Riposte graduée ? - La Quadrature du Net

mercredi 30 septembre 2009

Allemagne : Victoire et défaites.

Dimanche dernier, c’était « Bundestagswahl » soit littéralement le vote pour le Bundestag, l’équivalent de nos élections législatives. Un évènement important puisque chez nos voisins d’Outre-Rhin, le président de la République n’a qu’un rôle symbolique et c’est le chancelier (der Kanzler) qui détient l’essentiel des pouvoirs de l’exécutif. Autre précision essentielle, l’Allemagne est un pays fédéral, les Länder (États fédérés) ont donc beaucoup de pouvoir. Ils ont notamment une forte importance puisque leur couleur politique propre a une influence sur la composition du Bundesrat, la chambre haute équivalent de notre Sénat, dont l’accord est indispensable dans certains domaines. Avant d’analyser les résultats puis d’en tirer les conséquences, il est indispensable de rappeler la spécificité du mode de scrutin.


Un mode de scrutin original.
La procédure de vote pour les élections au Bundestag au niveau fédéral est très originale mais permet une pluralité politique sans pour autant rendre le pays ingouvernable. Contrairement à la France qui utilise massivement un scrutin majoritaire uninominal à 2 tours, le mode de scrutin utilisé est très différent. En Allemagne pour les élections au Bundestag, chaque citoyen allemand dispose de 2 voix. La première est utilisée pour un scrutin majoritaire à un tour, la deuxième permet de participer à un scrutin proportionnel. S’ajoute à cela le fait que pour participer à la répartition des sièges, il faut faire plus de 5% au niveau national et avoir au minimum 3 sièges gagnés via le scrutin majoritaire.

Autre spécificité, le Bundestag n’a pas un nombre de sièges fixes. S’il y a au minimum 598 sièges à pouvoir, la proportionnelle en corrigeant les déséquilibres du scrutin majoritaire, attribue un nombre variable de sièges. L’avantage de ce système est donc de permettre un certain pluralisme politique en permettant aux citoyens de voter via le scrutin majoritaire pour le candidat qu’il préfère au niveau local tout en votant via le scrutin proportionnel pour le parti qu’ils estiment le plus proche de leurs idées. Il est donc possible pour un citoyen de voter différemment avec les 2 voix dont il dispose.

Si on transposait ce mode de scrutin à la France (avec quelques adaptations), le Mouvement démocrate aurait eu après le scrutin de 2007 entre 60 et plus de 100 députés et aurait été un parti charnière à l’Assemblée nationale. A titre personnel, je pense que nous devrions adopter ce mode de scrutin avec toutefois des aménagements respectant la tradition institutionnelle française. L’élection majoritaire à un tour n’est pas dans la tradition française qui lui préfère un scrutin majoritaire à 2 tours, le premier tour permettant de choisir et le second d’éliminer. J’y reviendrai plus longuement dans un prochain article.


Les résultats.
Officiellement, la CDU/CSU et Angela Merkel sont les grands gagnants de cette élection. La Chancelière pouvant en effet constituer une coalition de droite conformément à ce qu’elle souhaitait. Pourtant, c’est une victoire qui a un goût amer. Car la CDU/CSU enregistre son pire score depuis 1949, Helmut Kohl lors de la précédent défaite de la CDU/CSU ayant enregistré un score d’environ 35%.

Du côté des libéraux du FDP, au contraire, on pavoise avec un score de 14,6%. Le FDP parlant même de « moment historique » en une de leur site Internet. Ceci est le résultat d’une campagne bien identifiée sur les professions libérales, les indépendants et les petites entreprises.
Les libéraux du FDP sont les vrais gagnants de ce scrutin.

L’autre grand perdant de ce scrutin, c’est le SPD qui réalise le pire score de leur histoire avec 23%. Victime d’une campagne sans relief et d’un désamour général en Europe de la sociale démocratie, les sociaux-démocrates ont surtout été victime d’une campagne trop floue et des décisions politiques prises sous le gouvernement Schröder (Hartz IV) et de rares dispositions adoptées sous la grande coalition comme l’âge de la retraite repoussé à 67 ans.

Du côté de Bündnis 90/die Grünen, c’est le contraire, c’est une victoire qui un goût de défaite. Si les Grünen gagnent 17 sièges de députés au Bundestag avec 10,7%, chez certains militants, on est amer. Car la campagne électorale des Grünen a été une campagne anti-coalition noir/jaune. Plusieurs militants démocrates (du MoDem Allemagne) qui sont aussi membres des Grünen déplorent cet état des lieux qui excluait de fait toute participation au gouvernement mais surtout a empêché un progrès plus important des Grünen. Alors que j’échangeais avec un de ces militants, nous avons constaté qu’au final une campagne anti ne pouvait faire office de programme.

Autre grand vainqueur de cette élection, la partie d’extrême gauche Die Linke. Profitant de l’image brouillée du SPD, le parti Die Linke de l’ex-ministre SPD Oskar Lafontaine. Avec un positionnement clair, un programme axé sur le social, les déçus du SPD et les ex-communistes d’Allemagne de l’Est réalisent un score de 11,9% ce qui les place devant les Grünen.


Les conséquences.

De ce scrutin, on peut tirer plusieurs choses.
Tout d’abord, on distingue deux grands : le FDP et Die Linke. L’un s’adressant aux professions libérales, aux cadres, aux petites entreprises et aux artisans par un programme centré sur la réforme fiscale et les baisses d’impôt. Alors qu’on aurait pu penser qu’avec la crise, les libéraux reculeraient. En Allemagne, le FDP réalise pourtant ses meilleurs scores. Aux élections européennes puis en confirmant aux élections législatives, le FDP s'impose dans le paysage politique allemand comme incontournable. Mme Merkel pourra donc prendre d'une coalition noir/jaune. Mais qu'on s'y trompe pas, c'est le FDP qui pourra imposer sa volonté à la CDU/CSU et pas l'inverse. Car si la CDU/CSU arrive en tête, le différentiel avec l'allié libéral s'est fortement amenuisé. Alors que durant les précédents scrutins, le rapport de force était plutôt de 40/10 ou dans les environs, cette fois, le rapport de force est de 33/15, ce qui est fort différent. Les libéraux représentent environ 1/3 de la coalition ce qui est inédit depuis 1949.

L’autre s’adressant aux déçus du SPD avec un positionnement offensif en direction des classes populaires et surtout en direction de l’électorat du SPD.

Ces deux partis avec des programmes clairs et identifiables en direction de leur électorat traditionnel mais aussi en tentant d’élargir aux électorats proches. Les partis qui ont perdu du terrain sont les grands partis traditionnels ce qui traduit un manque de repères dans l’électorat. Les Grünen paient eux une campagne anti qui à de nombreux égards ressemble à la dernière campagne des européennes du MoDem. Car c’est bien le problème même si sur le fond des propositions existaient pour les deux, au niveau des électeurs l’impact a été désastreux.

mardi 29 septembre 2009

"Le vrai politique, c'est celui qui sait garder son idéal tout en perdant ses illusions".

5 voix, c'est avec cet écart plus que serré que s'est joué la législative partielle dans la 10e circonscription des Yvelines (78) comprenant notamment la ville de Rambouillet. Score inattendu, puisque la circonscription était connu comme un "bastion" de droite.

Pour rappel, en 2007, Christine Boutin, qui a décidé de ne pas revenir siéger à l'Assemblée nationale, avait alors gagné avec près de 58% des voix.

Mais dimanche, patatra, les illusions du parti majoritaire se sont largement envolées. Du côté d'Anny Poursinoff et d'Europe-Écologie, au contraire, on exulte et on se félicite de ce résultat aussi inespéré qu'inattendu. Déjà le 1er tour avait réservé son lot de surprises puisque le candidat PS avait péniblement dépassé les 10% avec un score de 12,44%, le MoDem qui n'avait pas officiellement présenté de candidat mais soutenait un candidat divers gauche n'avait réalisé que 9,58% et la candidate d'Europe-Écologie avait elle dépassé les 20% à 20,15 %. De ces résultats, on peut tirer quelques enseignements.


Voter, ça sert à quelque chose !
L'autre élément décisif qui a joué lors de ce scrutin est malheureusement devenu une triste habitude lors des scrutins partiels. Cet élément, c'est l'abstention. Avec une participation de 22,76% au 1er tour et de 25,99% au 2nd tour, ce sont environ 75% des électeurs concernés qui ne se sont pas déplacés pour voter à cette élection. Triste constat qui montre certes le ras-le-bol d'une partie de l'électorat envers le monde politique mais qui traduit aussi, il faut le dire un manque certain de conscience citoyenne alors que l'élection des députés revêt une importance certaine. Chose positive de ce scrutin, l'écart est si réduit qu'il en devient à lui seul un argument contre l'abstention.
Ainsi, lorsqu'une personne nous dira qu'il est inutile d'aller voter, il suffira de lui mettre les résultats de cette élection sous le nez pour lui prouver le contraire.


Europe-Écologie s'installe dans le paysage politique.
Depuis les élections européennes, beaucoup se disent que le rassemblement écologiste n'est qu'un attelage disparate qui ne tient pas la route, et ils ont partiellement raison. Mais force est de constater que malgré cela, le positionnement défendu est clair et identifiable. Tandis que le même jour, se déroulait, en Allemagne les élections législatives fédérales, on peut en déduire que les partis qui font des scores sont ceux qui défendent un position positionnement clair et précis.
Europe-Écoligie est maintenant clairement identifié comme le rassemblement des écologistes, ils défendent un programme clair et positif. Dépassant l'anti-sarkozysme du PS ou même parfois du MoDem, ils avancent avec des propositions précises et ce fut le cas dans ce scrutin de la 10e circonscription des Yvelines sur le projet de circuit de F1, la protection des sols, d'une agriculture raisonnée, etc. Points qui ont d'ailleurs été relevés par le candidat UMP lui-même.


