Le Mouvement démocrate a-t-il quelque chose à dire sur le sommet de Copenhague et ce qu’il s’y passe ? De toute évidence oui, puisque le sujet a fait l’objet d’un espace de discussion spécifique le vendredi 04 Décembre dernier lors du 1er jour du Congrès extraordinaire à Arras.
Dans le compte-rendu de cette 1ière journée, j’ai relaté les grandes lignes de ce temps de dialogue sur Copenhague, je vous invite donc à vous y reporter.
Mais, tandis que la presse traite abondamment de la question, les deux quotidiens que sont Les Échos et La Tribune (et tout ce que la presse compte de plus sérieux au sens le plus) ont réalisé des cahiers spéciaux de plus d’une dizaine de pages ; tandis que les autres partis s’emparent du sujet en faisant soit la promotion gouvernementale (UMP, Ancien centre (celui qui veut reprendre le sigle UDF)), soit en parlant de la question en déplorant l’attitude envers les pays du Sud (PS, PCF, PG…) soit en trouvant les projets d’accord en dessous de tout (Verts, Europe-Écologie) ; on a la curieuse impression que le sommet de Copenhague n’intéresse pas le MoDem.
Ce qui est dit…
Je viens de le dire, le sujet « Copenhague » a été abordé au Congrès. Sur un angle original qui aurait pu permettre d’introduire des dispositions innovantes dans le projet démocrate puisque le Congrès en était l’occasion ou au minimum de permettre l’émergence de quelques projets clairs et concrets. Le débat « Copenhague » auquel j’ai pu assister c’était déroulé avec Yann Wehrling. Le film support était intéressant mais du côté militant, si nombre de personnes pointant des problématiques essentielles, on se limitait plus à une énumération à la Prévert des problématiques et des grandes solutions qu’aux projets concrets. Pas de propositions que le MoDem aurait pu soutenir à Copenhague, peu de propositions pour les régionales, on aurait pu en attendre mieux.
François Bayrou, lui-même, l’a rappelé à de nombreuses reprises dans son discours, la question environnementale est un sujet qui doit être traité, si possible sans les présupposés que l’on peut avoir.
Au niveau militant, l’écologie est aussi un sujet qui intéresse et sur lequel, nombreuses sont les personnes qui ont des idées parfois très intéressantes sur le sujet.
Et pourtant…
…et ce qui est écrit.
Un paragraphe très général page 8, quatre petites idées dans une sous-partie développement économique plus large page 19. Voilà ce à quoi se résume la question du développement durable dans le projet du MoDem. Bien sur, on peut toujours reprocher aux militants à la fibre écolo de n’en avoir pas fait assez mais si les commissions n’y retrouvant pas leurs petits et les efforts qu’il a fallu pour préserver le peu qu’il y avait des allumés de l’hydrogène et/ou de la fusion nucléaire montre que l’écologie n’est pas aussi importante chez nombre de militants démocrates.
Malgré des propositions bien en deçà du Grenelle de l’environnement, les votes en séance plénière sur les amendements présentés montrent que l’écologie loin de gagner du terrain au MoDem est en train d’en perdre. A croire que plus l’enjeu devient important, moins nous proposons sur le sujet.
Des voix difficiles à entendre.
Le fait qu’une partie des militants du Mouvement démocrate soit aussi membre d’un des partis fondateurs qu’est CAP 21 est surement qu’un des aspects du problème mais l’ostracisme dont les militants CAP 21 font l’objet loin d’être une solution, contribue à faire reculer le débat en interne. Or, ce n’est pas faute d’avoir des idées !
Car des idées, les militants démocrates en ont sur l’écologie, beaucoup même. Des très concrètes, comme d’autres plus générales, mais il y a matière à proposition. Je pense notamment à l’excellent travail réalisé par la commission spécialisée sur le sujet. Les écolo-démocrates (qui ne sont pas forcément CAP 21 d’ailleurs) sont pourtant un certain nombre. Si une partie d’entre eux se retrouvent dans le discours de Yann Wehrling et de Jean-Luc Bennahmias, c’est surtout dans ce que dit Corinne Lepage que la tendance écolo-démocrate se retrouve. La députée européenne a un discours offensif et structuré sur le sujet mais bizarrement elle a disparu des écrans radars !
Des idées à développer, des personnes à mettre en lumière, le Mouvement démocrate peut être précurseur au niveau de la thématique environnementale.
Le sait-il vraiment ?
Nombreux sont celles et ceux qui le pense.
Arrivera-t-il à exploiter son potentiel sur le sujet ?
On aimerait bien.
lundi 14 décembre 2009
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5 commentaires:
"l’ostracisme dont les militants CAP 21 font l’objet loin d’être une solution, contribue à faire reculer le débat en interne. Or, ce n’est pas faute d’avoir des idées !"...pour être équilibré, je dirais que l'ostracisme vient de deux côté cher Orange. Qui n'a pas voulu se fondre dans le modem ?
"l'ostracisme dont les militants CAP 21 font l'objet..." . Cette phrase est d'une totale mauvaise foi et ne traduit pas la réalité du terrain . Déjà, lors des municipales certains ont tenté d' opposer les membres du MoDem, issus de l'UDF, et les "néo MoDem" ; demandons nous à qui profitent ces tentatives consistant à diviser le MoDem et donc à l'affaiblir ....
@ Orange sanguine : Les choses sont plus compliqués que cela. La relative autonomie de CAP 21 a été accepté lors de la constitution du MoDem. Je ne vois donc pas le problème lorsque celle-ci est mise en œuvre.
@ Zenon : C'est ce qui ressort justement du terrain. Il y a des endroits où tout se passe correctement et où on peine à voir les subtiles différences, et d'autres au contraire où les différences criantes comme par exemple en Languedoc-Roussillon.
Ras le bol de l'alibi du Languedoc-Rousillon :
- au 1er tour le MoDem présentera une liste autonome dans cette région, tout comme Europe-Ecologie . En quoi cette attitude est-elle indigne ? Comment CAP 21 peut-il justifier son alliance avec Europe-Ecologie, alors qu'il est membre fondateur du MoDem ?
- au second tour, il faudra choisir de s'allier à la liste PS (conduite par G. Frêche) ou à la Droite, qui dans la région n'a pas hésité, dans le passé, à conclure des accords avec le FN pour s'emparer de la présidence de la région . Europe-Ecologie sera placée devant la même alternative que le MoDem, d'ailleurs les déclarations de D. Cohn-Bendit ne ferment pas la porte à une alliance avec la liste du PS au second tour, même menée par G. Frêche : "quelqu'un qui a des idées, un projet pour la région, mais c'est un homme politique impossible", "tous ceux qui veulent faire avancer le Languedoc-Roussillon et ne pas donner la région à la droite doivent renforcer Europe-Ecologie . Et on verra ce qui doit se passer au 2me tour" .( DCB,Dépêche du Midi du 11/12/2009)
@Zenon : Y aura t il une liste MoDem independante au premier tour en Languedoc-Roussillon ? Pour l'instant, cen'est pas sur. Les sondages locaux placent le MoDem sous les 5% et sans caution du Mouvement, personne ne prendra le risque d'y aller.
Donc pour être présent le MoDem devra s'allier au premier tour. Et on entend surtout parler d'une présence sur les listes de Freche...
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