Riposte graduée ? - La Quadrature du Net

dimanche 25 avril 2010

Benoit XVI se lance dans le préservatif.

La Vatican, nouvel acteur du marché du préservatif ?
L'information, publiée par le Sunday Telegraph, a créé l'émoi et obligé le Foreign Office à présenter des excuses officielles au Vatican. En cause, un mémo produit d'une réunion de travail visant à faire de la prochaine venue du pape au Royaume-Uni une visite « idéale ».

Ce document de travail n'avait bien sur pas vocation à être rendu public et portait expressément la mention que certaines idées sont « tirées par les cheveux ». L'employé du Foreign office, auteur maladroit de ce document, a été muté mais la tempête fait rage et risque de causer une brouille diplomatique majeure pour la première visite d'un souverain pontife depuis 1982.


Polémique ?
Au-delà, de la polémique diplomatique, ce micro-évènement illustre d'une part la passion britannique pour les scandales mais aussi le fossé qui se creuse entre les croyants et l'institution qu'est l'Église. En France, pays laïc où le président de la République est, par tradition, chanoine d'honneur de Latran, pas sur qu'un tel document aurait été publié mais surtout il n'est pas sur que celui-ci aurait eu une quelconque conséquence. Il faut dire que la tradition anti-cléricale et la passion pour la laïcité sont une vieille habitude. Autre différence, les catholiques français et d'une manière générale, l'Église de France très marqué par le gallicanisme, sont très réformistes.


Pourquoi pas ?
Sans aller aussi loin que les idées lancées dans ce document de travail et au-delà de la doctrine catholique officielle, l'Église aurait toutefois intérêt à sortir de la crispation dans laquelle elle s'enferme depuis l'avènement de Benoit XVI. En adoptant un position réaliste sur l'usage du préservatif, l'Église moderniserait un peu son image mais surtout paraitrait plus responsable vis-à-vis du SIDA, où sa doctrine actuelle est la source de nombreux ravages de cette maladie.


Conclusion.
Suggestion surprenante de nos britanniques, cette idée n'est pas pourtant complètement dénuée de sens. La Vatican au lieu de crier au scandale diplomatique pourrait opter pour une position plus chrétienne en pardonnant et en dédramatisant cette initiative. Mais, il devrait aussi tenir en compte. Sait-on jamais, cela pourrait être une façon originale pour l'Église de communiquer.

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