Faire de la politique autrement, c'est possible !
François Bayrou a dans son discours de la Grande Motte et en soutenant la démarche de Marielle de Sarnez envers les socialistes, discrètement repositionné le Mouvement démocrate.
En passant du positionnement de 2007 d'un mouvement en dehors des clivages traditionnels proposant autre chose, un autre modèle de société articulé autour de l'homme et d'une société tourné vers le développement durable à un modèle politique qui se positionne comme alternance au sarkozysme, il ne fait plus rêver ou moins. Ce retour du pragmatisme est difficile compréhensible pour les milliers de personnes qui l'avaient rejoint en 2007 sur cet idéal et se constate par une hémorragie sensible au niveau des effectifs militants.

Comme l'a dit JFK (l'américain, pas le nôtre) : "Le vrai politique, c'est celui qui sait garder son idéal tout en perdant ses illusions".

D'un autre côté, le rassemblement Europe-Écologie tend à reprendre le discours démocrate de 2007 et à se recentrer. Daniel Cohn-Bendit ne s'en cache d'ailleurs pas, il tend de mordre sur l'électorat démocrate voir de la droite républicaine. La question se pose donc de savoir pourquoi il peut réussir là où finalement le Mouvement démocrate lui n'y arrive pas ou mal.

Pour ma part, je pense que c'est par la mise en avant de ce que Corinne Lepage défend et met en avant depuis 2007, à savoir la mise en avant au travers de propositions concrètes d'une société axée autour de l'environnement et du développement durable. François Bayrou a largement sous-estimé l'importance de la question écologique, la reléguant derrière d'autre enjeux, certes aussi importants mais qui frappent moins. Peut-être est-ce là l'explication du "succès" d'Europe-Écologie.

samedi 26 septembre 2009

Crise du lait : les raisins de la colère.

Depuis un peu plus d’une semaine, les actions de producteurs de lait ont pris une ampleur inédite. Au total, en 8 jours, c’est l’équivalent de la production quotidienne de lait de la Belgique qui a été déversée par des agriculteurs en colère en Europe. Pour certains et notamment les associations d’aide aux plus défavorisés, c’est du gâchis. Pour les producteurs, c’est un déchirement mais surtout un cri de douleur adressé aux pouvoirs publics qu’ils soient nationaux ou européens. Que ce soit à Ciney en Wallonie (Belgique) où entre 4 et 5 millions de litres ont été déversés sur un champ ou au pied du Mont-Saint-Michel où presque 3 millions de litres ont été déversés, la colère et les demandes des producteurs de lait sont identiques : il faut maintenir la régulation sur le lait et plus généralement sur les denrées agricoles.


Bis repetita.
Tandis que le sommet de Pittsburgh vient de se terminer sur un satisfecit. Tandis que partout, on nous annonce la reprise. Chez les producteurs de lait et plus généralement chez les agriculteurs, on s’enfonce dans la crise, signe que finalement, la crise ne serait pas vraiment finie. Tout ceci n’a cependant rien de nouveau.

La crise financière que nous venons de traverser crise de 1929 et la crise économique qui s’en suit actuellement ont été comparé beaucoup à la grande dépression qui a suivi la crise de 1929. Si la crise actuelle se différencie de son aînée par plusieurs aspects, elle présente néanmoins de nombreuses similitudes avec elle.

On a trop tendance à l’oublier mais la crise financière de 1929 a été précédée par une crise agricole de surproduction et d’effondrement du prix des denrées alimentaires en 1928. Après le « Jeudi noir », la crise économique a poussé des millions de personnes au chômage. Chômeurs qui se sont retrouvés à manifester dans les rues dans grandes métropoles. Ainsi, alors que des mères de famille manifestaient pour obtenir du lait pour leurs enfants, elles défilaient sur des rues inondées par le lait déversé par des agriculteurs américains qui ne parvenaient pas à écouler leur production à un juste prix. Ironie de l’histoire, la chose se répèterait presque à l’heure actuelle en Europe.

Cet épisode a été raconté par John Steinbeck dans son célèbre roman : Les raisins de la colère, titre qui fait une référence indirecte à un passage de l’Apocalypse selon Saint Jean.


Les raisons de la colère.
La crise actuelle du lait est du à un effondrement des prix. Mais, rappelez-vous, en 2008, les prix des denrées agricoles crevaient les plafonds en même temps que ceux du pétrole. A l’époque, on parlait de pénurie de lait dont le prix avait alors considérablement augmenté sous la pression de la demande chinoise et de l’effondrement de la production australienne victime de sécheresses jamais vues auparavant. Pour réagir à ces évènements, la Commission européenne et les ministres de l’agriculture de l’Union européenne avait décidé de la disparation des quotas accusés d’empêcher les producteurs européens de produire suffisamment (la Commission ayant mis le sujet sur la table en 2003). Dans le même temps, un régime transitoire d’augmentation des quotas (+ 1 % par an jusque 2015) avait été immédiatement mis en place. A peu près dans le même temps, en Avril 2008, la direction générale de la concurrence avait dénoncé les accords entre producteurs et industriels fixant le prix du lait constituaient « des ententes » illégales portant atteinte à l’intérêt des consommateurs. Pourtant, alors que Mariann Fisher-Boel, commissaire européenne à l’Agriculture défend mordicus la fin des quotas laitiers et plus généralement la dérégulation des marchés de denrées agricoles, les mesures de régulation n’ont jamais été aussi nécessaires que maintenant.

Ironie de l’histoire, les quotas laitiers, instaurés à l’origine en 1984 pour limiter la surproduction, avaient été décriés par les agriculteurs lors de leur instauration. Et la PAC, conçue à l’origine en 1962 pour accroître la productivité des agricultures européennes et assurer des prix raisonnables aux consommateurs est devenue en pratique, un instrument de régulation de la production et doit permettre d’assurer des prix corrects aux producteurs.


Quel est le vrai prix du lait ?
On parle de crise du lait mais quel est le vrai prix du lait ? A vrai dire, on ne le sait pas vraiment ou plutôt si mais pas pour tout. Car quand on parle du prix du lait, on entend aussi les marchés des produits laitiers dans leur ensemble, comme par exemple les fromages, le beurre, les yaourts, etc.

Sur le litre de lait UHT (la brique de lait classique), le prix payé au producteur est de 0,26€, la marge brute industrielle est de 0,32 €, la marge de distribution de 0,09 € auxquelles s’ajoute la TVA d’un montant d’environ 0,04 €. Bien sûr, ces chiffres ne sont qu’une moyenne mais les producteurs dénoncent des prix qui ont chuté depuis la fin des accords avec les industriels permettant de leur assurer un prix stable et juste. Selon les syndicats agricoles, le prix du litre de lait payé au producteur serait inférieur de 0,10 € au coût de production. Dans le langage commercial, on appelle cela du dumping comme Corinne Lepage l’avait souligné lors de la campagne pour les élections européennes au printemps dernier.

Si le litre de lait en brique est un symbole, les prix des produits laitiers sont eux tout aussi transparent que la matière première dont ils sont issus. Pour faire court, sur ces produits dérivés du lait, les industriels se taillent la part du lion avec des marges allant jusqu’à 52,1% tandis qu’il y a 5 ans, les marges étaient à peu près de 30% pour chacun des maillons de la chaîne à savoir les producteurs, les industriels et les distributeurs. La situation a bien changé depuis. Mais quelque soit le prix exact du lait, une question se pose, celle des moyens pour sortir de cette crise et de la régulation.


Le besoin de régulation.
Cela peut paraître évident mais le lait tout comme les denrées alimentaires, ne sont pas des produits comme les autres. Par leur caractère vital et les conditions de leur production fortement dépendante des conditions climatiques, le lait et les denrées alimentaires doivent faire l’objet d’une règlementation. C’est en partant de ce constat qu’a d’ailleurs été élaborée la PAC (politique agricole commune) en 1962, constituant alors la première politique commune d’envergure au niveau européen. Toutefois depuis plus d’une dizaine d’années, on assiste à une renationalisation de cette politique, notamment du fait de l’influence du néolibéralisme. Alors même que la Commission et le Conseil de l’Union européenne font disparaître progressivement les instruments de régulation des marchés agricoles, le besoin de régulation ne s’est jamais fait aussi fort et ce, pour plusieurs raisons.

D’abord, par la nature spécifique du lait.
Ensuite, par la nécessité d’inscrire les productions agricoles dans une perspective de moyen ou long terme. La production de lait ne pouvant s’adapter instantanément aux prix de marchés spot (instantanés), il est nécessaire d’encadrer les prix du lait par des négociations entre producteurs et industriels ce qui a précisément été supprimé par le gouvernement français mais aussi par les autres gouvernements européens.

Conséquence : les agriculteurs ne savent pas à quel prix sera vendu leur production et doivent donc investir sans connaître leurs revenus futurs ni même avoir une quelconque indication à ce sujet.


Ce besoin de régulation doit aussi se traduire par un système de quotas stricts et par le financement de stocks. Avec la décision de supprimer les quotas et de précéder cette suppression par une augmentation progressive des quotas existants, le Conseil et la Commission favorise les usines à lait à savoir les grandes fermes de production intensives au détriment des petits producteurs.

Problème : ce sont précisément les petits producteurs qui par leur travail et leurs troupeaux fournissent un lait de meilleur qualité, réduisent la pression sur les sols et entretiennent le paysage. Or, ces objectifs doivent selon la dernière version de la PAC portant sur la période 2007-2013 avoir une importance croissante au détriment des impératifs productivistes. On s’embarque donc dans le sens opposé aux buts affichés.

