement diffusé pour les personnes intéressées mais j’ai gardé le déroulé ainsi qu’il s’est passé. JMV, je commence à bien le connaître puisque nous avons la joie de travailler avec lui localement et qu’il y a quelques frictions avec un de ses partisans qui est notre élu dans la plus grosse ville de notre section. Effectivement, c’était complètement hors-sujet et blessant pour les militants. Ayant extrêmement investi dans cette campagne avec ma section, j’ai très mal pris ses réflexions.

2- Oui, les initiatives des français de l’étranger sont bonnes mais je n’ai pas réussi à les avoir, j’ai seulement eu quelques échos. D’ailleurs, si tu peux me les communiquer… Ensuite, c’est vrai que parfois ce qui est le plus efficace n’est pas forcément le plus visible. J’en suis un exemple par mes multiples travaux et initiatives.

3- Pas d’accord du tout ! Au contraire, c’est l’environnement qui est au cœur du changement de modèle de société. Ce n’est pas une variable. Le développement durable, ce n’est pas seulement l’environnement mais aussi le social avec le respect des différentes agricultures, une juste rémunération des agriculteurs, une gestion avisée des ressources naturelles. Sur ce point, tu te trompes.

4- La question de CAP 21 et de l’UDF n’était pas le cœur du sujet. Si cela méritait clarification, cela ne méritait pas toutefois un traitement de la question si important que cela. C’est pourquoi je n’ai fait que mentionner le sujet.

5- Bien que la proposition était une manœuvre. Dans l’état actuel des choses, ce ne serait qu’un vote de façade. Je l’ai compris quand il a dit que les modalités seraient précisées à l’UR. Comme le dit le proverbe, « Pour enterrer un projet, on créé une commission ».

6- Effectivement, le sujet de l’exaspération des militants a été évacué mais la tonalité de mon compte-rendu montre bien que le climat général était marqué par ce ras-le-bol général qui conduit à une hémorragie au niveau militant, ce qui selon moi montre que les propos de JMV étaient complètement déplacés.
Qu’on le laisse tranquille le dimanche est compréhensible, qu’il manifeste de tenir à l’écart les militants et les « cadres » dont les conseillers nationaux font parti est nettement plus inquiétant.

7- L’occasion n’est pas totalement ratée. Il y a eu des avancées alors que je pensais que nous n’allions pas progresser voir même reculer. Certes, il y a beaucoup à faire mais il ne faut pas jeter le bébé avec l’eau du bain. Le danger est toutefois encore présent car on s’est arrêté au milieu du gué. Reste à voir ce qui sera décidé lors du bureau exécutif d’aujourd’hui.

Orange pressé a dit…

@ Florian :
Déjà, très content de t’avoir vu, ça fait de voir les gens avec qui on élabore des projets, on travaille et on discute régulièrement.
D’accord avec toi, il a eu une certaine prise de conscience de la part des chefs. Mais pour moi, le plus inquiétant est l’attitude de Marielle de Sarnez qui somme toute s’est assez peu remise en cause voir pas du tout, et celle de JMV, franchement inquiétante. Je partage aussi ton constat, soit on évolue soit on meurt. Comme on le disait dans l’Antiquité : « La victoire ou la mort ».

@ Sylvain :
Merci. Jacques-Henri porte une analyse plus poussée que celle que j’ai inclus dans cet article. Comme je l’ai mentionné, j’ai dû, face à la longueur du compte-rendu, reporter mon analyse poussée dans l’analyse des 9 engagements votés en Conseil national.
(Je l’avais fait par message direct sur Twitter, mais je vais te la redonner).

@ Pierre :
Comme je l’ai mentionné à plusieurs reprises, j’ai prévenu très amont de l’importance de cette question. Je basais d’ailleurs mon discours de campagne sur ce sujet. Le problème est que dans les tracts et dans notre communication, cet enjeu n’était pas clairement identifiable noyé sous des tonnes de propositions.
Europe-Écologie connaissait ses faiblesses à savoir une force militante faible. Ils ont agit en conséquence en misant tout sur Daniel Cohn-Bendit et Éva Joly, en mettant le paquet sur le net et en organisant des coups de comm’. En quelque sorte, ils ont parfaitement compris et réutiliser les méthodes de campagne numérique d’Obama et ça a marché. Nous avons-nous négligé la communication nationale et tout concentré sur François Bayrou qui n’était même pas candidat, on l’a payé cher. Ajoutons aussi que Marielle de Sarnez n’a pas joué son rôle de locomotive en Ile de France contrairement au duo d’Europe-Écologie précédemment cité.

Christelle de Crémiers a dit…

Merci Orange pour ce compte-rendu vivant et argumenté. On attend avec impatience l'analyse commentée des dispositions !

GuiGrou a dit…

C'est Bayrou la plaie du MoDem... et il ne tardera pas à nous le prouver!