Le pas est modeste mais il est néanmoins à saluer. Ce jeudi, le Conseil régional d'Ile de France a adopté un nouvel article modifiant son règlement intérieur. Cette disposition instaure des sanctions financières pour les élus qui auraient la mauvaise idée de sécher les sessions du Conseil régional ou de la commission permanente.
Les absents touchés au portefeuille.
Les absentéistes verront leurs indemnités amputées de 30% pour 40 à 60% d'absences non justifiées au cours d'un semestre. Quant à ceux pour qui cette mauvaise habitude tourne au vice avec un taux d'absentéisme supérieur à 60%, un abattement de 50% sera appliquée.
La vice-présidente à l'administration générale Michèle Sabban (auparavant vice-présidente à l'environnement sous la mandature 2004-2010) précise : "la sanction financière est la mieux adaptée pour lutter contre l'absentéisme" et cette décision est de nature à "dynamiser l'action du conseil régional ". Clairement visés, des conseillers régionaux peu présents comme Frédéric Lefebvre, porte-parole de l'UMP et Nathalie Kosiuskio-Morizet, cités comme contre-exemples par Michèle Sabban.
Un mieux pour la vie publique.
L'initiative des élus franciliens n'est pas une première, les élus de la région Midi-Pyrénées ayant déjà adopté un processus similaire. Mais cette fois, appliqué à la plus grande et la plus riche région de France, cela prend une tout autre dimension et est un coup indirect porté au cumul des mandats. On constate en effet que la plupart des absentéistes rentrent dans la catégorie des cumulards dont le France est une championne toute catégorie.
L'adoption de cette mesure intervient surtout dans un contexte assez particulier. On se souvient en effet, que le ministre de la Défense, Hervé Morin, qui est aussi maire, président d'unee communauté de communes et conseiller régional de Haute-Normandie avait ouvertement annoncé son intention de ne pas siéger au Conseil régional où il venait tout juste de se faire élire. Ces propos avaient alors scandalisés nombre de personnes et mis dans l'embarras, la tête de liste UMP locale qui n'était autre que son collègue au gouvernement, Bruno Lemaire.
L'adoption de cette disposition et la ferme intention des élus franciliens à l'appliquer sont donc le signe d'une bonne santé de notre démocratie.
Conclusion.
La mesure est un pas en avant, certes modeste mais néanmoins salutaire. Bien sur, cela ne changera pas la face de la vie politique à jamais, mais il faut la prendre pour ce qu'elle est, à savoir le signe d'un changement des mentalités parmi une partie de la classe politique. A peine élu, Nicolas Sarkozy avait triplé son salaire pour le rendre supérieur à celui de son Premier ministre, François Fillon et avait vanté les mérites du cumul des mandats. A peine élus, les conseillers régionaux d'Ile de France se sont décidés à perdre des mesures drastiques contre l'absentéisme des élus au Conseil régional en les frappant là où ça fait mal : au portefeuille.
On imagine les conséquences de la mise en vigueur d'une telle mesure. Difficile pour un Frédéric Lefebvre, porte-parole de l'UMP de donner des leçons au PS s'il se voit sanctionné pour ne pas avoir fait son boulot d'élu de la République. On peut donc, quoique l'on pense de la majorité au conseil régional d'Ile de France, souligner le sens moral des élus qui pour une fois ont pris une décision nécessaire. Seules, de telle attitudes sont à même de restaurer la confiance des français dans la politique.
jeudi 15 avril 2010
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