Ce faisant, on oublie aussi la question des stocks. Lors de la crise alimentaire de 2008, on s’est aperçu que les stocks de denrées agricoles et plus particulièrement de lait et de produits laitiers en Europe étaient pratiquement inexistants. Problème encore : dans le même temps, le scandale du lait à la mélamine éclatait en Chine tandis que l’on s’apercevait que l’Europe ne parvenait pas à satisfaire sa demande en lait et produits laitiers. La question des stocks s’est donc posée et se pose toujours. Aujourd’hui, la demande a baissé (comme pour tout d’ailleurs) avec la crise économique, les prix ont suivi et la question est passé à la trappe mais le problème demeure. Pour les libéraux, le Royaume-Uni et l’Irlande, la PAC est trop chère et il faut en réduire l’enveloppe. La difficulté réside cependant dans le fait que la mise en place et le maintien d’une politique de stocks nécessite des fonds importants pour immobiliser une partie de la production et donc réguler le marché pour assurer ET un prix stable ET éviter les pénuries.


Ainsi, quoique l’on puisse en penser, la régulation du prix du lait et des denrées alimentaires n’est pas un choix. C’est une nécessité.

jeudi 24 septembre 2009

Le Grand Paris en discussion ce vendredi.

Demain, vendredi 25 septembre 2009, on discutera du Grand Paris. En effet, le réservoir d'idées (ou think tank) "Valeurs démocrates" présidé par Christelle de Crémiers organise un débat autour de la thématique "Grand Paris : une nouvelle ville à vivre" au Centre national des Arts et Métiers (CNAM) le vendredi 25 septembre donc à de 18h30 à 20h30 (CNAM - Amphi V
292, rue Saint-Martin, 75003 Paris) autour de divers acteurs réunis pour l'occasion. Autour des différents acteurs locaux, on discutera donc du Grand Paris tandis que le même jour, hasard du calendrier, le gouvernement organisera les premières consultations avec "Paris Métropole" sur la question.


Le Grand Paris, c'est quoi ?
Avant, il convient de déterminer le périmètre même du Grand Paris. Pour le gouvernement, il s'agit de Paris + la petite couronne (départements des Hauts-de-Seine (92), Seine-Saint-Denis (93) et Val de Marne (94)). Pour M. Huchon, président du Conseil régional d'Ile de France, le Grand Paris est inutile car la région s'occupe déjà du sujet. Pour rendre la région-capitale attractive, il suffirait donc de donner plus de ressources à la région existante. Toutefois, force est de constater qu'il y a un blanc, un vide à combler dans l'organisation actuelle entre la région et la ville de Paris. Le Vélib' et le contentieux administratif engendré peuvent en témoigner.


Les questions soulevées par le Grand Paris.
Pour le président de la République, ancien élu local francilien, la question de la compétitivité et de l'attractivité de la région parisienne face aux autres grandes métropoles telles que Londres, Berlin, Milan, Madrid, New York, Boston ou encore Tokyo ou Shanghaï en Asie est un problème. Les trop nombreuses structures administratives sont un obstacle au développement des emplois au sein de la région parisienne. La question du foncier parisien, dont les prix ont atteint des niveaux tels que les entreprises désertes Paris pour s'installer en petite couronne à Boulogne-Billancourt, Issy-les-Moulineaux ou Saint-Denis, en est un exemple.

Plus généralement, la ville de Paris est devenu un échelon trop petit malgré l'importance de la ville de Paris pour penser et régler efficacement de multiples questions. Pendant un temps, il a été question de créer une intercommunalité pour réunir les différents acteurs mais le poids démographique de Paris a refroidi les acteurs des petites villes de périphérie.

En résumé, la question du Grand Paris est devenu incontournable dans un paysage économique et social qui change vite. La question des transports en commun qui constitue une des principales pierres d'achoppement entre État et collectivités locales franciliennes est là pour le rappeler. Ces questions mais aussi bien d'autres seront donc naturellement au cœur du débat de demain organisé par Valeurs démocrates.

mercredi 23 septembre 2009

Et si finalement le salut venait d'en-bas ?

Lundi dernier, j'annonçais ici-même plusieurs points qui devaient être abordé au niveau local. Après ce Conseil départemental, je suis de plus en plus convaincu d'une chose : le salut ne peut venir que du niveau local, de la base. Si au niveau national, la gestion interne du Mouvement démocrate est très dirigiste, les exigences démocratiques sont plus respectées au niveau local.

Lors du Conseil départemental du Nord, j'ai enfin pu traduire dans des instances officielles du Mouvement démocrate, la vision de beaucoup de militants démocrates. Évidemment, des dents ont grincé et on m'a reproché beaucoup de choses : opposer les anciens [UDF] et les nouveaux [MoDem], de trop critiquer sans proposer ou encore d'être un idéaliste. A côté de cela, j'ai pu constaté que pour beaucoup je ne faisais que dire et traduire la pensée de beaucoup de militants. Bref, des débats animés sur les évènements de l'été, sur le discours de Marielle de Sarnez à Marseille ou encore sur l'offre de dialogue.

Sur le positionnement en général.
Bien évidemment, la question des alliances est venue sur le tapis. Si l'indépendance au 1er tour des régionales n'a pas été remise en cause, la question du 2nd tour. Pour partie, Marielle de Sarnez a raison et l'idée d'un rapprochement avec le PS pour construire l'alternance est le signe d'une proposition réellement originale. Pour une autre partie, ce positionnement décidé sans demander leur avis aux militants nous engage sur une pente dangereuse et remet en cause le positionnement décidé en 2007. Il y a donc, en quelque sorte, une ligne de fracture qui m'apparaissait pas si claire avant. C'est donc un point à surveiller pour les prochaines régionales.
Toutefois, si les avis sont tranchés sur le discours de Marseille, les points de vue convergent sur un point : une alliance crédible est un regroupement autour d'idées structurantes.
A ce niveau, j'ai pu défendre le positionnement suivant : nous partageons beaucoup avec Europe-Écologie.

En effet, en reprenant à peu de choses près les éléments fondateurs du discours du Mouvement démocrate à sa création, Europe-Écologie se recentre et vise à occuper l'espace que le MoDem est selon moi en train de laisser libre par son passage de la logique de l'indépendance à un paysage politique qui se diviserait entre conservateurs sarkozystes et un camp de l'alternance.
Je pense qu'en penchant pour la 2e vision du paysage politique François Bayrou se trompe pour ses régionales.


Les régionales en elle-même.
Constat général, le calendrier est très serré. Évidence souligné sur ce blog depuis plusieurs mois, nous n'avons pas de temps à perdre. Cependant, signe d'espoir, une prise de conscience a eu lieu et un calendrier a été arrêté. L'organisation démocrate a pris forme et les points que je soulignais lundi dernier sont soit réglés soit en passe de l'être. Alors que dans le même temps, l'organisation nationale des régionales n'est pas vraiment sur pied. Il me semble donc que l'espoir dans ces régionales viendra d'en bas, de l'aspect local où les principes démocratiques sont bien mieux respectés qu'au niveau national. Alors qu'au niveau national, le Conseil national n'exerce pas ses prérogatives et avalise sans broncher ou presque les décisions prises par François Bayrou, au niveau local, on peut s'exprimer et voir son point de vue pris en compte dans le processus décisionnel.

L'espoir viendra donc d'en bas et pas d'en haut.

lundi 21 septembre 2009

Aujourd’hui, c’est Conseil départemental !

Ce soir, c’est Conseil départemental du Nord. Après un été marqué par un silence assourdissant de la part de François Bayrou, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Le discours de Marielle de Sarnez à Marseille puis le Conseil national du 06 Septembre à la Grande Motte ont clairement montré que la direction du Mouvement démocrate souhaitait clairement imposer ses décisions à la base militante. Toutes les mesures permettant de garantir un surcroit de collégialité ont été mal appliquées ou contournées. Les primaires que François Bayrou a lui-même proposé, risquent de passer à la trappe et le processus de constitution des listes pour les élections européennes très critiqué à juste titre, reconduit malgré la forte opposition de la base militante.


Les propos prêtés à Jean-François Kahn : « Le MoDem est maintenant 2 fois plus démocratique. Avant, François Bayrou décidait tout seul. Maintenant, François Bayrou et Marielle de Sarnez décide ensemble. » que beaucoup prenait à la cantonade sont en train de devenir réalité.

Autre question importante, les régionales. Malgré le calendrier serré, rien n’est prêt, pas même les idées directrices. S’ajoute à cela la question du Congrès programmatique de Décembre. Ce Congrès qui va coûter cher au Mouvement démocrate, amputant d’autant les moyens qui seraient nécessaires à consacrer à la campagne des régionales.
Les principaux points faibles soulignés par la campagne des européennes :
- la communication ;
- l’aspect Internet ;
- et l’importance de la question écologique ;
semblent avoir été oubliée alors que cette dernière doit être au cœur du projet démocrate ainsi que le rappelle très fréquemment Corinne Lepage.


Enfin dernier aspect plus local, les questions d’organisation et de logistique.
Autre point faible souligné lors du Conseil national du 04 Juillet, elle va se poser de façon accrue dans la région Nord-Pas-de-Calais dont les 2 mouvements départementaux, celui du Pas de Calais de Jean-Marie Vanlerenberghe et celui du Nord d’Olivier Henno auront la charge d’organiser le fameux Congrès programmatique (qui doit décider de tout mais qui en fait ne servira qu’à imposer les vues de la direction du MoDem) en sus des régionales qui se profile en Mars.

Une campagne peut être courte mais doit être préparée or, c’est en partie par notre impréparation, notre inadaptation aux évènements et notre manque de réactivité que nous avons perdu des voix. Actuellement, aucun signe ne montre que nous sommes prêts.


