Leur sacre en Baden-Wurtemberg leur a définitivement ancré comme un « grand parti » en les amenant à diriger pour la première fois un Land. Et cette fois, ils ne sont pas les supplétifs d'un des deux partis historiques que sont le SPD (social-démocrate, gauche) ou la CDU/CSU (chrétienne-démocrate, droite), mais c'est bien le SPD qui est l'allié minoritaire des Grünen.
Une victoire qui donne raison aux réalistes du parti qui avaient en 1998 engagé le mouvement avec Joshka Fisher et dont s'inspirait la démarche Europe-Écologie lors des élections européennes en 2009.
« Comme en l'an 40 ! ».
Mais la comparaison s'arrête là ! Si l'ouverture au monde associatif et, dans une bonne mesure, au centre avait permis aux écologistes de réaliser des scores conséquents. Depuis, c'est la dégringolade. Les régionales de 2010 furent l'occasion d'une baisse de 16% à 12%. Les cantonales ont emboité le pas et se sont traduites par une nouvelle baisse du score moyen de 4% là aussi. La raison de déclin post-européennes est à chercher dans la manière dont s'est consolidé la dynamique Europe-Écologie suite au succès de 2009.
A l'époque, le succès avait donné des idées à certains et susicté quelques ambitions pour la suite. Ainsi, on se souvient de cet échange entre « Verts historiques » et « membre d'Europe-Écologie » où les seconds envisageaient de présenter l'un des leurs à l'élection présidentielle de 2012. Jean-Vincent Placé, n°2 des Verts et homme d'appareil avait alors rappelé que ceux qui allaient coller les affiches étaient les Verts (sous-entendu « verts historiques ») et qu'il aurait tout de même leur mot à dire puisqu'ayant la puissance militante. La réponse des nouveaux venus ne tarda pas puisque ceux-ci répondirent que si les verts apportaient la puissance militante, c'est bien Europe-Écologie et sa mouvance qui apportent les votes. A bonne entendeur...
Puis, passé l'effet grisant de la victoire, il fallut s'atteler à structurer un mouvement qui ne l'était pas afin de faire perdurer l'effet des élections européennes. Et là, les Verts, rompus aux manœuvres politiciennes reprirent la main. Ainsi, le mouvement passa rapidement aux mains des « Verts historiques » auquel on peut ajouter quelques nouveaux venus ayant compris l'intérêt qu'il y a d'avoir une place au sein du parti. Tout aussi rapidement, et malgré les tentatives de quelques uns, Jean-Vincent Placé, Cécile Duflot et d'autres rappelèrent qu'Europe-Écologie était un parti de gauche, et que c'est avec le Parti socialiste qu'ils comptaient faire alliance.
Évanouie, l'ouverture au centre alors même que les Grünen annonçaient qu'ils ne faisaient plus d'une alliance à gauche, une condition systématique. Traduction : une alliance avec les libéraux ou les conservateurs serait parfaitement envisageable tant que les Grünen y trouveraient leur compte. Une décision qui a eu un impact immédiat sur les intentions de vote les concernant et s'est traduit par leur victoire en Baden-Wurtemberg. Les verts français, eux, ont décidé au contraire de s'enfermer à gauche avec les conséquences négatives sur leur audience électorale. Une situation qui commence à inquiéter.
Symptomatique des inquiétudes de voir les Verts retourner à leur audience traditionnelle, est l'entretien que Daniel Cohn-Bendit a accordé au quotidien Le Monde dans son édition du samedi 04 juin 2011 et où il craint que les Verts ne fassent de nouveau 3% en 2012. Une hypothèse qui n'a rien d'irréaliste tant ces derniers ont l'habitude des conflits internes.
Daniel Cohn-Bendit y dénonce l'hyprocrisie qui a régné à La Rochelle au cours d'un rassemblement qui visait simplement à officialiser la victoire de Cécile Duflot qui rempile, fait historique chez les Verts pour un 3e mandat à la tête du parti. De son côté, la liste menée par le trublion allemand n'a rassemblée que 26,5% des voix qu'il faut certes relativiser avec une très forte abstention (plus de 53%). Daniel Cohn-Bendit et les partisans d'une ouverture sont donc minoritaires au sein d'Europe-Écologie-Les Verts. La question est de savoir si cette nouvelle marginalisation des « réalistes » va se traduire par un nouvel échec électoral.
