Invité de Parole directe sur
TF1, François Bayrou a réaffirmé qu’il serait candidat. Annoncée du bout des lèvres
dans les matinales radiophoniques dernièrement, cette annonce était prévisible
dans la mesure où l’émission « Parole directe » se tient à la plus
forte heure d’écoute en matière télévisuelle, à savoir le jeudi soir en
première partie de soirée. Une émission marquée de deux manières et d’une
critique majeure.
Une intervention « gaulliste ».
Annonçant clairement et
calmement ses divers engagements, François Bayrou a présenté les grandes lignes
de la feuille de route qu’il compte présenter aux français. Une feuille de
route limpide axée sur la restauration de l’État, des services publics et le
redressement des finances de l’État. Rappelant les efforts que les français
seront amenés à faire pour que la France retrouve son rang, l’actuel député des
Pyrénées-Atlantiques a insisté sur un point : une juste répartition des
efforts. Après des années de cadeaux fiscaux coûteux et inefficaces auprès de
clientèles électorales, la France ne peut se permettre d’une répartition de l’impôt
inéquitable au risque d’une explosion sociale. Tel était en somme, le message
de François Bayrou. Un message clair et responsable avec par moments, des accents gaulliens.
Atomic circus.
Depuis une semaine, c’est LA
question qui fâche. Quelle place accorder au nucléaire en France ?
Soulevée par l’épisode
surréaliste de l’accord entre le Parti socialiste et les Verts, celle-ci est
devenue un enjeu de campagne majeur autant parce que les Verts ont décidé d’en
faire un casus belli avec Solférino
que des conséquences de la catastrophe de Fukushima en matière de sûreté nucléaire.
A cela, il convient de rappeler que la France se trouve actuellement à la
croisée des chemins énergétiques et doit décider du renouvellement ou non de
son parc nucléaire. Sur la question, François Bayrou a joué la prudence en
proposant un débat public qui permettra aux français de trancher. S’il ne faut
pas ignorer qu’il s’agit là d’une réelle avancée, la question énergétique ayant
été confisqué par la technocratie française élevée à l’atome depuis sa plus
tendre enfance, on ne pourra s’empêcher d’être déçu par un manque d’engagement
sur la question. A ce « Je vous ai compris », l’annonce de quelques
mesures fortes en faveur des énergies renouvelables ou des économies d’énergie
auraient eu un impact d’envergure pour les entreprises du secteur, très
nombreuses à retenir leurs investissements du fait d’un contexte législatif
instable.
Le veto de la
liberté.
Mais de cette intervention,
beaucoup ont retenu tout autre chose. Ainsi, la surprise fut grande lorsque les
téléspectateurs apprirent que dans l’accord signé entre le Parti socialiste et
les Verts pour 2012, qu’il contenait un point sensible : la renonciation au droit de veto à l’ONU.
La bombe était lâchée, François Hollande envisage de renoncer à un des éléments
qui fait encore de la France, une puissance qui compte, le droit de veto au
Conseil de sécurité de l’ONU.
François Hollande aurait donc
bradé l’honneur de la France dans un sombre accord de couloir ? Ou alors,
y a-t-il eu emballement médiatique ?
Seul l’avenir le dira. Mais
dans pareil cas, il convient de s’en référer au texte d’origine pour éviter les
erreurs et les déformations. Et qu’est-il écrit dans l’accord PS-Verts ? Que
la France renoncerait à son droit de veto unilatéralement ? Pas
vraiment !
En réalité, il est écrit ceci :
« La France fera des propositions précises pour réformer et démocratiser
l’ONU afin qu’elle structure un
ordre juridique et normatif global : siège européen, droit de veto,
meilleure représentativité des pays du Sud au sein du Conseil de sécurité,
renforcement du rôle des ONG. ».
Traduction pour le
non-initié, il ne s’agit là que d’une proposition qui n’engage à rien.
Proposition qui, dans l’hypothèse où elle serait favorablement reçue (ce qui
reste à démontrer), serait le corollaire d’un siège européen complémentaire aux 27 sièges des pays membres de l’Union européenne. Autre aspect
important, le droit de veto ne serait pas supprimé que pour la France mais pour
tous les membres permanents du Conseil de sécurité ce qui inclut la Chine, les Etats-Unis, la Russie et le Royaume-Uni. L’idée est de rééquilibrer la
gouvernance mondiale et de tenir compte du poids croissant des pays émergents
que sont le Brésil, l’Afrique du Sud, l’Inde et d’autres.
Il s’agit aussi de faire sauter les obstacles
existants à une intervention de l’ONU en Syrie, ou de permettre d’accepter la
Palestine comme État-membre de l’ONU en se basant sur le seul principe de l’accord
de la majorité des membres. Certes, la France y perdrait un peu en pouvoir mais
ce serait le cas aussi des autres membres permanents. Une perte qui serait
compensé par un poids accrue de l’Union européenne. On est loin du désastre, du
cataclysme annoncé par quelques-uns.
Cette proposition n’est d’ailleurs pas une
révolution puisque les pays émergents l’ont posé sur la table depuis quelques
années. Une idée rejetée par les membres permanents qui se refuse à abandonner
leur statut privilégié.
« La France braderait-elle son rayonnement » ?
Pas si sur ? En étant pionnière d’un rééquilibrage mondial, elle pourrait
aussi y gagner en prestige.
Que retenir.
François Bayrou est de nouveau d’attaque. L’expérience
de deux campagnes présidentielles, la compréhension des enjeux majeurs sur les
finances publiques et l’importance d’une juste répartition des efforts laissent
à penser qu’il sera une nouvelle fois, en mesure de bousculer les prévisions.
3 commentaires:
François Bayrou a tout de même signalé (et il vient de le redire aujourd'hui lors de la présentation de son agende 2020), que l'énergie nucléaire devait être une énergie de transition vers des énergies sécurisées et durables.
merci pour ton blog, je prend beaucoup de plaisir à venir le lire :)
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