Toutes ces questions et bien d’autres seront abordées lors d’un Conseil départemental du Nord qui s’annonce animé. J’interviendrai sur le sujet pour résumer le point de vue de nombreux militants et dire ce qui ne va pas. La présence de notre président départemental au Bureau exécutif national étant aussi par la même occasion, le moyen de faire passer un message à François Bayrou.

dimanche 20 septembre 2009

Analyse et conséquences du Conseil national de la Grande Motte

Cette semaine tandis que je planchais pour les écrits du CRFPA, je recevais ma convocation pour le Conseil départemental du Mouvement démocrate du Nord. Dans le même temps s’y joignait une heureuse surprise : un compte-rendu du dernier Conseil national, celui de la Grande Motte que j’essayais d’obtenir depuis un bon moment. Et à la lecture, il y a de quoi bondir. Après avoir récupéré d’une semaine franchement épuisante, voici donc une analyse de ce Conseil national. Pour des raisons de compréhension, mon analyse reprendra dans l’ordre les points abordés par le Conseil national.


Décision n°1 : Approbation de l’élargissement.
Durant l’été, et suite à ma précédente analyse de l’élargissement du Bureau exécutif national, j’ai plaidé pour un rejet franc des nouveaux nominés par François Bayrou. Depuis, je plaidais pour le Conseil national prenne ses responsabilités et refuse l’approbation des nominations faites. Pourquoi ? Mon analyse sur le sujet n’a pas changé d’un iota.

Il me semble qu’on ne peut approuver un élargissement fait via un procédé complètement opaque au lieu d’un procédé clair, ouvert et transparent.

Petit rappel : fin juillet, les décisions du Conseil national du 04 Juillet semblait avoir été oubliées. Sur les 9 décisions, aucune information sur les avancées de leurs applications. Une seule était très mal appliquée, la publication de l’ordre du jour et d’un relevé des décisions du Bureau exécutif. Mal appliquée car l’ordre du jour qui devrait être publié avant le Bureau exécutif avait été systématiquement publié après. C’est d’ailleurs toujours le cas actuellement. Suite à une dépêche AFP, François Bayrou convoque le Bureau exécutif qui se réunit par téléphone car nombre de ses membres sont partis en vacances, puis soumet une liste de noms à l’approbation des membres du bureau. Les noms approuvés, un entrefilet est publié sur le site du MoDem. Malgré les suspicions d’une réaction à la dépêche AFP, la direction affirme mordicus que non, il n’y a aucun lien, ce dont bien rapidement on s’apercevra.

Il était nécessaire de refuser ces nominations essentiellement pour des questions de forme. En effet, impossible de savoir pour les personnes intéressées comment, auprès de qui et dans quelles conditions candidater. Or, à mon sens, lorsque l’on manifeste publiquement devant la presse, une refondation du Mouvement démocrate et une collégialité accrue, la moindre des choses est d’être transparent. Mais, c’est tout le contraire qui s’est passé. La démocratie tient par la procédure. Les détails n’étaient donc pas à négliger.

Autre point qui justifiait le refus, les personnes présentes. La plupart sont compétentes, mais la presque totalité d’entre-elles étaient candidates sur les listes du MoDem aux élections européennes. Or, le mode de désignation a été largement remis en cause pour son manque de légitimité. Les listes ayant en effet été balancées aux militants qui devaient se contenter d’approuver en bloc, sans pouvoir réellement donner leur avis. En élargissant le Bureau exécutif à des gens choisis pour leur fidélité (comme l’a montré le très vif échange entre Christophe Ginisty et François Bayrou lors du Conseil national du 04 Juillet), François Bayrou fait exactement le contraire de ce à quoi il s’était engagé, à savoir permettre une plus grande collégialité ce qui suppose précisément d’élargir le Bureau exécutif à des personnes qui ne pensent pas forcément comme lui ou qui manifeste une certaine indépendance. L’élargissement décidé prend donc le contrepied de l’engagement du 04 Juillet.


Le Conseil national a approuvé cet élargissement à l’unanimité moins 4 abstentions. Aucune voix contre, c’est tout de même assez effarant. Le Conseil national accepte que François Bayrou s’asseye sur les décisions que le Conseil national a lui-même voté. Vous vous en doutez, si j’avais été conseiller national, j’aurai voté contre et apparemment j’aurai été le seul. Malheureusement pour moi et pour le MoDem, je ne suis pas Conseil national, je ne peux donc voter dans cette instance. Il aurait pourtant été utile d’avoir des votes contre pour ne pas faire du Conseil national une simple chambre d’enregistrement du Bureau exécutif et des décisions actés par François Bayrou.

Un seul conseiller national, Rémy Daillet-Wiedeman, a souhaité avoir des précisions sur la durée du mandat des nouveaux nominés. François Bayrou a habillement rappelé que les statuts étaient muets sur le sujet et qu’il préciserait toutefois les missions qui leur seraient confiées. On attend toujours !


Décision n°2 : Le Congrès programmatique.
Autre décision du Conseil national, la convocation d’un Congrès extraordinaire. Hypothèse que j’avais évoquée avant même le Conseil national du 04 Juillet, j’avais mentionné ma ferme opposition à cette idée. Pour plusieurs raisons. Je considérai que convoquer un Congrès peu de temps avant les régionales allait retarder l’élaboration des projets régionaux mais surtout nous coûter cher, très cher. Or, un des facteurs qui avaient été régulièrement mentionné lors du Conseil national du 04 Juillet est le manque de matériel de campagne adapté notamment de petites affichettes, d’autocollants, de bandeau avec le logo du MoDem. François Bayrou n’hésite d’ailleurs pas à rappeler « Nous ne sommes pas bien riches ». Lors du Congrès de Villepinte, François Bayrou l’avait lui-même mentionné, l’organisation d’un Congrès ça coûte cher. Les fonds étant rares, il semble qu’il aurait été bien plus utile de dépenser les fonds dans du matériel de campagne plutôt que dans un Congrès programmatique où la direction du MoDem imposera très probablement sa décision.

Autre décision contestable, autre vote d’un seul homme du Conseil national.
Résultat du vote à la Grande Motte : unanimité moins 1 voix.

Sur le Congrès en lui-même, 3 priorités ont été affirmées :
- se distinguer de la concurrence ;
- mener une stratégie d’ensemble, processus qui doit être aussi mené pour les régionales ;
- la nécessité de désigner les têtes de liste.

Ces priorités sont bien sur essentielles, un rappel formel utile donc.
Autres aspects mentionnés pour ce Congrès, la nécessité soulignée par Yann Wehrling de se projeter dans le temps en se fixant des objectifs concrets.

Sur le fond, rien n’est contestable. Toutefois, je pressens que la réflexion des militants sera écartée et qu’au final c’est François Bayrou et Marielle de Sarnez qui imposeront le fonds en Décembre. Rendez-vous à Arras pour vérifier ce pressentiment. Concernant l’organisation, j’y participerai bien évidemment étant militant du Nord et Arras était à une quarantaine de kilomètres.


Décision n°3 : Les régionales.
C’est l’aspect sur lequel François Bayrou était le plus attendu. Rappelez-vous, le 04 Juillet François Bayrou avait annoncé à la surprise générale que des primaires auraient lieu pour désigner les candidats aux régionales. A l’époque, moi-même surpris, je m’étais montré sceptique sur la concrétisation d’une telle volonté si le processus des primaires n’était pas rapidement précisé, ne serait-ce que de façon provisoire.

Encore une fois, mes prévisions se sont avérées justes, François Bayrou semble avoir décidé d’enterrer les primaires. Je rappelle à toutes fins utiles que la décision d’organiser des primaires a été prise par François Bayrou et qu’elle ne peut être rayée d’un trait de plume par son président. Officiellement, François Bayrou dit avoir reçu un abondant courrier défavorable à cela de peur de raviver des conflits.

Pour le remplacer, François Bayrou propose de reconduire le même procédé que celui choisi pour les élections européennes. Le crash du 09 Juin n’a donc rien appris à notre président, le mode de désignation très critiqué serait donc reconduit. Évidemment, cela a suscité un vif débat lors du Conseil national de la Grande Motte. François Bayrou, gêné, ne parvenant pas à faire avaler la pilule au Conseil national, décide donc de reporter la décision au bureau exécutif du 10 Septembre. Bureau exécutif dont on n’a pas eu de nouvelles, puisque l’ordre du jour et le relevé de décisions n’ont pas été publiés en violation des décisions du Conseil national du 04 Juillet.
Officieusement, les quelques informations que j’ai pu recueillir suggèrent que le processus des européennes serait reconduit et les discussions auraient portés sur la manière de faire avaler aux militants la chose.
Encore une fois, on se moque du monde.


Mais ce n’est pas fini ! Le meilleur arrive ensuite.
Marielle de Sarnez propose à Jean-Marie Vanlerenberghe de recevoir les cadres départementaux pour « tâter le terrain ».
Sur le moment, je me suis demandé si j’avais bien lu. « Tâter le terrain », il me semblait que des consultations avaient été organisées fin Juin - début Juillet et que les militants avaient clairement exprimés leur avis sur le sujet. Avis très différent de l’avis actuel de la direction du MoDem, à savoir qu’il ne voulait plus du processus de désignation des candidats utilisé pour les européennes et qu’il fallait des primaires ou au moins un procédé plus clair et démocratique. Il n’y aucune raison de « tâter le terrain » puisque cela a été fait. Bref, traduction : la direction du MoDem n’arrivant pas à faire avaler le mode de désignation des candidats aux régionales, on tente de gagner du temps et on renvoie les décisions à plus tard. Ceci montre bien que les changements manifestés devant la presse le 04 Juillet n’étaient qu’une façade.


Arrivé là, on pourrait se dire que cela suffit mais non, on s’enfonce encore !
Si, si, c’est possible ! La chose est tellement scandaleuse que je ne peux que citer le compte-rendu « La fiabilité/fidélité et la loyauté des candidats ont été relevées comme [des] critères importants dans le choix des candidats ».