Tous les éléments le laissent penser. En effet, à peine Nicolas Hulot avait-il annoncé sa candidature à la présidentielle que nombre de caciques du parti lui sont tombés dessus de façon à peine voilée. Ainsi, Noël Mamère lui a-t-il demandé d'apporter quelques clarifications à ses positions sur le nucléaire et sur les liens de sa fondation avec des grandes entreprises pas vraiment connues pour leur engagement pour l'environnement. Il ne fut pas le seul mais il est à noter que les partisans d'une candidature d'Éva Joly furent les premiers à dégainer.
Or, les Verts se trouvent face un paradoxe qui est que, systématiquement, ils choisissent comme candidat à la présidentielle, une personnalité dont les français ne veulent pas. C'est toujours vrai pour le choix du candidat de 2012 puisque les militants Verts veulent Éva Joly alors que les français aimeraient plutôt que ce soit Nicolas Hulot. Ce dernier a d'ailleurs commis une erreur de débutant la semaine dernière puisqu'il a déclaré qu'il avait discuté avec Jean-Louis Borloo laissant ainsi penser qu'un élargissement au-delà de la gauche était possible. Borloo n'en demandait pas tant lui qui cherche depuis des semaines à se différencier de Nicolas Sarkozy et de l'UMP. Immédiatement, Hulot a dû se dédire en précisant qu'une telle alliance sera possible si Borloo montrait qu'il adhérait « aux valeurs de la gauche ».
Conclusion.
De manière générale, les Verts laissent leurs vieux réflexes prendre le dessus. Il semble difficile, en l'état actuel des choses de les voir s'ouvrir à une quelconque alliance autre qu'avec le PS quand bien même cette alliance se situerait en opposition à Nicolas Sarkozy. Ainsi, les Verts se condamnent eux-même à ne rester que des supplétifs d'un Parti socialiste pas franchement intéressant qui compte plus sur la faiblesse de la droite que sur une réelle adhésion à son programme pour gagner en 2012. Un réel gâchis alors que les français semblent, eux prêts à leur donner plus de place pour peu qu'ils s'adaptent.
Une victoire qui donne raison aux réalistes du parti qui avaient en 1998 engagé le mouvement avec Joshka Fisher et dont s'inspirait la démarche Europe-Écologie lors des élections européennes en 2009.
« Comme en l'an 40 ! ».
Mais la comparaison s'arrête là ! Si l'ouverture au monde associatif et, dans une bonne mesure, au centre avait permis aux écologistes de réaliser des scores conséquents. Depuis, c'est la dégringolade. Les régionales de 2010 furent l'occasion d'une baisse de 16% à 12%. Les cantonales ont emboité le pas et se sont traduites par une nouvelle baisse du score moyen de 4% là aussi. La raison de déclin post-européennes est à chercher dans la manière dont s'est consolidé la dynamique Europe-Écologie suite au succès de 2009.
A l'époque, le succès avait donné des idées à certains et susicté quelques ambitions pour la suite. Ainsi, on se souvient de cet échange entre « Verts historiques » et « membre d'Europe-Écologie » où les seconds envisageaient de présenter l'un des leurs à l'élection présidentielle de 2012. Jean-Vincent Placé, n°2 des Verts et homme d'appareil avait alors rappelé que ceux qui allaient coller les affiches étaient les Verts (sous-entendu « verts historiques ») et qu'il aurait tout de même leur mot à dire puisqu'ayant la puissance militante. La réponse des nouveaux venus ne tarda pas puisque ceux-ci répondirent que si les verts apportaient la puissance militante, c'est bien Europe-Écologie et sa mouvance qui apportent les votes. A bonne entendeur...
Puis, passé l'effet grisant de la victoire, il fallut s'atteler à structurer un mouvement qui ne l'était pas afin de faire perdurer l'effet des élections européennes. Et là, les Verts, rompus aux manœuvres politiciennes reprirent la main. Ainsi, le mouvement passa rapidement aux mains des « Verts historiques » auquel on peut ajouter quelques nouveaux venus ayant compris l'intérêt qu'il y a d'avoir une place au sein du parti. Tout aussi rapidement, et malgré les tentatives de quelques uns, Jean-Vincent Placé, Cécile Duflot et d'autres rappelèrent qu'Europe-Écologie était un parti de gauche, et que c'est avec le Parti socialiste qu'ils comptaient faire alliance.
