Riposte graduée ? - La Quadrature du Net

dimanche 3 janvier 2010

Voeux présidentiels. Les réactions.

Peu après les vœux du président de la République, les journalistes sont allé recueillir les réactions de principaux partis politiques. Du côté d’i>Télé, chaîne à partir de laquelle, j’ai pu retranscrire l’essentiel des réactions, c’est Jean-Luc Bennahmias (député européen et vice-président du MoDem) qui a inauguré la série avant d’être suivi par Benoît Hamon (porte-parole du PS) avant que la soirée ne se clôture sur les propos de Dominique Paillé (porte-parole et député UMP).

Dominique Paillé (député et porte-parole de l'UMP).
« [Le président a été] chaleureux et convaincant. Il a dressé un constat de rassembleur.
[Avec une] année 2009 somme toute positive. Il a appelé tous les français à travailler ensemble. Il a dressé des priorités concernant notamment notre système social. »

Après avoir écouté les vœux du président de la République et la réaction de Dominique Paillé, on a l’impression d’une certaine cacophonie entre le président et son parti qui se veut plus sarkozyte que Nicolas Sarkozy lui-même. En effet, si le président a parlé d’une année difficile mais avec des aspects positifs, le porte-parole de l’UMP est allé plus loin dans la « positive attitude » en déclarant carrément que l’année 2009 avait été positive. L’on peut que l’année 2009 a été positive pour les centaines de milliers nouveaux chômeurs qui ont maintenant beaucoup de temps libre pour s’adonner à leur passion qu’est la recherche d’emploi !


Benoît Hamon (porte-parole du Parti socialiste).
« J’ai eu le sentiment d’un exercice assez convenu. Une autocélébration un président très déconnecté de la réalité de ce que les français vivent. »

Sur la taxe carbone : « Nous avons une proposition : la contribution climat-énergie qui ne soit pas injuste, qui mette à contribution les entreprises qui polluent. »

Sur les réformes de 2010 : « S’il fait la réforme des retraites avec la méthode qu’il a utilisé avant, les cotisations et la durée de cotisation vont augmenter. »

2010, année du renouveau pour le PS ?
« On va repartir à la conquête ou la reconquête.
Nicolas Sarkozy isole les français. Il existe des solutions pour résoudre les problèmes des français et notre président leur tourne le dos. »

Les propos de Benoît Hamon n’étaient pas inintéressants. Soulignant les contradictions et les vues plutôt partiales de la réalité par notre président, le porte-parole du Parti socialiste a eu tendance à attribuer au seul parti socialiste, la proposition d’une contribution climat-énergie plus englobante. En réalité, cette appellation est celle de la « taxe carbone » qui a été censurée dans la version présentée dans le projet de loi de finances pour 2010. L’appropriation par le PS de cette appellation est donc abusive.

Tout aussi excessive est l’attribution au seul mérite socialiste d’une contribution plus large recouvrant non seulement les particuliers mais aussi les entreprises ou l’électricité. Le principe d’une telle imposition est commun à tous les partis d’opposition et le point d’achoppement consiste surtout les dispositifs de redistribution de la taxe. Plutôt orienté vers les classes populaires pour le PS, plutôt orienté vers les énergies renouvelables et les aides pour réduire l’empreinte écologique des bâtiments existants en favorisant les économies d’énergie pour Europe-Écologie et le MoDem.


Jean-Luc Bennahmias (député européen et vice-président du MoDem).
« J’ai grandement l’impression que l’on ne vit pas dans le même pays.
La situation de le France est totalement déstabilisée. [On présente] des réformes que sont en fait de la régression.
« J’entends un discours assez plat. On sent Nicolas Sarkozy un peu déstabilisé. Il y a besoin dans ce pays de redonner du sens à la vie sociale. »
« Je n’ai pas entendu cela. »

Les propos de Jean-Luc Bennahmias plus courts que ceux de Benoît Hamon sont apparus particulièrement juste. En livrant une impression sur le ressenti réel par les populations de la politique de Nicolas Sarkozy et insistant sur ce que l’on pourrait appeler la « réformite » de Nicolas Sarkozy qui se traduit par une politique du chiffre au niveau législatif. Cette méthode d’ailleurs appliqué à tous les secteurs sans distinction a d’ailleurs été pointé du doigt par la Cour des comptes dans un récent rapport.


L’essentiel.
De toutes les réactions recueillies, on peut noter la faiblesse des arguments avancés par les membres de la majorité qui n’ont pas réussi malgré la méthode Coué à faire croire que le bilan de l’année 2009 était positif. Avec des finances qui n’ont jamais été aussi mauvaises au point que les agences de notation (celles qui avaient noté AAA les paquets hautement dosés en subprimes) aient menacé de dégrader la note de la France ; avec des textes mal ficelés qui se font régulièrement censurés par les sages du Palais Royal, l’année 2009 a été difficile pour la Sarkozye et 2010, avec les élections régionales qui approchent, s’annonce tout aussi dure voir plus pour la majorité en place.

Et l’année 2010 s’annonce davantage comme un renouveau pour l’opposition que pour la majorité présidentielle. Face à la nécessité de présenter une alternative solide au président de la République, il va falloir que les différents partis d’opposition se mettent d’accord sur un certain nombre s’ils veulent remplacer l’actuel locataire de l’Élysée.

Note : Pour d'autres réactions, je vous invite à consulter les réactions compilées par le Nouvel Observateur sur son site internet.

1 commentaire:

valentini a dit…

Tout nu et tout bronzé
aimons-nous, comme en été.

Urbain, millénaire, le prêche number one

Sous les mots hantés
je suis invité
grâce à Saint-Antoine
aux fraternités
de la liberté
en robe de moine.
Mais qui hors la boîte idoine
revient nous étiqueter:
morpions, poux, puces, cétoines,
plein d'esprit de charité
fabriquée made in Taïwan?