Voilà donc la vraie raison pour laquelle François Bayrou et la direction du MoDem chercheraient à reconduire le mode de constitution des listes utilisé lors des élections européennes. Car ne nous y trompons pas, ce n’est ni pour de supposées remontées négatives en masse à propos des primaires que François Bayrou aimerait revenir sur le principe des primaires mais bel et bien pour imposer des candidats qui lui soient fidèles et loyaux. Car durant l’été, j’ai fait le tour de mon large carnet d’adresses, il s’avère que si les militants craignaient bien les risques de division, ils étaient partisans de primaires dont la procédure serait strictement précisée et encadrée. Voilà pourquoi la procédure devait être adoptée dès le mois de Juillet ainsi que je l’avais mentionné et rappelé à de multiples reprises.

Mais ce qui m’a fait vraiment bondir, c’est l’exigence de fidélité/loyauté. François Bayrou n’aurait-il pas confiance dans les militants démocrates ? Lors de primaires, les militants choisissent les candidats qu’ils considèrent les plus aptes à devenir candidats. Dans le cadre de ce choix, ils arbitrent entre les différentes personnes qui désirent obtenir l’investiture et prennent nécessairement en compte cet impératif de loyauté/fidélité, bien mieux souvent que les dirigeants de parti. Lors des primaires, les militants reprennent la décision et souvent leur choix s’avère plus judicieux que celui décidé en petit comité. Il faut donc arrêter de considérer les militants comme des veaux qui peuvent avaler n’importe quoi.

Le débat sur les régionales se clôt sur l’annonce par François Bayrou de la convocation d’un Conseil national pour la fin Octobre dont la date a depuis été fixée au Samedi 24 Octobre 2009 à 9h30. Jean-Marie Vanlerenberghe finit en précisant que l’appel à candidatures à destination des adhérents sera lancé « en toute transparence ».
Mais bien sur ! Et la marmotte ...


Après avoir tenté de supprimer les primaires, puis après s’être réuni en Bureau exécutif qui s’est attardé sur les différentes méthodes pour faire avaler le mode de désignation utilisé pour les élections européennes comme mode de désignation des listes pour les régionales, il faudrait que l’on croit que tout est fait « en toute transparence » ? Je sais bien qu’il faut laisser le bénéfice du doute à l’accusé mais tout de même, la direction du MoDem, après avoir tenté de multiples manœuvres sans succès pour supprimer les primaires, croit-elle vraiment que nous allons avaler ça ?

Lorsque j’ai mentionné les discussions du Conseil national sur les régionales à un ami militant démocrate, notre échange a été le suivant :
« LUI - C’est le Mouvement démocrate GABONAIS ? [sous-entendu dont le Mouvement démocrate dont je parle]
MOI - Non, non ! C’est le MoDem de François Bayrou.
LUI - Eh ben … »
Je crois qu’il n’est pas nécessaire d’aller plus loin sur la question. Précision utile, la base militante est majorité de cet avis.


Décision n°4 : Questions diverses.
Jean-Jacques Jégou, tout nouveau trésorier a abordé la question des finances départementales via l’établissement de contrats d’objectifs et une meilleure solidarité interne. A ce sujet, signalons les projets soutenus par Chantal Portuèse qui montrent bien que le Conseil national s’il décide de mettre en place des initiatives peut être une instance très utile et efficace.
Franz Vasseur, conseiller national francilien, propose de créer un « juge d’appel au CCC ». Rappelons que l’intéressé est avocat en propriété intellectuelle. Juriste moi aussi mais en droit public (administratif) et me destinant à l’avocature, je trouve que l’idée n’est pas mauvaise mais qu’elle découle d’un raisonnement de pur juriste. Idée séduisante sur le papier, dans les faits, elle ne changera pas grand-chose et ne fera que rallonger les délais de traitement des dossiers par le CCC. Elle apportera à mon sens plus d’inconvénients que d’avantages.


Décision n°5 : La compensation carbone du l’université de rentrée.
C’est un aspect mineur mais cela correspond aux idées que nous défendons. Dans le même temps, l’UMP qui avait des débats houleux sur la taxe carbone ne l’a pas fait. Comme on dit, les actes parlent plus que les paroles.


Conclusion : rien ne change.
Après le Conseil national du 04 Juillet et surtout le silence assourdissant de l’été, l’université de rentrée du Mouvement démocrate était très attendue. L’attente était très forte et la déception aussi. La plupart des prévisions pessimistes et de mes doutes se sont confirmés. Début août, un permanent du MoDem me reprochait de tout voir en noir et de ne pas faire confiance. A l’époque, je lui avais répondu que notre confiance avait été ruinée et que je doutais pour de bonnes raisons (à savoir, l’inapplication de nombreuses décisions précédemment adoptées par le Conseil national).

C’est triste à dire, mais mes sombres prévisions ont été confirmées et ont même été dépassées. A croire que François Bayrou n’a toujours pas compris ce qu’il se passait ou alors si et c’est d’autant plus inquiétant. Tournant casaque sur les primaires, et continuant une gestion toujours aussi peu collégiale, on peut s’attendre à des lendemains plus que douloureux. L’UMP est déjà partie, les Verts partiront alors que nous n’aurons même pas fini de dégager les idées directrices. La plupart des décisions seront annoncées en Décembre, lorsqu’il sera trop tard pour faire machine arrière et trop tard pour faire efficacement campagne. Le résultat sera un désastre à côté duquel la bataille de la Bérézina serait le signe d'une grande victoire. Devons-nous nous satisfaire de cela ? Je prends les paris que non.

Autre facteur inquiétant, l’apathie et la soumission du Conseil national à François Bayrou. On connaît les talents d’orateur de François Bayrou pour retourner un auditoire mais il ne faut pas exagérer, si les membres du Conseil national le voulaient vraiment, ils pourraient réellement imposer leur volonté à François Bayrou.

Malheureusement, ce n’est pas le cas et à mon sens, le mode d’élection du Conseil national y est pour beaucoup. En élisant très tôt et par un scrutin de liste le Conseil national, on a délibérément favorisés les personnes de réseaux déjà bien implantés alors que la plupart des militants n’avait pas les ressources nécessaires pour constituer des listes, y être présent et plus prosaïquement pour avoir des chances d’être élu. De même, la durée du mandat des conseillers nationaux, plus longue que celle des autres instances du MoDem pèse dans le manque d’indépendance du Conseil national.

Au final, les choses s’aggravent mais rien ne change. La base militante du Mouvement démocrate est dans une situation explosive, les militants les plus fidèles songent sérieusement à partir, et les pratiques loin de changer pour le meilleur se radicalisent pour le pire. Il ne s’agit plus de faire de concessions de façade pour calmer la base militante mais bien de s’assoir sur les décisions prises et d’imposer des décisions prises depuis longtemps, à savoir une mode de désignation des listes par le haut. Au lieu d’une collégialité accrue, François Bayrou et Marielle de Sarnez continuent à décider ensemble.

Lorsque la semaine dernière, François Bayrou était invité sur i-Télé, un journaliste lui répétait des propos qu’auraient tenu Jean-François Kahn « Le MoDem est maintenant 2 fois plus démocratique. Avant, François Bayrou décidait tout seul. Maintenant, François Bayrou et Marielle de Sarnez décide ensemble. ». Pour ma part, je préfère l’imitation qu’a faite Nicolas Canteloup de François Bayrou, vendredi dernier. Le célèbre imitateur faisait dire à François Bayrou que le MoDem allait recruter Flavio Briatore comme directeur technique du MoDem (ex-patron de l’écurie Renault F1, viré pour avoir organisé le crash de Nelson Picquet Jr afin de permettre la victoire de l’autre pilote de l’équipe Fernando Alonso). Imitant la voix du béarnais, Nicolas Canteloup lui faisait dire ceci : « Moi, ça fait 2 ans que j’envoie le MoDem dans le mur et c’est vrai que j’ai un petit peu envie de passer la main. »

vendredi 18 septembre 2009

Hollande, Woerth. Un dimanche de politique (2).

Dimanche dernier, j'avais publié ici-même une analyse des émissions politiques hebdomadaires. Après avoir traité François Bayrou et son passage sur i-Télé, voici donc la deuxième partie de mon analyse (qui arrive plus tard que prévu pour cause d'examens me concernant) et qui traite des passages de François Hollande au Grand Jury et brièvement du passage d'Éric Woerth dans la Tribune BFM-Dailymotion.


François Hollande, combatif et intéressant.
Ne vous y trompez pas, je ne vais pas prendre ma carte du PS pour autant. Mais, force est de constater que François Hollande a été meilleur que le nôtre.

Sur l'offre publique de dialogue, François Hollande s'il a clairement exprimé ses doutes sur ce que cela pouvait recouvrir, s'est néanmoins montré ouvert à un échange d'idées entre forces de l'opposition bien conscient que l'alternative était à ce prix. De manière générale, il résume l'opinion de la grande majorité des militants démocrates bien mieux que le président du MoDem ce qui est tout de même un comble.

Mais c'est sur un tout autre sujet que François Hollande a réellement proposé des choses innovantes. Ce sujet, c'est la question du "grand emprunt". Devant des interlocuteurs dont on connait clairement l'inclinaison idéologique, le député socialiste a d'abord insisté sur la montagne de dettes que cette nouvelle opération laisserait aux prochaines générations ainsi que cela allait encore rajouter de la dette à la dette existante. Rappelant qu'il arrive un moment où il n'y a plus de la bonne ou de la mauvaise dette mais de la dette tout court, François Hollande a tout de même répondu devant l'insistance d'Étienne Mougeotte ce à quoi il envisageait de faire si ce grand emprunt se réalisant. Habilement, l'ancien secrétaire national a contourné l'obstacle en proposant autre chose. Partant du postulat que la France ne pouvait plus tellement s'endetter, François Hollande a proposé que l'État n'emprunte pas de l'argent pour financer des infrastructures mais qu'il accorde sa garantie aux demandes de crédit des petites et moyennes entreprises innovantes. Cette "garantie" prendrait alors la forme soit d'une garantie classique soit d'emprunts de fonds pour ensuite les prêter à bas coût aux PME/PMI innovantes en échanges de part de capital dans ces entreprises. L'investissement ne se ferait pas en pure perte financière contrairement à des investissements mais le capital prêté ou garanti sera rémunéré par des parts sociales dans ces entreprises ce qui ouvrirait droit à dividende et permettrait à l'État de gagner de l'argent.