Évanouie, l'ouverture au centre alors même que les Grünen annonçaient qu'ils ne faisaient plus d'une alliance à gauche, une condition systématique. Traduction : une alliance avec les libéraux ou les conservateurs serait parfaitement envisageable tant que les Grünen y trouveraient leur compte. Une décision qui a eu un impact immédiat sur les intentions de vote les concernant et s'est traduit par leur victoire en Baden-Wurtemberg. Les verts français, eux, ont décidé au contraire de s'enfermer à gauche avec les conséquences négatives sur leur audience électorale. Une situation qui commence à inquiéter.
Symptomatique des inquiétudes de voir les Verts retourner à leur audience traditionnelle, est l'entretien que Daniel Cohn-Bendit a accordé au quotidien Le Monde dans son édition du samedi 04 juin 2011 et où il craint que les Verts ne fassent de nouveau 3% en 2012. Une hypothèse qui n'a rien d'irréaliste tant ces derniers ont l'habitude des conflits internes.
Daniel Cohn-Bendit y dénonce l'hyprocrisie qui a régné à La Rochelle au cours d'un rassemblement qui visait simplement à officialiser la victoire de Cécile Duflot qui rempile, fait historique chez les Verts pour un 3e mandat à la tête du parti. De son côté, la liste menée par le trublion allemand n'a rassemblée que 26,5% des voix qu'il faut certes relativiser avec une très forte abstention (plus de 53%). Daniel Cohn-Bendit et les partisans d'une ouverture sont donc minoritaires au sein d'Europe-Écologie-Les Verts. La question est de savoir si cette nouvelle marginalisation des « réalistes » va se traduire par un nouvel échec électoral.
Tous les éléments le laissent penser. En effet, à peine Nicolas Hulot avait-il annoncé sa candidature à la présidentielle que nombre de caciques du parti lui sont tombés dessus de façon à peine voilée. Ainsi, Noël Mamère lui a-t-il demandé d'apporter quelques clarifications à ses positions sur le nucléaire et sur les liens de sa fondation avec des grandes entreprises pas vraiment connues pour leur engagement pour l'environnement. Il ne fut pas le seul mais il est à noter que les partisans d'une candidature d'Éva Joly furent les premiers à dégainer.
Or, les Verts se trouvent face un paradoxe qui est que, systématiquement, ils choisissent comme candidat à la présidentielle, une personnalité dont les français ne veulent pas. C'est toujours vrai pour le choix du candidat de 2012 puisque les militants Verts veulent Éva Joly alors que les français aimeraient plutôt que ce soit Nicolas Hulot. Ce dernier a d'ailleurs commis une erreur de débutant la semaine dernière puisqu'il a déclaré qu'il avait discuté avec Jean-Louis Borloo laissant ainsi penser qu'un élargissement au-delà de la gauche était possible. Borloo n'en demandait pas tant lui qui cherche depuis des semaines à se différencier de Nicolas Sarkozy et de l'UMP. Immédiatement, Hulot a dû se dédire en précisant qu'une telle alliance sera possible si Borloo montrait qu'il adhérait « aux valeurs de la gauche ».
Conclusion.
De manière générale, les Verts laissent leurs vieux réflexes prendre le dessus. Il semble difficile, en l'état actuel des choses de les voir s'ouvrir à une quelconque alliance autre qu'avec le PS quand bien même cette alliance se situerait en opposition à Nicolas Sarkozy. Ainsi, les Verts se condamnent eux-même à ne rester que des supplétifs d'un Parti socialiste pas franchement intéressant qui compte plus sur la faiblesse de la droite que sur une réelle adhésion à son programme pour gagner en 2012. Un réel gâchis alors que les français semblent, eux prêts à leur donner plus de place pour peu qu'ils s'adaptent.
1 commentaire:
Très juste! ... Et synonyme d'un grand gâchis...
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