En résumé, l'État ferait ce que les banquiers ne font plus, à savoir prêter aux petites entreprises et leur permettre de retrouver des facilités de paiement, ce que les banques commerciales ne font pas ou plus puisque les fonds prêtés par les États ont été utilisé pour restructurer les activités de marché et spéculer sur les dettes étatiques qui ont permis de réunir les capitaux nécessaires pour sauver ces mêmes établissements bancaires.

Bien sur, cela pourrait poser de sérieux problèmes avec le droit communautaire qui interdit les aides d'État. Mais, d'une part, l'État dans ce cas, deviendrait une sorte de super Caisse des dépôts pour les petites entreprises et d'autre part, les institutions communautaires sont disposées à une attitude plus conciliante pour que le système se relève.

D'autres questions ont aussi été abordées avec notamment la question de la taxe carbone sur laquelle François Hollande rejoint le positionnement des socialistes progressistes, assez éloigné de celui de son ex-compagne Ségolène Royal. Mais de manière générale, c'est la partie sur le grand emprunt qui a été la plus instructive.


Éric Woerth, une intervention convenue, lisse, plate !
Le ministre des comptes publics passait lui cette fois sur BFM TV. Balayant l'ensemble des sujets économiques et revenant sur la taxe carbone, notre ministre s'est avéré terne et triste. N'apportant rien de nouveau au début, se contentant de reprendre les décisions déjà actés, et de prudemment écarter celles-à venir.

Au final, un homme lisse et sans aspérités illustrant à merveille la caricature du fidèle serviteur de Bercy, la prestation d'Éric Woerth est restée convenue. Il faut dire que sa marge de manœuvres est plus que faible.

mardi 15 septembre 2009

Test ADN :"Ça ne sert à rien !".

Nicolas Sarkozy l'a enfin reconnu devant les députés UMP, les tests ADN ne servent à rien. On le savait bien avant que la loi ne soit adoptée et lors de l'adoption du texte, de nombreuses voies se sont élevées pour dire que la chose serait inapplicable en sus d'être attentatoire dans son principe aux valeurs républicaines.

Voulu par les députés UMP et placé via un cavalier législatif à propos d'une loi de bioéthique.
L'histoire de ces fameux tests ADN en matière de regroupement familial illustre en fait la méthode de fonctionnement du sarkozysme.

Discours sur la méthode.
Les députés UMP sont "convoqués" selon le terme employés au Palais de l'Élysée. Ainsi comme de petits écoliers bien disciplinés, les députés UMP doivent se rendre chez le président et lui obéir sous peine de punition. Le président, qui avait largement communiqué sur le renforcement des pouvoirs du Parlement pour faire avaler sa réforme constitutionnelle qui rappelons-le n'a été adoptée qu'à 1 voix près, montre bien qu'il n'a que faire du Parlement qu'il voit comme une simple chambre d'enregistrement. Le Parlement et l'Assemblée nationale en particulier qui doit son élection au président doivent avaler les "réformes" gouvernementales à la chaîne à tel point que nous n'avons plus d'Assemblée nationale mais une véritable imprimerie dans les textes sont nombreux. Faisant fi de l'efficacité juridique, le président qui dénonçait hier à l'occasion de la remise du rapport Stieglitz "la politique du chiffre" en est la caricature.


"La politique du chiffre".
Les Parlements britannique et allemand légifère peu mais longuement. Et de manière générale, les textes sont bien mieux rédigés et finis. Conséquence logique d'un travail parlementaire efficace, le nombre de textes approuvés par ces 2 pays ne correspondait avant Nicolas Sarkozy qu'aux 2/3 de textes adoptés en France sur une année calendaire en moyenne. Depuis c'est l'hyperinflation. Au motif qu'il faille afficher un nombre toujours plus important de réformes, on légifère sur tout et n'importe et surtout très mal. Ces malfaçons législatives ont commencé très rapidement. Rappelez-vous la fameuse loi TEPA, plus communément appelée "boulet fiscal". Ce texte contient une disposition phare qui illustre le fameux "Travaillez plus pour gagner plus", l'exonération fiscale des heures supplémentaires.

Le texte a été tellement mal rédigé et dans une telle précipitation que la notice explicative était de 37 pages tandis que la disposition en elle-même tenait en quelques paragraphes. Précaution toutefois insuffisante car les chefs d'entreprises, qui ne sont pas tous des juristes chevronnés suspendus aux décisions de la Cour de cassation, n'y comprenant rien ont tardé à mettre en place la mesure. Il a fallu organiser des formations spécifiques afin que les personnels comprennent quelque chose à la disposition. Depuis, le gouvernement déchante même s'il essaie de le cacher, car la disposition est un échec et même pire, un facteur d'aggravation du chômage.

L'amendement ADN est du même ordre d'idées, un amendement glissé à la va-vite qui a porté un coup au texte d'origine avec lequel il n'entretient qu'un vague rapport. Pour des raisons idéologiques, le président et la majorité se sont battus pour l'adopter malgré la très forte opposition populaire.

"La fin de la réformite" ?
Il serait donc grand temps que l'on arrête de faire la loi pour des raisons idéologiques. Le président de la République dénonce la politique du chiffre. Eh bien, soit ! Qu'il arrête de la pratiquer et se décide à ce que l'on fasse mieux la loi. A défaut d'être bonne, elle serait au moins bien faite juridiquement ce qui éviterait de nombreuses déconvenues comme le tout récent épisode Besson avec la question des tests ADN en est l'exemple et la majorité qui utilise le terme "réforme" pour désigner tout activité législative ou pas du gouvernement vide le terme de son sens.
Mais face à la tentation de pouvoir présenter un bilan ne serait que symbolique de "réformes" pour 2012, j'ai bien peur que l'intérêt général ne revienne pas avant un bon moment dans l'esprit des élus de la majorité.

Ainsi que nous l'a enseigné la Fontaine, dans "Le lièvre et la tortue", c'est toujours la tortue qui gagne.

A bon entendeur !

dimanche 13 septembre 2009

Bayrou, Hollande, Woerth. Un dimanche de politique (1).


Ce dimanche, comme c’est maintenant l’usage, ont eu lieu les traditionnelles émissions politiques. Cette fois, c’était le tour de François Bayrou, François Hollande et d’Éric Woerth. Au menu, taxe carbone, grand emprunt, régionales et offre de dialogue pour préparer l’alternance. Après une semaine agitée, on était en droit de s’attendre à des prises de position tranchées mais franchement il y a de quoi être déçu. Prévisible chez Éric Woerth qui en bon locataire de Bercy en a dit le moins possible, elle l’était moins chez François Bayrou qui nous a habitué à bien mieux tandis que la bonne surprise est venue de François Hollande. Tour d’horizon des émissions politiques et première étape avec François Bayrou.


Un François Bayrou franchement décevant !
Invité du 17h politique d’Audrey Pulvar, François Bayrou est donc passé sur le grill de l’émission politique d’Itélé. Les principales thématiques abordées : l’offre publique de dialogue aux autres forces d’opposition, la taxe carbone ainsi que le grand emprunt et la question de la dette publique.

Le thème de l’offre publique de dialogue qu’avait évoqué François Bayrou lors de son discours de clôture de l’université de rentrée à la Grande Motte a occupé une très large part de l’émission presque la moitié en fait. Alors que beaucoup de monde attendait des clarifications : les militants démocrates d’abord, les autres partis d’opposition souhaitant une alternance ; on comprend de moins en moins ce que cela recouvre et où on va. Et à l’image de ce qu’en dit Anne-Sophie Godfroy ou de ce que j’ai pu dire lors de commentaires laissés ici et là, on a franchement l’impression qu’il s’agit plus d’une opération fumeuse qu’autre chose. Car François Bayrou n’est pas parvenu à donner une définition et précise de ce que recouvre cette « offre de dialogue ». Après une demi-heure, François Bayrou a finalement déclaré qu’il s’agissait de discuter des points sur lesquels les forces d’opposition qui souhaitent l’alternance convergent et que les points de divergence seraient tranchés par les français. Sous entendu au 1er tour de l’élection présidentielle. En clair, rien ne change vraiment par rapport à avant. Les points sur lesquels les partis d’opposition convergent sont connus (défense des principes républicains, de l’équité sociale, rejet de la politique menée par la majorité, défense du modèle social français) tout comme les points de divergence : politique fiscale, politique économique, mesures pour lutter contre le chômage, prise en compte plus ou moins forte de la question environnementale…

En résumé, c’est flou, vague, on n’y comprend pas grand-chose et pour ce que l’on comprend il n’y a rien de nouveau. Le militant démocrate éclairé lui y verra que l’on décidera du positionnement au niveau de la direction du MoDem sans lui demandé son avis, ce qui ne fait que confirmer des propos qu’auraient tenu Jean-François Kahn « Le MoDem est maintenant deux fois plus démocratique puisque ce n’est plus François Bayrou qui décide seul mais François Bayrou et Marielle de Sarnez qui décident ensemble.

Sur la taxe carbone, François Bayrou a réaffirmé une position présenté à la Grande Motte. A savoir, c’est un impôt qui ne dit pas son nom qui est injuste car il ne porte pas sur toutes les formes d’énergie et de citer les multiples changements de position du gouvernement sur les incitations à choisir le tout électrique (notamment sur le chauffage) mais il a surtout insisté sur le fait que la répartition de la compensation de cette taxe est très injuste car égale que les ménages soient aisés ou défavorisés. Du classique donc.

Seul point sur lequel François Bayrou a été très bon : la question financière avec le grand emprunt et la thématique de la dette publique. Pour vous dire les choses, c’est ce thème qui a été pour moi le facteur décisif de mon vote pour François Bayrou lors des présidentielles de 2007. Il a clairement détaillé en quoi le grand emprunt était une mauvaise et en quoi il était injuste non seulement socialement mais créait un problème générationnel sans précédent. On voit bien qu’il a creusé la question pendant l’été et que les nombreuses rencontres avec les économistes ont été très utiles.

vendredi 11 septembre 2009

Taxe carbone : "de légères injustices à la marge".

"Il va y avoir de légères injustices à la marge, il y a des situations où des gens vont devoir dépenser plus qu'ils ne recevront", a reconnu Christine Lagarde, ministre de l'Economie, ce vendredi matin sur Canal+.

Le quotidien La Tribune qui reprend ici les propos que notre ministre de l'Économie a tenus sur la chaîne crypté ce Vendredi 11 Septembre matin. Propos dans la veine des précédents conseils de l'intéressée qui préconisait aux personnes qui trouvent l'essence trop chère de faire du vélo et révélateur d'un certain état d'esprit du gouvernement et dans la majorité. Il faut dire qu'au lendemain des arbitrages rendus par Nicolas Sarkozy, il y a vraiment de quoi être déçu.

Caramba ... Encore raté.
Une belle opportunité de raté, c'est la conclusion que l'on peut tirer des arbitrages rendus. Le président de la République qui a pris de mauvaises habitudes en gouvernant en dépit des dispositions constitutionnelles a donc souverainement fixé le prix de la tonne de CO2 à 17 €/T.
Ce prix correspond plus ou moins au prix du marché actuel de la tonne de CO2 mis en place dans le cadre du protocole de Kyoto et sur lequel l'Europe est en pointe au travers de la filiale de la société de marché NYSE-Euronext via sa filiale BlueNext. Enfin pour le prix des futures c'est-à-dire des contrats à terme puisque le marché spot (instantané ou au jour le jour) s'est littéralement effondré suite à la révélation de manipulation de cours et des conséquences de la crise financière sur l'activité des entreprises. De fait, le prix Spot est très bas et il est actuellement plus rentable d'acheter des "permis de polluer" que de réduire ses émissions.

Ce faisant le prix adopté par Nicolas Sarkozy est purement artificiel. Vous me direz : "Mais le prix envisagé par la commission Rocard aussi !" et vous n'auriez pas tort. Sauf que, la commission Rocard qui a réunit quelques experts a fixé le coût économique c'est-à-dire le coût pour compenser ses émissions en réduisant la pollution à la source ou pour en compenser les conséquences néfastes à 100€/T. La commission Rocard, comprenant que le contexte économique actuel ne permet pas de fixer un prix trop élevé au risque d'avoir des conséquences néfastes sur l'emploi, a donc décidé de réduire le prix de la tonne de CO2 à 45€/T puis à 32€/T.
L'idée étant de commencer par un prix suffisamment bas pour inciter les personnes et les entreprises à modifier leurs comportements et donc à se tourner vers des alternatives plus responsables et moins nocives pour l'environnement, mais pas trop non plus au risque que cette "taxe carbone" ne soit pas assez incitative.

Une taxe qui n'en est pas une.
Il faut savoir être précis, et nos hommes politiques tout comme nos parlementaires ont une tendance prononcée à l'inventivité en ce qui concerne le langage politiquement correct à propos des prélèvements fiscaux. Taxe, impôt, prélèvement, contribution, redevance, imposition sont des termes utilisés indistinctement dans les textes fiscaux. Au niveau juridique pourtant, la définition est plus précise.

Une taxe est un prélèvement obligatoire perçu dans le cadre d'un service rendu.

Or, nul service rendu en contrepartie du prélèvement opéré. Il n'y a donc pas lieu d'appeler taxe une imposition de toute nature (ITN) qui est en fait un impôt tout comme la TVA d'ailleurs.
L'impôt carbone donc ainsi qu'on devrait l'appeler n'est pas à un niveau suffisant.


Un prix de départ trop bas.
Le niveau de départ tel qu'envisagé à 17€/T est bien entendu trop faible. Trop faible par son impact sur les énergies fossiles, par ses recettes et par son assiette. En ne se concentrant que sur les carburants déjà lourdement taxés et en excluant l'électricité, le président de la République montre encore une fois le poids du groupe de pression du nucléaire. Certes l'électricité nucléaire n'est pas génératrice de CO2 mais son impact environnemental n'est pas négligeable. Il convient aussi d'ajouter que les français que l'on a massivement invité à se chauffer électrique n'y sont pas allés avec le dos de la cuillère et que les capacités marginales de production d'électricité sont constituées de centrales au gaz mais surtout au charbon, très polluantes. Exclure l'électricité est donc une hérésie. Le prix est surtout bien trop bas pour être incitatif. Certes, nous traversons une crise économique mais la crise environnementale vers laquelle nous nous acheminons sera bien plus grave. Il fallait donc un signal fort. Bien sur, ce sera progressif mais aucune information n'a filtré sur la progressivité.


Une mauvaise utilisation.
Autre point noir, ce qui est fait des fonds récoltés. Notre président crie sur tous les toits, strapontins et estrades qu'il "ne sera pas le président qui augmentera les impôts". Manque de bol, depuis son élection, il en a créé plus d'une douzaine avec des appellations plus farfelues les unes que les autres et pour divers motifs. Point commun de ces créations, elles ont toutes pesées sur les classes moyennes. Les plus aisés sont exonérés du fait du bouclier fiscal ou de leurs connaissances du droit fiscal et des multiples niches qu'il recèle. Les plus modestes n'étaient eux pas assez riches pour payer suffisamment d'impôts. Ce sont donc les classes moyennes qui ont pris. Et pas question de remettre en question les avantages accordés aux plus favorisés en temps de crise.
Pourtant, ceci est bel et bien une nouvelle imposition dont il faut avoir le courage politique. Or, faisant fi du courage politique, l'annonce de l'instauration de la taxe carbone s'accompagne d'une autre annonce, celle que la taxe carbone sera intégralement compensée par une réduction de l'impôt sur le revenu ou de ce qu'il en reste puisqu'il a beaucoup diminué depuis 2000 et d'un chèque pour les ménages non imposables.

Pas de redirection vers les investissements verts, pas de développement des transports en commun et pire, cette compensation sera la même pour tous les ménages quelque soit leur niveau de revenu. Il ne s'agit donc pas "d'injustices à la marge" comme le dit Mme Lagarde mais bien d'injustices flagrantes et importantes. Les ménages les plus aisés peuvent soient compenser le surcoût engendré en investissant dans des équipements et des biens plus sobres ou disposent des transports publics nécessaires pour se passer d'un mode de vie polluant. Les ménages les plus modestes n'ont eu pas le choix souvent de vivre loin de leur travail ou de devoir utiliser une voiture car vivant en milieu rural.

Il aurait été en effet très utile de consacrer par exemple ces recettes nouvelles pour financer la rénovation et le développement des liaisons ferroviaires secondaires. La hausse des prix du pétrole en 2008 a clairement montré que les français étaient prêts à délaisser leurs voitures mais le reflux qui l'a suivi a aussi montré que les liaisons étaient inadaptées que ce soit en termes de confort, de fréquence ou de capacités. Pourtant, il ne faut pas des sommes si énormes que cela pour développer le transport ferroviaire de proximité. La rénovation des lignes secondaires pour permettre aux TER de circuler à 240-260km/h coûte 2 millions d'euros par kilomètre. On est très loin des sommes dépensées pour le TGV. Le doublement des barreaux ferroviaires et la création ou la recréation de lignes secondaires entre les principales agglomérations s'avèrent bien plus efficaces qu'une réduction d'impôt. Avantage supplémentaire, en temps de crise, la France, championne mondiale du ferroviaire favoriserait ainsi son industrie à moindres frais et sans enfreindre les règles communautaires sur la concurrence.

Encore une fois, comme le slogan publicitaire : l'essentiel c'est d'avoir envie !

jeudi 10 septembre 2009

Régionales, ça s'annonce mal !

Ce n'est un secret pour personne, les élections régionales s'annoncent difficiles pour le Mouvement démocrate. Difficiles car après l'échec des élections européennes, qui a suivi des résultats en dessous des attentes mais somme toute pas si mauvais en 2008, les démocrates se cherchent.

Le discours de Marielle de Sarnez à Marseille devant le courant de Vincent Peillon a provoqué un tollé chez les militants qui y ont vu une véritable déclaration d'amour aux socialistes. Le discours de François Bayrou qui sans surprise soutient sa vice-présidente et collaboratrice de toujours est donc inquiétant. Bien qu'immédiatement suivi par une offre de dialogue à l'ensemble des progressistes, ce positionnement décidé à deux au début du mois d'Août qui vise clairement à présenter une position de centre-gauche et à devenir PS-compatible ne passe pas chez les militants démocrates et cela crée un climat explosif. Certes, le discours de François Bayrou a calmé les choses en élargissant l'horizon. Mais ne nous y trompons pas, c'est clairement le PS qui est en ligne de mire. Les verts d'Europe-Écologie sont pour une large part ignorés malgré le fait qu'ils semblent avoir la capacité de réellement s'installer dans le paysage politique français.


Corinne Lepage, le rayon lumineux de la boîte de Pandore ?
Les personnes connaisseuses de la mythologie antique connaissent l'histoire de Pandore qui ouvrit la fameuse boîte dans laquelle étaient enfermés tous les malheurs du monde. Au fond de la boîte en question, il restait un rayon de lumière qu'on appelait espoir.
Le discours de Corinne Lepage a été ce rayon de lumière au milieu de l'immense boite noire ou plus simplement dans le flou vers lequel on s'avance jusqu'au Congrès d'Arras de Décembre 2009.

En quoi ? Cela peut paraître un peu optimiste mais il rappelle l'importance de la question environnementale et du rôle important que les démocrates ont à jouer dans la société qui s'annonce et dans laquelle nous avons déjà commencé bien que très marginalement à entrer. Pour avoir suivi Corinne Lepage lors de la campagne des européennes et avoir assisté à presque tous les meetings depuis que le MoDem existe, je me rends compte que malgré l'importance de cette question, François Bayrou et Marielle de Sarnez la sous-estime. L'échange que j'ai pu avoir avec notre vice-présidente lors de la campagne des européennes était d'ailleurs révélateur.

Les signes avant-coureurs de l'ampleur de la catastrophe.
Comme je l'ai dit plus haut, les démocrates s'attendent à de mauvais résultats, leur seule interrogation est de connaître l'ampleur du désastre. Bonne ou mauvaise chose, les premiers sondages sur les régionales commencent à faire leur apparition. Cette fois, c'est le quotidien régional rhodanien Le Progrès qui s'y colle et reprend un sondage commandé par le magazine Mag2Lyon pour la région Rhône-Alpes. Bien que le sondage ne porte que sur 800 personnes et ne soit donc pas correctement construit, il donne une première impression.

La région Rhône-Alpes est d'ailleurs intéressante car c'est un des berceaux des démocrates comme les Pyrénées-Atlantiques ou le Nord. Si la victoire potentielle du président socialiste sortant J.-J. Queyranne ne surprend pas plus que l'arrivée en tête de la liste de la majorité, ce sont surtout les résultats des autres qui sont intéressants. Les verts d'Europe-Écologie sont annoncés à 20% suivi des démocrates et du Front national qui tournerait entre 7% et 9% chacun. En prenant en compte la marge d'erreur, on arrive à un score maximum pour le MoDem de 12% ce qui est bien peu. Et il est possible que le MoDem ne puisse se maintenir même s'il le décidait. Quand à une possible alliance avec le PS, encore faudrait-il qu'il ait besoin de nous. Chose qui n'est pas certaine du tout. Bien sur, une fusion avec les listes du PS au 2nd tour nous permettrait de conserver quelques sortants mais ne nous leurrons pas, c'est Europe-Écologie qui rafflera le pactole laissant aux démocrates des miettes.

Du coup, se pose clairement la question suivante : ne devrions-nous pas faire alliance dès le premier tour ?
François Bayrou a réaffirmé avec force que nous serions indépendants et les militants échaudés par la déclaration de Marielle de Sarnez à Marseille sont d'ardents défenseurs de ce positionnement. Donc, sauf surprise de dernière minute, ce sera l'indépendance. Pourtant, malgré son importance toute relative, il y a un coup à jouer. Daniel Cohn-Bendit a réaffirmé son intérêt à dialoguer avec le MoDem plutôt qu'avec les socialistes. L'idée est de faire d'Europe-Écologie, une force capable de s'imposer devant le PS. Oh pas partout et dans le Nord-Pas-de-Calais, la chose sera d'ailleurs peu probable mais il suffirait de quelques régions pour faire basculer le rapport de force. Dans cette optique, Daniel Cohn-Bendit pour faire un coup d'éclat pourrait faire quelques pas supplémentaires en direction des centristes pour rallier l'électorat démocrate.

En termes économiques, on parle de capacité marginale. Or, comme toute capacité marginale supplémentaire, il faut pour l'obtenir être capable de pouvoir en payer le prix. Le MoDem ne devrait-il pas mettre à son profit, la maxime suivante : "Diviser pour mieux régner" ? Cette hypothèse se pose clairement mais nécessite une décision rapide et malheureusement, François Bayrou semble avoir laissé passer cette chance en faisant plutôt quelques pas de danse devant les socialistes.

mercredi 9 septembre 2009

Orange pressé, muet. Pourquoi ?

Voilà une semaine environ que je suis muet ou presque puisque suite à une visite d'un technicien France Télécom pour nous rétablir le téléphone, impossible d'accéder à Internet. Je n'ai donc pu alimenter en contenu ce blog dont l'audience augmente régulièrement.

Il s'en passé des choses.
Et pourtant, il y avait tant à dire.
L'affaire Pérol qui a connu de nouveaux rebondissements avec le classement sans suite des plaintes déposées par le parquet qui montre que la suppression du juge d'instruction porte bien atteinte à l'indépendance de la justice.
La taxe carbone avec son mode de financement, son assiette, son impact sur l'économie et surtout ce que l'on fera des recettes qu'elle dégagera. Sujet polémique mais passionnant qui montre que beaucoup reste à faire en terme de pédagogie pour en expliquer l'utilité mais qui s'avère indispensable si on veut pas foncer dans le mur.
Enfin, les diverses rentrées politiques et les récentes prises de position que ce soit à gauche mais plus intéressant chez les démocrates qui tenaient leur université de rentrée en même temps que celle de l'UMP, redessiné pour devenir "Le Campus".


Finalement, une semaine intéressante.
Ainsi, je n'ai pu publié ni accéder aux diverses sources d'information en ligne, ni commenter. Mais au final, tout n'a pas été si noir que cela. Malgré le fait que cette panne tombe particulièrement mal pour moi (avec des examens pour le CRFPA, la rentrée universitaire qui se profile et la multiplication des sujets importants évoqués plus haut), ce fut le moment de prendre un peu de recul et de réfléchir à froid, chose qui s'avère particulièrement utile ces derniers temps.
Beaucoup m'ont contacté pour me demander si je venais à la Grande Motte et ont été déçus que je n'y sois pas mais les quelques visiteurs qui étaient sur Lille en fin de semaine dernière ont pu me croiser et discuter avec moi soit parce que je courais le samedi matin, soit au stand que les démocrates du Nord tenait durant la traditionnelle braderie qui a connu une grande affluence.

Hasard ou pas, nous parlions de Gilles Pargneaux, actuel secrétaire fédéral du Nord et député européen depuis Juin 2009. Selon le livre ""Hold-uPS, arnaques et trahisons" d'Antonin André et Karim Rissouli, tous deux journalistes à Europe 1, l'élection de Martine Aubry aurait été émaillé d'incidents particulièrement remarqué dans la fédération du Nord. Parlant donc de Gilles Pargneaux, que certains ont pu rencontrer, nous nous disions que l'individu était plutôt quelconque et souple et qu'il ne devait sa place de député européen qu'à la manipulation supposé du scrutin dans la fédération du Nord. Car le livre qui vient de sortir ne révèle en soit rien de nouveau pour les militants du Nord et du Pas-de-Calais. La place de Gilles Pargneaux en tête de liste pour les élections européennes dans le Nord-Ouest et les raisons qui expliquent ce choix avait tout du secret de polichinelle. Au final, il semble que les bruits de couloir se vérifient et que les divisions au PS ne font que s'accentuer. Comme je le disais à ce sujet dimanche :"Au PS, après les régionales, il va y avoir du sang sur les murs" puisqu'il semble que les socialistes essaient de maintenir une unité de façade pour éviter un désastre aux régionales de mars prochain.


Et le MoDem alors ?
Le Mouvement démocrate a tenu son université de rentrée à la Grande Motte. Autant vous le dire tout de suite, je ne m'attendais pas à l'annonce de nouveautés, pas plus qu'à une remise en cause du discours de Marielle de Sarnez à Marseille et à un changement de ligne de la part de François Bayrou. C'est même tout le contraire qui s'est passé. La ligne tracée à Marseille a été approfondi et le Conseil national du 04 Juillet oublié.
Pour résumer, bien que je n'y étais pas, nous nous acheminons vers une alliance PS-MoDem. Alliance vraisemblablement au 2e tour des régionales. L'offre publique de dialogue de François Bayrou pourrait sembler intéressante et opportune si elle visait surtout Europe-Écologie qui tient un discours qui ressemble chaque jour davantage à ce que le MoDem disait en 2007. Au lieu de cela, on peut s'apercevoir que les clins d'œil aux socialistes sont de plus en plus appuyés. Dommage !


"Seignosse, c'est le changement. La Rochelle, c'est l'immobilisme.".
Cette phrase, on ne la doit pas à François Bayrou mais à Xavier Bertrand. On sait que les personnalités de la majorité et l'UMP gourmands d'expressions et de slogans accrocheurs. Ceci s'inscrit pourtant dans une démarche tout ce qu'il y a de plus réfléchie que le Canard enchainé soulignait il n'y a pas si longtemps que cela. Démarche qui vise à faire apparaître l'UMP comme parti de changement alors que la majorité a précisément fait passé le plus grand nombre de mesures réactionnaires et sectaires qu'on ait jamais connu remettant en cause les institutions et l'équilibre républicain auquel nous sommes tant attaché. C'est dans cet objectif que s'inscrit l'offre de l'UMP de dialoguer voir de former des majorités avec les écologistes d'Europe-Écologie. Pour le moment, l'idée ne semble pas rencontrer le succès espéré mais elle ne semble pas si irréaliste que cela puisque qu'une coalition noir-vert (CDU-Grünen) dirige actuellement la ville de Francfort sur le Main. Mais, différence de taille, la CDU, pendant allemand de l'UMP est bien plus respectueuse des institutions que ne l'est l'UMP et a, à sa tête, une personne compétente, populaire et respecté qu'est Angela Merkel.


Une semaine riche en évènements signe d'une rentrée politique en fanfare. Décidément, on ne risque pas de s'ennuyer dans les mois à venir et pour les régionales qui s'annoncent.